Les lauréats du concours Cursus Honorum
Le mercredi 9 avril 2025, la classe d’hypokhâgne du lycée a assisté à la conférence que l’historien Benjamin Stora donnait au Mémorial ACTe, Inès et Emma témoignent.
Organisée par Karine Sitcharn, professeure d’histoire-géographie et docteure en Sciences de la société, cette conférence a eu lieu de 10 heures à midi dans la Salle des congrès du Mémorial ACTe. Au cours de celle-ci, des lycéens de différents établissements et nous-mêmes avons assisté à la présentation par la chercheuse de son travail, intitulé « Gouverner la jeunesse antillaise à travers la conscription en guerre d’Algérie ». De plus, nous avons eu la chance d’échanger avec l’historien Benjamin Stora, figure majeure de la réflexion mémorielle sur la guerre d’Algérie et invité exceptionnel de cette rencontre. Le nom de ce grand historien était loin de nous être inconnu. En effet, pour nous, il s’agissait de poursuivre un travail et une réflexion déjà entamés en cours d’histoire sur la question « L’Algérie, les Algériens et la France de 1830 à 1962 », soit des débuts de la conquête par la France jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Aussi certains des ouvrages de Benjamin Stora comme son Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954) ou encore son Histoire de la guerre d’Algérie (1954-1962) nous étaient familiers de même que son documentaire Guerre d’Algérie, la déchirure, coréalisé par Gabriel Le Bomin en 2012.
Né le 2 décembre 1950 dans une famille juive d’Algérie, Benjamin Stora a grandi pendant la guerre d’Algérie. Il raconte son enfance dans son livre intitulé Les clés retrouvées : une enfance juive à Constantine, paru en 2016. En 1962 sa famille émigre en France et vit un déclassement. Il utilise alors la politique comme moyen d’intégration, et s’engage en Mai-Juin 1968 dans l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI).
Lorsqu’une de nos camarades lui pose la question « Pourquoi avez-vous décidé de travailler sur la Guerre d’Algérie ? », Benjamin Stora répond qu’un professeur de la faculté de Nanterre, où il était étudiant, lui avait fait remarquer qu’il s’intéressait à toutes les révolutions sauf à la révolution algérienne. Cela l’a fait se questionner sur ses origines, en lui faisant remarquer qu’il ne s’était jamais posé de questions sur ses propres racines. Cela reflète la profondeur de l’oubli, il avait enseveli l’exil et la misère qu’il avait connus. Dès lors, il s’est lancé dans de longues recherches sur ces événements qui ont eu lieu de 1954 à 1962. Il ajoute qu’avec toutes ces recherches il s’est rendu compte que les tensions dataient de bien plus loin, il est donc remonté à l’année 1830. Ce fut comme un travail de redécouverte de lui-même qu’il a d’ailleurs concrétisé à travers une deuxième autobiographie intitulée L’arrivée et parue en 2023. Au fil des années, il a rencontré de nombreux acteurs de la guerre d’Algérie et a d’ailleurs rédigé un Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, 1926-1954 (1985). Cependant, malgré ce travail considérable, reconnu par la communauté des historiens, il est aujourd’hui la victime de commentaires dénigrants voire de menaces émanant des milieux d’extrême droite.
La conférence a donc débuté par une intervention de Benjamin Stora qui nous a rappelé à tous l’importance de cette guerre d’Algérie tant pour l’Algérie elle-même (où elle est nommée guerre d’indépendance) que pour la France. Cette guerre a profondément marqué les deux territoires et les deux pays. En France, la guerre d’Algérie a entraîné une modification de la classe politique française, tant à gauche qu’à droite. Elle a fait tomber la IVe République et amené une nouvelle Constitution. Il est trop souvent oublié en effet que la Vème République d’aujourd’hui, découle directement du conflit franco-algérien puisque sa constitution, avec son fameux article 16 qui confère au président de la République des pouvoir exceptionnels en cas de crise grave, a été adoptée pour cette guerre. La guerre d’Algérie n’a pas été seulement un conflit franco-algérien, mais aussi un conflit algéro-algérien (le FLN contre le MNA, la répression contre les harkis) et un conflit franco-français (le putsch des généraux en avril 1961, les attentats de l’OAS), un triple drame.
Le travail des historiens a montré combien cette guerre fut terrible : la guerre des grottes (dans le cadre du plan Challe de 1959 à 1961) est le nom des actions de contre-insurrection menée par l’armée française contre les combattants du FLN et les populations civiles réfugiées dans les grottes et reposant sur l’utilisation d’armes chimiques. C’est grâce aux archives et témoignages que l’ampleur de la guerre a été révélée peu à peu. Si en France le conflit est aujourd’hui appelé guerre d’Algérie, après des années de « guerre sans nom », en Algérie on parle de la guerre d’indépendance, de la Guerre de Libération Nationale. Les mémoires sont différentes et souvent conflictuelles.
Si la guerre d’Algérie a été si difficile à mener et à accepter pour la France et si aujourd’hui encore son souvenir est compliqué, c’est parce que le territoire algérien était considéré comme le prolongement de la France : « L’Algérie c’est la France » répétait-on encore au début de la guerre. Il s’agissait de trois départements français rattachés administrativement au ministère de l’intérieur et non au ministère des colonies mais également une colonie de peuplement de près d’un million d’Européens. Quant aux Algériens, leur citoyenneté progressivement concédée s’opposait toujours à un droit dérogatoire en contradiction fondamentale avec les principes de la République. Le nationalisme algérien précisément s’est développé dans la recherche d’une citoyenneté de plein exercice, et si en 1958, le droit de vote est enfin accordé à l’ensemble de la population, il est déjà trop tard car les idées nationalistes et indépendantistes sont déjà ancrées dans les mentalités.
Dans un second temps, Karine Sitcharn nous a présenté un travail intitulé « Gouverner la jeunesse antillaise à travers la conscription en guerre d’Algérie ». Elle a défini la conscription comme étant l’obligation pour les jeunes de faire leur service militaire. Comme l’a rappelé Benjamin Stora, au cours de la guerre d’Algérie, les appelés du contingent furent nombreux à participer au conflit, environ 1,5 million, soit presque tous les hommes nés entre 1932 et 1943 et parmi eux 4000 Antillais. Pour ses recherches, Karine Sitcharn s’est basée sur des sources orales et écrites, notamment avec les « registres matricules » rassemblant énormément de données telles que le recensement, les condamnations civiles ou pénales, mais elle a aussi utilisé certaines archives des fonds Foccart et Debré longtemps inaccessibles aux chercheurs. Elle nous a appris l’existence de deux types de jeunes soldats engagés. D’une part, les appelés du contingent âgés d’entre 18 et 20 ans et mobilisés dès 1956 par le gouvernement de Guy Mollet, et, d’autre part, les engagés volontaires. Ces derniers ont été plus nombreux en Martinique qu’en Guadeloupe. Cela s’explique, selon Karine Sitcharn, par le fait que la Martinique connaît à l’époque une crise économique contrairement à la Guadeloupe. De plus, elle nous a également expliqué qu’il y a un manque d’information et que les jeunes pensent s’engager dans une opération de maintien de l’ordre. Il faut dire que c’est ainsi que le gouvernement et la plupart des médias de l’époque qualifient le conflit. Un des témoignages utilisés par Mme Sitcharn dit « S’engager c’était une porte de sortie ».
Au cours de son travail de thèse, Karine Sitcharn a recueilli les témoignages de 23 anciens combattants guadeloupéens. Aux Antilles, la mémoire de cette guerre est une mémoire traumatique et douloureuse, son travail a alors été à la fois un travail historique et sociologique. Comme exemple de traumatisme, elle a évoqué cet appelé du contingent qui à peine arrivé en Algérie, a dû ramasser des corps à la suite d’un attentat. Il faut tenir compte du fait que la mémoire et l’histoire sont confrontées et parfois s’opposent. Dans la mémoire antillaise, il y a l’idée d’« une génération d’Algérie aux Antilles », or, dans les faits, seuls 10% des recensés sont envoyés ce qui ne représente pas une génération. La mémoire est alors à la fois une source et un objet d’histoire ce qui doit amener une réflexion épistémologique sur le sujet.
Les raisons de l’envoi des Antillais en Algérie sont diverses et cet envoi a souvent fait débat. Une des raisons est la peur par le pouvoir de l’explosion démographique aux Antilles ainsi que le manque de travail causé par cette explosion qui pourrait conduire également à une explosion sociale et politique. Malgré cette volonté d’envoyer des Antillais, il y a également des oppositions et réticences de l’armée. En effet, les Antillais sont vus comme des « étrangers de l’intérieur » ou considérés comme « pas assez français ». Une vision exotique et coloniale des Antillais ainsi se perpétue. Par exemple, il est souvent dit que la forte démographie sur le territoire s’explique par les « mœurs légères » des habitants. Ils sont également considérés comme pas intelligents, il est affirmé que 50% ne savent ni lire ni écrire. Or, les recherches basées sur les registres matricules de Karine Sitcharn montrent un analphabétisme de seulement 4%. La peur que les soldats antillais puissent utiliser leur expérience de guerre par la suite contre l’État français est également un frein à leur envoi en Algérie. Au sein de l’armée néanmoins, ce ne sont pas les Noirs qui sont vus comme des étrangers mais les Algériens qui, quoique combattant sous l’uniforme français, sont souvent perçus comme des ennemis potentiels. La désertion est davantage le fait des classes populaires, qui n’ont rien à perdre, que des intellectuels.
Dans la dernière partie de la conférence, lycéens comme étudiants, ont pu poser des questions aux deux conférenciers. Le sujet de la transmission notamment a été abordé. Mme Sitcharn a pu annoncer l’ouverture aux archives départementales d’une phonothèque constituée des témoignages de 28 anciens combattants guadeloupéens de la guerre d’Algérie et dont Benjamin Stora est le parrain. Pour une réconciliation il est important de donner sa place à chaque mémoire. Au contraire, taire l’histoire c’est attendre qu’elle revienne de façon plus violente avec une dynamique de revanche. C’est dangereux de dissimuler l’histoire, observe Benjamin Stora.
La polémique qui a suivi les propos du journaliste Jean-Michel Apathie parlant de plusieurs « Oradour-sur-Glane » perpétrés par les Français pendant la conquête montre à quel point les faits, pourtant établis, documentés, peuvent être niées sans aucun scrupule. Cela montre que le travail des historiens n’est pas assez connu. Il doit être porté et transmis. Benjamin Stora a rappelé que malgré les nombreuses critiques qu’il a reçues au cours de ses années de travail, l’histoire a fini par lui donner raison. « Pour mieux comprendre il faut lire, il faut de la culture », ces mots de l’historien font écho particulièrement à la filière que nous avons choisie et sont importants pour la jeunesse.
A la fin de la conférence, nous avons eu le privilège de poursuivre notre échange avec Benjamin Stora et Karine Sitcharn ainsi que de prendre des photos en leur compagnie accompagnés de certains de nos professeurs avant de reprendre la route pour notre lycée. Cette conférence très enrichissante nous a permis de nous rappeler le lien étroit entre les Antilles et l’Algérie et le rôle qu’ont joué les Antillais dans la guerre en général ou avec des figures précises telle que celle de Frantz Fanon, Sonny Rupaire ou Roland Thésauros. Ça a également été un moyen de comprendre la complexité des rapports entre les individus et une mémoire qui, encore aujourd’hui, est douloureuse longtemps après le conflit. Cette mémoire est traumatique particulièrement aux Antilles car elle fait écho à la mémoire également douloureuse de l’esclavage. Le travail de Karine Sitcharn spécialement nous rappelle l’importance des sources, orales comme écrites, l’importance de les nuancer et celle de considérer chaque mémoire en n’en occultant aucune.
Sources : https://www.karibinfo.com/news/rencontres-memorielles-la-guadeloupe-au-coeur-des-memoires-partagees/
Fabius Emma et Châtelard Inès, CPGE AL 1ère année
La classe de Seconde 8 et leurs enseignants, Mme Emilie MAROT (Lettres) et M. Laurent XARRIE (Documentation), ont eu la chance et le privilège de participer à la 8ème édition du Festival Nouveaux Regards, organisé par l’Association Cinéma d’Ici & d’Ailleurs (ACIA), en partenariat avec la Région Guadeloupe et CANAL+, en étant les seuls membres du jury Jeunes Regards.
Pendant plusieurs semaines, les 31 élèves de la classe ont ainsi pu visionner les 16 courts-métrages en lice réalisés dans 10 territoires de la Caraïbe : Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, République Dominicaine, Porto-Rico, Haïti, Costa Rica, Bahamas, Îles Caïmans, Trinidad et Tobago. Au terme des projections, les élèves ont échangé sur les films puis procédé à un vote afin de décerner leur Prix au court-métrage de leur choix.
Le dimanche 6 avril 2025, une délégation de 21 élèves s’est rendue au Mémorial ACTe pour participer à la cérémonie de clôture du festival Nouveaux Regards et pouvoir remettre le Prix Jeunes Regards au film Sirènes de Sarah Malléon (Martinique). Les élèves ont également décidé de décerner un Prix spécial au film Ivan de Jazz Pitcairn (Iles Caïmans).
Bande-annonce du film Sirènes de Sarah Malléon : https://youtu.be/SwsZlWY4ZoE
La remise du Prix par les élèves de la Seconde 8 : https://podeduc.apps.education.fr/video/89334-remise-prix-jeunes-regards-nrff-2025/
Nous vous partageons les retours des élèves sur cette expérience unique :
Participer au festival m’a permis de mieux découvrir le cinéma caribéen. »
Véritable opportunité, chance inouïe d’avoir été choisis pour faire partie du jury du festival Nouveaux Regards.
Faire partie d’un jury m’a permis de faire plus attention à chaque partie et à chaque détail des films que nous avons pu regarder et de découvrir des genres nouveaux.
Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de visionner et de juger des films dans le cadre d’un festival.
La cérémonie : « Une super expérience, une ambiance très joyeuse qui nous a plongés dans le monde du cinéma, plus un incroyable documentaire après la remise des prix.
Cette expérience nous a permis de découvrir un cinéma caribéen riche en histoires et en cultures.
J’ai beaucoup aimé cette expérience, notamment le fait de découvrir plein de courts métrages et de pouvoir exprimer son avis. Malgré le fait que l’on n’était pas tous d’accord entre nous, notre classement final m’a plu. A travers les courts-métrages, on a pu se mettre à la place de plusieurs personnages, comme dans le court-métrage, Ivan. J’en garde un très bon souvenir et j’aimerais refaire ce festival.
Nous avons vu des courts-métrages variés de genres très différents. J’ai aussi beaucoup appris sur les techniques afin de permettre aux réalisateurs de s’exprimer. Chaque court-métrage était unique.
Je recommande ce festival notamment aux jeunes pour qu’ils puissent découvrir de nouveaux horizons.
Ce festival nous a permis de regarder des styles de courts métrages que nous n’aurions pas regardés habituellement.
J’ai bien vécu cette expérience car je me suis sentie incluse. J’ai ressenti que notre regard, le regard de la jeunesse compte aussi dans ce festival aussi important.
J’ai aimé la diversité des histoires racontées.
J’ai trouvé ce festival très instructif malgré le choix des courts-métrages vainqueurs qui m’est encore incompréhensible.
Les courts-métrages étaient extrêmement bien réalisés, même si j’ai été un peu déçue que certains courts-métrages n’aient pas été récompensés. La cérémonie m’a quand même beaucoup plu.
L’élève de 1ère, Sybile Freschi, a participé de fort belle manière à la 3ème édition du concours national Résonances organisé par la Fondation GoodPlanet dont le crédo est “Rêver le monde de demain”. Sybile a soumis un texte poétique intitulé “Les Rêves et l’Exil” qui a d’abord été retenu parmi 209 créations, une trentaine de candidatures dans sa catégorie, avant d’être sélectionné pour la finale du Festival qui s’est tenue à Paris, les 5 et 6 avril 2025.
Grâce aux votes du public, Sybile a eu l’honneur d’être lauréate dans la catégorie écriture 15-19 ans.
J’écris depuis toujours. Pas pour être lue, pas pour publier, mais pour moi. J’écris dans mes carnets, je collectionne des poèmes — j’en ai des centaines — et je garde tout ça pour moi, dans un coin. C’est mon espace. Je ne partage presque jamais ce que j’écris, même pas avec ma famille.Mais cette année, je me suis lancée un défi : écrire mon premier roman. Je l’ai commencé mi-décembre, et j’espère un jour pouvoir l’aboutir, le faire exister vraiment. Le faire “sourire”, comme on fait naître quelque chose.Quand j’ai vu passer l’appel à projet du Festival Résonances, avec pour thème “Rêver le monde de demain”, je me suis dit que c’était peut-être le moment de sortir un texte de l’ombre. J’ai écrit “Les Rêves et L’Exil”, un texte très personnel, mais qui parle aussi de causes qui me touchent profondément : l’environnement, les luttes, les rêves d’ailleurs, les espoirs qu’on porte en silence. Et j’ai osé l’envoyer.À travers mon poème « Les Rêves et l’Exil », j’ai voulu dénoncer les injustices subies sur Terre notamment celles de nombreuses femmes à travers le monde, privées de leurs droits fondamentaux et condamnées au silence. En tant que jeune femme libre et passionnée de trail, je ressent intensément ce privilège de courir, de m’évader, de rêver. Mais cette liberté que je vis comme une évidence me rappelle les chaînes qui entravent tant d’autres. À travers ce poème, j’ai voulu rendre hommage à celles qui, dans l’ombre, se battent ou rêvent en silence.
L’écriture m’a permis de transformer ma révolte en espoir. Mes mots sont un cri, une promesse de ne pas les oublier, mais aussi un appel à rêver d’un monde où elles pourront marcher, courir, et vivre sans entraves. Mon poème est un geste pour leur donner une voix. Pour moi, c’est un acte de résistance, un combat au-delà des frontières, un moyen de briser le silence qui les opprime et de forcer leur présence là où l’on cherche à les effacer.
Cette expérience a été un vrai tournant. Pour la première fois, mes mots ont quitté mes carnets. Ils ont été lus, entendus, compris. Et ça m’a bouleversée.Grâce à cette sélection, j’ai aussi la chance de faire un stage à distance avec la maison d’édition Héloïse d’Ormesson. C’est une immense opportunité de découvrir les coulisses de l’édition et de faire avancer mes projets littéraires.Ce que je retiens surtout, c’est que même des mots écrits en silence, dans un coin, peuvent un jour toucher quelqu’un. Qu’on peut commencer petit, écrire pour soi, et que malgré tout, quelque chose peut passer, peut résonner.Comme je l’écris dans mon poème : Rêver, c’est sculpter demain.
Les Olympiades des Géosciences en Guadeloupe ont évalué les projets présentés par les lycéens de l’académie de la Guadeloupe.
Cette édition 2025 a témoigné de l’engagement et de la curiosité scientifique des élèves, soutenus par leurs enseignants et encadrants.
Le jury tient donc à féliciter l’ensemble des participants pour la qualité de leurs travaux et leur implication dans l’étude de phénomènes géologiques appliqués à la Guadeloupe.
Cette année, sur le thème de « L’eau et les roches », des sujets variés ont été explorés, telles que les latérites, les mares sur sol volcanique, l’hydrothermalisme, la karstification des formations calcaires et les propriétés physiques des sables volcaniques.
Après délibération sous la présidence de Mme Mélody Philippon, responsable du département de Géologie à l’Université des Antilles, le jury a unanimement établi le classement suivant :
1. Projet Géothermie – Lauréat des Olympiades de Géosciences Guadeloupe 2025
Elèves : LAURENS Clarisse, LOUIS Maryse, VITALIS Naïma
Professeur encadrant : GILLARDOT Anthony, LGT Gerville Réache
2. Projet Mare du Houëlmont
Elèves : ABSALON Loana, ALTIS David, BALTZER Eva
Professeur encadrant : DELANNAY Jeannine, LGT Gerville Réache
3. Projet Sables noirs
Elèves + Professeur encadrant : LGT Droits de l’Homme
Félicitations aux lauréats de Gerville Réache et à leurs enseignants.
Le projet “Géothermie” (lycée Gerville Réache) représentera donc la Guadeloupe lors de la phase nationale des Olympiades des Géosciences.
18 élèves de Première et de Terminale spécialité physique chimie ont participé au concours d’éloquence « La physique étonnante ».
Chaque participant devait présenter un thème de recherche du CNRS dans une vidéo de 5 minutes.
Le 4 avril, un jury présidé par monsieur le proviseur adjoint et composé de parents, d’élèves et de personnels a choisi les trois meilleurs vidéos.
Le palmarès :
L’aventure se poursuit pour Nina qui va représenter notre lycée au niveau académique. Bonne chance à elle !
La finale de la 4eme édition du concours d’éloquence du LGR a eu lieu mercredi 12 mars de 9h à 12h.
Après une demi-finale en salle de théâtre, le 15 janvier, la finale du Concours d’éloquence s’est tenue dans la salle de délibération de la Mairie, lancée par André Attalah, Maire de Basse-Terre en partenariat avec les services de la Préfecture Guadeloupe dans le cadre des Cordées de la Réussite.
De gauche à droite : Mme Kuessan, M. Xarrié, Mme Baltzer, Mme Placide, M. Atallah, Mme Isidore, Mme Lucol et Mme Mender
Le jury était composé de Mmes Isidore-Agnesa (Proviseure Adjointe), Placide Ingrid (Déléguée du préfet à la politique de la ville pour l’arrondissement de Basse-Terre), Mme Mender Aurélie (professeur de lettres et de théâtre), Mme Baltzer Angélique (professeur de lettres), Mme Lucol Gillian (étudiante en CPGE AL 1 et lauréate du concours 2023-2024) et M. Xarrié Laurent (professeur documentaliste, référent Culture et Cordée de la réusssite). Après le discours inaugural de Gillian Lucol, les finalistes du pré bac ont délivré de très belles prestations.
L’élève de Première Chelsy FALA a reçu le 1er Prix, une très belle tablette numérique, grâce à son discours émouvant autour de : “Est-il toujours possible de trouver les mots justes”, suivie de Krysta MOBETIE (Terminale), 2ème Prix (discours autour de la différence) et enfin Eloïse BECHETOILLE (Seconde), 3ème Prix (discours engagé sur les rapports homme/femme). Canel VALEY (Seconde) a remporté le Prix spécial du jury grâce à son discours sur la parentalité, témoin d’une grande maturité.
Les étudiantes de Post-bac ont poursuivi avec la lauréate du 1er Prix : Faïka JOSEPH en BTS SAM 1 et son discours sur le mensonge, Kessie MALBOROUGT en CPGE AL1, 2ème Prix (Discours sur l’échec, mythe ou réalité) et Louthiana SOUFFRANT BTS SAM 1 qui a obtenu le 3ème Prix (sur le thème de faut-il prendre la parole?). Clarisse PERRET en CPGE AL1 s’est vu décerner le Prix spécial du jury avec le discours peut-on rire de tout ?
Du mardi 18 au vendredi 21 mars 2025, les professeures d’espagnol ont organisé une semaine riche en activités pour célébrer la diversité linguistique et culturelle. Cet événement s’inscrivait dans le cadre de la thématique nationale “Des langues pour créer, innover et s’engager !”, mettant en valeur la langue espagnole sous toutes ses formes.
Les classes de Seconde 6 et Seconde 3/4, sous la direction de Mme BOC et de Nerea l’assistante de langue, ont fait preuve d’une grande ingéniosité lors d’un concours de jeux de vire langues ou “trabalenguas” en espagnol. Cet exercice ludique et stimulant, mené en salle de cours, visait à améliorer la prononciation et la fluidité tout en instaurant une ambiance conviviale.
Jeudi matin : Un échange international enrichissant
De 10h à 13h, Mme SILVA GARCIA a organisé une rencontre interculturelle avec des élèves espagnols des îles Canaries, dans le cadre d’un programme Erasmus en collaboration avec le collège des Roches Gravées de Trois-Rivières.
Mme CAMEO les as reçus et conduits jusqu’aux salles dédiées à l’enseignement de l’espagnol et cet échange a été l’occasion pour les lycéens de renforcer leurs compétences linguistiques tout en découvrant d’autres cultures.
Vendredi matin : Une explosion de couleurs et de rythmes !
Toute la communauté scolaire s’est parée des couleurs du drapeau espagnol pour marquer cette journée festive.
Danse et musique au programme
7h – 9h
Atelier Bachata
Alana et Djémily, élèves de Terminale G5 de Mme CORDINIER, ont animé un atelier d’initiation à la bachata, permettant à leurs camarades d’associer danse et pratique de l’espagnol dans un cadre dynamique et interactif.
Une chanson engagée pour clore la semaine
Les élèves de Terminale G2, encadrés par Mme CORDINIER, ont finalisé la composition d’une chanson engagée intitulée “Dulce Veneno”, mise en musique avec des sonorités flamenco grâce à l’application SUNO.
10h – 11h
Défilé de robes traditionnelles organisé par Mme CORDINIER
Les élèves ont défilé dans la cour sur un tapis rouge, revêtues de robes traditionnelles aux couleurs chatoyantes, inspirées des fêtes de Séville. Le tout s’est déroulé sur le rythme envoûtant du flamenco.
Danses et musiques latines préparées par Mme MENENDEZ ESCOBAR
La cour du lycée s’est transformée en piste de danse avec des prestations enflammées de bachata, merengue et reggaeton, interprétées par les élèves de Seconde 5. Le Gwoka, patrimoine culturel guadeloupéen, a également été mis à l’honneur par des danseurs passionnés.
Une prestation musicale remarquable
Mme BORDIN, professeure de mathématiques (et en DNL anglais) et chanteuse émérite, a ému l’assemblée avec son interprétation magistrale de “Mi Tierra” de Gloria Estefan.
Un flash mob engagé
Moment phare de cette journée : un flash mob a été lancé sur la chanson engagée “Mujer de las Antillas”, une bachata composée par les élèves de Première G8 sous la direction de Mme CORDINIER, avec l’aide de l’application SUNO pour la musique.
Cette semaine des langues a été une véritable célébration de la culture hispanique, offrant aux élèves une immersion linguistique et artistique inoubliable. Une expérience riche en émotions et en découvertes qui restera gravée dans les mémoires.
Le vendredi 21 février 2025, le député Élie Califer a été convié à une rencontre avec les élèves de son ancien lycée, le lycée Gerville Réache, dans le cadre de l’option Droit et grands enjeux du monde contemporain (DGEMC). Un moment d’échange riche et inspirant, qui a permis aux lycéens d’approfondir leur compréhension du rôle parlementaire et des spécificités de la représentation ultramarine.
Dès leur arrivée, le député et ses collaborateurs ont été accueillis par M. Lapin, proviseur de l’établissement, ainsi que par les élèves de l’option DGEMC. Après une introduction mettant en avant le parcours du député et de ses collaborateurs ainsi que le contexte de cette rencontre, les lycéens ont eu l’opportunité d’interagir directement avec leur élu autour de trois grandes thématiques :
La discussion s’est déroulée dans une atmosphère dynamique et constructive, témoignant de la curiosité et de l’engagement des élèves. Cette rencontre illustre pleinement l’importance de l’option DGEMC, qui offre aux lycéens une ouverture concrète sur le monde du droit et des institutions, tout en développant leur esprit critique et leur citoyenneté active.
En conclusion de cet échange, M. Romain Leatham a tenu à adresser un message fort aux élèves :
Ne vous limitez pas, osez.
Une invitation à l’ambition et à l’engagement qui résonnera sans aucun doute auprès des jeunes présents, inspirés par cet échange unique avec leur représentant.
Article rédigé par Shalia Ragouvin (TG5)
Le lundi 10 mars 2025, nous, classes préparatoires aux grandes écoles du lycée Gerville Reache, CPGE A/L 1 puis 2, avons eu l’opportunité d’accueillir au sein de notre établissement, de rencontrer et d’échanger pendant quatre heures au total, deux heures pour les étudiants de première année puis deux également pour ceux de deuxième année, avec l’historien Gilles Manceron. Cet échange avec un historien, spécialiste de l’idéologie coloniale française, reconnu pour ses travaux sur l’histoire contemporaine, s’inscrit dans le cadre d’un travail en cours d’histoire sur plusieurs mois portant sur le thème de l’Algérie et la France, de la colonisation de l’Algérie en 1830 à son indépendance en 1962 après la guerre d’Algérie. Ce thème nous a permis d’aborder ce même sujet de la colonisation française dans d’autres territoires, notamment aux Antilles, et plus particulièrement ici, en Guadeloupe. Au cours de ce travail et de ces enseignements, le professeur d’histoire de la CPGE AL, M. Delâtre, a d’ailleurs eu l’occasion d’employer l’ouvrage Marianne et les colonies (2003), un ouvrage de référence de Gilles Manceron. C’est donc enchantés que nous avons pu rencontrer cet historien qui ne nous était pas complètement inconnu afin de poursuivre et approfondir notre travail.
L’échange a commencé par une intervention d’une des étudiantes de la classe, Gillian Lucol, lauréate du prix de l’éloquence Félix Éboué en 2024, qui a présenté notre invité à l’ensemble de la classe afin d’établir un premier contact entre nous, étudiants, et l’historien, en visite de quatre jours sur notre île. Gillian nous l’a présenté comme enseignant chercheur en histoire, spécialiste de l’idéologie coloniale française et auteur, notamment des livres : D’une rive à l’autre, avec Hassan Remaoun (1996) ou La Colonisation, la Loi et l’Histoire, avec Claude Liauzu (2006).
Dans un premier temps a eu lieu une sorte de conférence plutôt conviviale avec l’historien au cours de laquelle celui-ci a pu nous parler de différents sujets. Nous en avons appris davantage quant aux notions essentielles de la démocratie que sont le droit international et l’état de droit. De plus, il a témoigné en tant qu’historien de la difficulté d’accès aux archives permettant d’écrire l’histoire coloniale. Les archives en effet peuvent s’avérer être des morceaux gênants de l’histoire pour le pouvoir et/ou la société. Face à cette difficulté un regroupement de juristes, historiens et archivistes, a déposé entre 2019 et 2021 un recours au Conseil d’État pour un accès plus facile aux archives publiques. Ce recours a été un recours gagnant.
Gilles Manceron nous a également mis en garde quant au caractère malléable du droit : celui-ci peut être mal employé, à de mauvaises fins. Des mesures attentatoires au droit peuvent être légitimées par certains juristes par exemple. « On peut tordre le droit pour habiller de droit une dictature » dit-il. Il en a profité pour nous parler du célèbre avocat maître Henri Leclerc, disparu en août 2024, qui est venu plaider plusieurs fois en Guadeloupe. Membre de la Ligue des droits de l’homme, il en fut le président de 1995 à 2000 puis le président d’honneur de 2000 à 2024. Entre janvier et mars 1968 à la tête d’un collectif d’avocats constitué notamment du Guadeloupéen Fred Hermantin, il avait défendu devant la cour de sureté de l’État et en présence de Jean-Paul Sartre et d’Aimé Césaire les « dix-huit patriotes » inculpés après les événements de mai 1967 à Pointe-à-Pitre, obtenant l’acquittement pour treize d’entre eux et des peines avec sursis pour les cinq autres. Gaston Gerville Réache, dont notre lycée porte le nom, était d’ailleurs lui-même avocat et a été lui aussi membre de la Ligue des Droits de l’Homme à ses débuts, tout comme Gilles Manceron l’est aujourd’hui. L’historien spécialiste de l’idéologie coloniale française a également tenu à nous rappeler que la colonisation n’est pas simplement une barbarie soudaine dans une hypothétique situation pré coloniale de paradis perdu. En effet, chaque peuple fonde une société avec des valeurs qui ne sont pas forcément bonnes. C’est alors également une erreur de croire qu’il n’y avait rien avant la colonisation d’un territoire. Une dernière notion abordée est celle du refus de la « Françafrique ». Il y a effectivement dans certains pays africains, anciennes colonies françaises, la volonté de rejeter tout ce qui vient de la France. Malgré la décolonisation et à sa suite, la France a gardé une influence et une forme de pression sur les pouvoirs en place dans ces pays. Cependant, il est important selon Gilles Manceron de considérer l’histoire coloniale de tout pays ainsi que son histoire interne de manière nuancée. Durant la période de la colonisation, la France a connu des évolutions positives simultanément à d’autres aspects négatifs, de même l’histoire interne des pays colonisés est une histoire d’une richesse qui a été tue. Il faut donc faire attention à ne pas porter des jugements trop simplistes car il existe une complexité des questions coloniales et post-coloniales.
Au cours de cette première partie d’une heure, l’historien nous a enrichi de son regard critique et de son expertise sur ces nombreux sujets.
Notre rencontre s’est poursuivie, après une pause, par un moment d’échanges très interactif où chacun d’entre nous a eu l’occasion de poser des questions concernant la colonisation ou d’autres thèmes abordés au cours de la première partie.
On peut retenir de ces échanges enrichissants de nombreuses choses. Premièrement, les promesses politiques coloniales sont souvent oubliées par ceux qui les ont faites, tant dans le cas de l’Algérie que dans celui des Antilles. De plus, concernant les actes français de la colonisation, tous doivent être reconnus même ceux qui n’arrangent pas par rapport à la vision de telle ou telle chose. L’objectif est d’atteindre une histoire précise et la plus objective possible. Il est vrai néanmoins qu’il est compliqué de reconnaître ses crimes, tant à l’échelle de l’individu que de l’État. « Un État grandit en reconnaissant les pages sombres de son passé », disait la France à la Turquie. Si ceci est vrai pour la Turquie, ça l’est aussi pour la France. Reconnaître les actions de la colonisation passe aussi par la transmission. L’enjeu de la connaissance est un enjeu majeur, enseigner l’histoire coloniale en France comme en Algérie est essentiel afin de perpétuer la mémoire. C’est suivant cet enjeu essentiel que la problématique des programmes des cours d’histoire a été évoquée. Ces programmes ont écarté et occulté les événements de la colonisation française en Algérie et particulièrement ceux de la guerre d’indépendance algérienne. Finalement, le ministère a ajouté cette part de l’histoire aux programmes et manuels. Gilles Manceron, ayant enseigné au lycée, explique qu’avant même l’ajout au programme de ces événements, il les évoquait déjà en cours. C’était cependant essentiellement dans l’histoire universitaire qu’étaient enseignées la colonisation et la décolonisation.
Des questions également très actuelles concernant les relations entre l’Algérie et la France ont été posées notamment au sujet de la non-neutralité de la France quant au conflit entre Algérie et Maroc par rapport à la revendication du Sahara occidental. L’historien a abordé les tensions qui se sont ravivées suite à la prise de parole du président français ayant changé de politique passant de la neutralité, position de l’ONU, à un soutien au Maroc. Une décision bien peu démocratique qu’il juge responsable de la détérioration des relations avec l’Algérie, qui a toujours soutenu depuis 1962 le Front Polisario, mouvement indépendantiste du Sahara occidental, en rêvant sans doute à un accès à l’Atlantique. Quant à la question plus générale des relations entre la France et l’Afrique, l’historien estime que l’abolition de la « Françafrique » est légitime, néanmoins, il pense que de nouvelles relations pourraient être instaurées entre la France et les pays d’Afrique afin de permettre un échange. Il faut être capable de repérer et d’apprécier ce qui est intéressant dans le pays de l’autre.
Notre échange très enrichissant s’est conclu et nous avons pu immortaliser ce moment par une photo de groupe avec l’historien. Nous n’avons pas été déçu de cette rencontre et avons pu grâce à notre invité en apprendre tant sur des sujets suivant sa spécialité, l’idéologie coloniale française, mais pas uniquement. La diversité de sujets abordés retranscrit la multiplicité de domaines auxquels s’intéresse l’historien mais également sa culture dans tous ces domaines. Pour nous, c’est très inspirant puisque cela montre qu’il est possible de toucher à différents sujets et matières malgré une spécialisation précise. Dans le cadre de la prépa littéraire, nous travaillons en effet diverses matières ce qui nous permet de nous bâtir une grande culture générale, en attente d’une spécialisation qui commence d’ailleurs dès l’année prochaine, pour nous, étudiants de première année.
Article rédigé par Fabius Emma, CPGE AL 1ère année