Cérémonie de remise des prix Biodiversité (in)visible

La cérémonie de remise des prix du concours photo académique Biodiversité (in)visible s’est tenue mercredi 21 mai 2025 de 14h à 16h, au Centre Rémy Nainsouta de Pointe-à-Pitre. L’exposition qui présente les 20 photographies lauréates et des œuvres originales de l’artiste Laurence Roussas est visible jusqu’au 6 juin inclus, en accès libre et gratuit.

La cérémonie de remise des prix a été animée de très belle manière par dix élèves et étudiants éco-délégués du Lycée Gerville Réache : Tamisha GLORIEUX (2nde), Aloisya LARGITTE, Boris LOTRIAN, Tara LOUISY, Krysta MOBETIE, Stéviya LOMBA CITADELLE, Naïssa HATCHI, Malaury COUTIN GEHU, Shayann EFFEN-THOMER (Terminales) et Denjeffer GUERRIER (BTS SAM 1).

Les dix éco-délégués maîtres de cérémonie

Les 20 lauréats du concours sont venus le plus souvent accompagnés de leurs parents de toute la Guadeloupe, Marie-Galante y compris.

Nous vous invitons à découvrir le palmarès complet de cette 8ème édition du concours dans le cadre du programme Art of change organisé en collaboration avec l’association Wi’anArt, avec le soutien du Rectorat (Mission EDD), de la DAC Ministère de la Culture, de la Préfecture (programme Cordée de la Réussite), de la DEAL Guadeloupe, du Conseil Régional et de la ville de Pointe-à-Pitre.

 

Les 20 lauréats du concours photo académique

Extrait du discours d’ouverture de la cérémonie par l’élève éco-délégué Boris Lotrian


La cérémonie a été rythmée par trois performances artistique réalisées par les élèves de 5ème CHAT du Collège Richard Samuel de Gourbeyre.

La performance intitulée “Le dérèglement climatique : J’accuse”

       


Internat du Lycée – Demande d’inscription en ligne

Nous vous invitons à formuler votre demande d’inscription à l’internat du Lycée Gerville Réache 2025/2026, en remplissant le questionnaire en ligne accessible à l’adresse :
https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/demande-inscription-internat-lgr2025-2026

Celui-ci prendra fin le 13 juin 2025 à minuit (heure locale).

Le nombre de places à l’internat étant limité, le dossier de candidature sera examiné par une commission. La réponse sera communiquée dans les plus brefs délais.


Les TST2S ont reçu le 1er Prix du Concours “Gère ton alimentation”

11 élèves de la terminale ST2S du Lycée Gerville Réache se sont distingués dans le cadre du concours Gère ton alimentation.

Ce concours est dédié à la prévention en lien avec l’alimentation et les comportements alimentaires. Dans un premier temps, il leur était demandé de réaliser une courte vidéo de présentation de leur projet, en utilisant leur téléphone portable comme outil de création. Ce concours met en valeur la capacité des jeunes à sensibiliser autour de sujets de santé publique par le biais de supports numériques. Félicitations  aux ECO- LADYS  qui ont brillamment remporté la première place du classement « Jeune Jury » pour la qualité de leur présentation !

Nous vous invitons à découvrir leur production intitulée “Les éco Ladys”

En récompense, les 11 élèves de la TST2S et leur professeure Mme SAINT-MAXIMIN se sont rendus le lundi 12 mai à ASSOFWI à Vieux-Habitants, une association loi 1901 qui œuvre depuis 2003 au développement technique de la filière fruitière guadeloupéenne.

L’ASSOFWI a pour objectif de mettre en place des techniques agricoles diversifiées et durables au service des producteurs de fruits. Depuis 2010, l’ASSOFWI s’est faite enregistrée en tant que centre de formation pour proposer chaque année des formations différentes, répondant en priorité aux demandes des agriculteurs, dont :

  • Conduite d’un verger
  • La culture du pitaya
  • Taille et multiplication des arbres fruitiers
  • Introduction à l’agroforesterie
  • Culture et transformation du café
  • Culture et transformation du cacao
  • Agrotransformation
  • Fertilisation raisonnée des cultures
  • Initiation à l’agriculture biologique

Le concours « Gère ton alimentation ! » est un concours de films tournés sur smartphone ou tablette, de 3 minutes maximum, ouvert aux lycéens scolarisés en Guadeloupe et dans les îles du Nord. 

De la seconde à la terminale, les élèves, encadrés par au moins un référent (enseignant, etc.), devront former une équipe de 2 à 6 personnes maximum, et réaliser collectivement une production vidéo de forme libre (clip, reportage, fiction,…) sur le thème de l’alimentation.

Une opportunité pour :

  • Dénoncer les problématiques autour de l’alimentation des adolescents par des adolescents, 

  • Découvrir le secteur de l’audiovisuel de manière libre et ludique,

  • Amener les adolescents à découvrir leur smartphone et tablette sous un nouveau jour, en positivant l’usage qu’ils font de ces supports numériques.


Spectacle CASTING Le Songe présenté par l’option théâtre Jeudi 22 mai à 18h30


Nous avons le plaisir de vous inviter à assister au spectacle CASTING Le Songe présenté par les élèves de l’option théâtre du Lycée Gerville Réache !
Venez découvrir leur talent, leur créativité et leur engagement sur scène à travers une pièce originale mêlant émotions, humour et surprises.
Cette année les élèves ont travaillé tour à tour avec leur professeur À. MENDER et des comédiennes, Sarah CARLINI, Magali SOLIGNAT et Solange MAZEAU, sur l’adaptation des Figurants de Delphine de Vigan et Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Ce spectacle vous plongera dans l’univers du casting et du Songe. 
 
Rendez-vous le jeudi 22 mai 2025 à 18h30 à l’Auditorium Jérôme Cléry de Basse Terre 
 
Entrée / Tarif : 2€ (mineur) et 5€ (majeur)

Voyage à Strasbourg des élèves de Terminale : une immersion européenne inoubliable

Les 23 élèves de Terminale spécialité Sciences économiques et sociale du lycée Gerville Réache et les 3 accompagnateurs

Du 29 avril au 4 mai 2025, un groupe de 23 élèves de Terminale spécialité Sciences économiques et sociale du lycée Gerville Réache a vécu une expérience exceptionnelle entre Strasbourg et Paris, alliant découverte culturelle, citoyenneté européenne et convivialité.
En effet, en décembre dernier, ils ont répondu à 5 questions sur l’Europe afin de gagner leur place au programme Euroscola. Ce dernier rassemble des lycéens provenant des 27 États membres de l’Union, des pays candidats et d’anciens États membres pour débattre, prendre position, négocier, modifier, voter et finalement adopter des résolutions sur des problématiques européennes concrètes. Les lycéens ont l’occasion de se familiariser avec les travaux des institutions européennes, de discuter de la démocratie, des droits fondamentaux, des valeurs européennes et d’exprimer leur avis sur les décisions prises au niveau de l’Union européenne. Ce projet s’inscrit donc dans le chapitre étudié en spécialité : Quelles politiques économiques dans le cadre de l’Union européenne ?

Après un départ depuis l’aéroport de Pointe-à-pitre le 29 avril, les élèves ont rejoint Strasbourg en train, dans l’enthousiasme de découvrir une ville riche d’histoire et de culture.
Le séjour a débuté par la visite de la majestueuse cathédrale de Strasbourg, chef-d’œuvre de l’art gothique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dominant la ville du haut de ses 142 mètres, elle a impressionné par sa façade sculptée et sa célèbre horloge astronomique, un joyau d’ingéniosité datant du XVIe siècle. La visite s’est achevée par la montée des 330 marches pour accéder à la plateforme permettant d’observer la ville et ses environs.
Le 1er mai, jour férié, a été l’occasion de visiter l’exposition consacrée au Petit Prince. Cette exposition interactive retraçait la genèse de l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, son message universel et son rayonnement dans le monde entier. Une belle manière de lier littérature, humanisme et culture européenne à Strasbourg, Capitale mondiale du livre 2024. Nous avons ensuite profité d’un moment de détente au parc Contades, l’un des plus anciens jardins publics de Strasbourg. Dans une ambiance printanière, les élèves ont partagé un pique-nique convivial, avant de découvrir Strasbourg depuis ses canaux grâce à une balade commentée avec Batorama. Cette croisière a permis d’admirer les quartiers emblématiques de la ville, comme la Petite France, ses maisons à colombages, ses écluses, ainsi que les institutions européennes comme le Parlement européen.

Le temps fort du séjour a eu lieu le 02 mai, avec la journée EUROSCOLA au Parlement européen. Cette expérience unique a permis aux élèves de participer à une simulation de session parlementaire aux côtés de jeunes venus de toute l’Europe, favorisant les échanges interculturels et la compréhension du fonctionnement des institutions européennes. Ils étaient près de 800 élèves venus d’Ukraine, du Royaume-Uni et même de Polynésie Française.

La journée a démarré par un chant tahitien militaire interprété dans l’hémicycle par les élèves du lycée de Faaa. Les élèves ont pu échanger avec le Vice-Président Younouss Omarjee sur son rôle d’eurodéputé, l’institution et les défis de l’Europe pendant toute la matinée. Après le repas, nos élèves ont pris part à des débats en anglais, rencontré d’autres jeunes venus de toute l’Europe et vécu l’expérience unique d’être, le temps d’une journée, de jeunes députés européens sur la question du climat. Une vraie leçon de citoyenneté active. La journée s’est achevée par une ambiance festive, dans un hémicycle transformé en club de danse, où ils ont chanté et dansé sur un rythme reprenant les idées de la journée et généré par l’intelligence artificielle.

     

Le samedi 3 mai, la matinée a clôturé le séjour par une visite à bord du petit train touristique, au départ de la place de la Cathédrale. Cette balade d’environ 40 minutes a permis de parcourir les ruelles historiques de la ville tout en bénéficiant d’un commentaire audio riche en anecdotes et en informations culturelles. Le parcours traversait les quartiers emblématiques de Strasbourg, en particulier la Petite France, ancien quartier des tanneurs, reconnaissable à ses maisons à colombages, ses canaux et ses ponts couverts. Le train a également longé plusieurs sites classés, comme l’Ancienne Douane et les vestiges des fortifications. Ce moment a permis aux élèves de mieux comprendre l’histoire urbaine de Strasbourg, son rôle stratégique à travers les siècles, et l’héritage franco-allemand qui s’y reflète à chaque coin de rue. Un dernier temps shopping leur a été accordé.
Pour finir ce voyage, le groupe est retourné à Paris. Malgré cette escale très courte, nous avons pris le temps de visiter le quartier du Marais, observé le centre Pompidou et une promenade au pied de la cathédrale Notre-Dame, pour clôturer ce séjour riche en découvertes.

Ce projet n’aurait pu voir le jour sans l’implication de plusieurs collègues accompagnateurs, que nous remercions chaleureusement pour leur engagement. Merci aux membres du Conseil d’administration d’avoir validé ce projet ainsi que la direction pour le soutien et la confiance accordés. Merci au service de l’intendance pour avoir aidé à l’organisation du projet.
Nous exprimons également notre profonde gratitude aux financeurs et partenaires qui ont permis la réalisation de ce voyage, si précieux pour l’ouverture culturelle et citoyenne de nos élèves.  Nous remercions notamment les partenaires mécènes : L’entreprise PNEUS SERVICES AUTO de Pointe Noire, M. MARCHAL L. et Mme NOCANDY. G pour leurs dons généreux au projet ainsi que la Famille BARBILLON pour les dons d’objets qui ont pu être vendu au vide-greniers. Evidemment, toutes les contributions financières dans le cadre de la Trousse à projets. La tombola a été remporté par La Famille Vostry (Numéro 49) qui a remporté un panier-garni alsacien.
Ce projet a également pu être financé principalement grâce à la contribution du Parlement européen finançant le vol, le train et une partie des nuitées et repas.
Nous remercions aussi les élèves et leur famille pour leur investissement : vente lors du vide-greniers de St-Claude et pendant la réunion parents-professeurs. Nous les félicitons pour leur attitude et leur implication.

Retrouvez également l’article de Guadeloupe la 1ère

https://la1ere.franceinfo.fr/guadeloupe/basse-terre/basse-terre/laureats-du-concours-euroscola-des-lyceens-guadeloupeens-dans-la-peau-de-deputes-europeens-a-strasbourg-1583870.html


Deuxième édition du Cursus Honorum du Sud Basse-Terre en LCA

Dans le cadre de la Semaine Académique des Langues et Cultures de l’Antiquité (LCA), et fort de notre engagement à promouvoir l’enseignement des LCA dans l’académie, le Lycée a organisé la 2ème édition du Cursus Honorum du Sud Basse-Terre, le Mercredi 16 avril 2025 à partir de 8h.
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Tous les élèves participants à la 2ème édition du concours Cursus Honorum

 
Organisé par les professeurs de lettres classiques du Lycée Gerville Réache et des collèges Les Roches Gravées, Joseph Pitat et Sylviane Telchid, cet événement a mis en lumière 15 finalistes choisis lors de pré-sélections dans les établissements précités. Ils ont constitué 3 équipes composées d’un représentant des niveaux de 5ème, 4ème, 3ème, d’un lycéen et d’un étudiant de la CPGE Littéraire. Ces équipes se sont affrontées sur des questions couvrant plusieurs domaines des LCA latin (Grammaire, Vocabulaire, Étymologie, Civilisation, Mythologie, Histoire des Arts). Les résultats ont été immédiatement donnés à la fin de chaque question.
A l’issue de l’épreuve, une cérémonie de récompenses a été organisée à 10h dans la cour du lycée.

Les lauréats du concours Cursus Honorum

1er : Collège Sylviane-Telchid (Capesterre Belle-Eau) : Jean Parrain Courreyan (5e), Louise Vrignaud (4e), Camille Gussie (3e) ET Salomé Milhau (1e LCA), Clarisse Perret (CPGE AL)

 

2ème : Collège Les Roches Gravées (Trois-Rivières) : Wanys Delacroix (5e), Malory Benjamin (4e), Matthias Jean-Louis (3e) ET Déborah Bellaire (Terminale LLCA), Emma Fabius (CPGE AL)

3ème : Collège Joseph Pitat (Basse-Terre) : Rowaliah Rubens (5e), Cloé Fouillade (4e), Marie-Lilia Aristee (3e) ET Thibault Creton (2nde LCA), Inès Chatelard (CPGE AL)


Conférence passionnante de Benjamin Stora et Karine Sitcharn pour les CPGE AL 1 au Mémorial ACTe

Le mercredi 9 avril 2025, la classe d’hypokhâgne du lycée a assisté à la conférence que l’historien Benjamin Stora donnait au Mémorial ACTe, Inès et Emma témoignent.

Organisée par Karine Sitcharn, professeure d’histoire-géographie et docteure en Sciences de la société, cette conférence a eu lieu de 10 heures à midi dans la Salle des congrès du Mémorial ACTe. Au cours de celle-ci, des lycéens de différents établissements et nous-mêmes avons assisté à la présentation par la chercheuse de son travail, intitulé « Gouverner la jeunesse antillaise à travers la conscription en guerre d’Algérie ». De plus, nous avons eu la chance d’échanger avec l’historien Benjamin Stora, figure majeure de la réflexion mémorielle sur la guerre d’Algérie et invité exceptionnel de cette rencontre. Le nom de ce grand historien était loin de nous être inconnu. En effet, pour nous, il s’agissait de poursuivre un travail et une réflexion déjà entamés en cours d’histoire sur la question « L’Algérie, les Algériens et la France de 1830 à 1962 », soit des débuts de la conquête par la France jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. Aussi certains des ouvrages de Benjamin Stora comme son Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954) ou encore son Histoire de la guerre d’Algérie (1954-1962) nous étaient familiers de même que son documentaire Guerre d’Algérie, la déchirure, coréalisé par Gabriel Le Bomin en 2012.

Né le 2 décembre 1950 dans une famille juive d’Algérie, Benjamin Stora a grandi pendant la guerre d’Algérie. Il raconte son enfance dans son livre intitulé Les clés retrouvées : une enfance juive à Constantine, paru en 2016. En 1962 sa famille émigre en France et vit un déclassement. Il utilise alors la politique comme moyen d’intégration, et s’engage en Mai-Juin 1968 dans l’Organisation Communiste Internationaliste (OCI).

Lorsqu’une de nos camarades lui pose la question « Pourquoi avez-vous décidé de travailler sur la Guerre d’Algérie ? », Benjamin Stora répond qu’un professeur de la faculté de Nanterre, où il était étudiant, lui avait fait remarquer qu’il s’intéressait à toutes les révolutions sauf à la révolution algérienne. Cela l’a fait se questionner sur ses origines, en lui faisant remarquer qu’il ne s’était jamais posé de questions sur ses propres racines. Cela reflète la profondeur de l’oubli, il avait enseveli l’exil et la misère qu’il avait connus. Dès lors, il s’est lancé dans de longues recherches sur ces événements qui ont eu lieu de 1954 à 1962. Il ajoute qu’avec toutes ces recherches il s’est rendu compte que les tensions dataient de bien plus loin, il est donc remonté à l’année 1830. Ce fut comme un travail de redécouverte de lui-même qu’il a d’ailleurs concrétisé à travers une deuxième autobiographie intitulée L’arrivée et parue en 2023. Au fil des années, il a rencontré de nombreux acteurs de la guerre d’Algérie et a d’ailleurs rédigé un Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, 1926-1954 (1985). Cependant, malgré ce travail considérable, reconnu par la communauté des historiens, il est aujourd’hui la victime de commentaires dénigrants voire de menaces émanant des milieux d’extrême droite.

La conférence a donc débuté par une intervention de Benjamin Stora qui nous a rappelé à tous l’importance de cette guerre d’Algérie tant pour l’Algérie elle-même (où elle est nommée guerre d’indépendance) que pour la France. Cette guerre a profondément marqué les deux territoires et les deux pays. En France, la guerre d’Algérie a entraîné une modification de la classe politique française, tant à gauche qu’à droite. Elle a fait tomber la IVe République et amené une nouvelle Constitution. Il est trop souvent oublié en effet que la Vème République d’aujourd’hui, découle directement du conflit franco-algérien puisque sa constitution, avec son fameux article 16 qui confère au président de la République des pouvoir exceptionnels en cas de crise grave, a été adoptée pour cette guerre. La guerre d’Algérie n’a pas été seulement un conflit franco-algérien, mais aussi un conflit algéro-algérien (le FLN contre le MNA, la répression contre les harkis) et un conflit franco-français (le putsch des généraux en avril 1961, les attentats de l’OAS), un triple drame.

Le travail des historiens a montré combien cette guerre fut terrible : la guerre des grottes (dans le cadre du plan Challe de 1959 à 1961) est le nom des actions de contre-insurrection menée par l’armée française contre les combattants du FLN et les populations civiles réfugiées dans les grottes et reposant sur l’utilisation d’armes chimiques. C’est grâce aux archives et témoignages que l’ampleur de la guerre a été révélée peu à peu. Si en France le conflit est aujourd’hui appelé guerre d’Algérie, après des années de « guerre sans nom », en Algérie on parle de la guerre d’indépendance, de la Guerre de Libération Nationale. Les mémoires sont différentes et souvent conflictuelles.

Si la guerre d’Algérie a été si difficile à mener et à accepter pour la France et si aujourd’hui encore son souvenir est compliqué, c’est parce que le territoire algérien était considéré comme le prolongement de la France : « L’Algérie c’est la France » répétait-on encore au début de la guerre. Il s’agissait de trois départements français rattachés administrativement au ministère de l’intérieur et non au ministère des colonies mais également une colonie de peuplement de près d’un million d’Européens. Quant aux Algériens, leur citoyenneté progressivement concédée s’opposait toujours à un droit dérogatoire en contradiction fondamentale avec les principes de la République. Le nationalisme algérien précisément s’est développé dans la recherche d’une citoyenneté de plein exercice, et si en 1958, le droit de vote est enfin accordé à l’ensemble de la population, il est déjà trop tard car les idées nationalistes et indépendantistes sont déjà ancrées dans les mentalités.

Dans un second temps, Karine Sitcharn nous a présenté un travail intitulé « Gouverner la jeunesse antillaise à travers la conscription en guerre d’Algérie ». Elle a défini la conscription comme étant l’obligation pour les jeunes de faire leur service militaire. Comme l’a rappelé Benjamin Stora, au cours de la guerre d’Algérie, les appelés du contingent furent nombreux à participer au conflit, environ 1,5 million, soit presque tous les hommes nés entre 1932 et 1943 et parmi eux 4000 Antillais. Pour ses recherches, Karine Sitcharn s’est basée sur des sources orales et écrites, notamment avec les « registres matricules » rassemblant énormément de données telles que le recensement, les condamnations civiles ou pénales, mais elle a aussi utilisé certaines archives des fonds Foccart et Debré longtemps inaccessibles aux chercheurs. Elle nous a appris l’existence de deux types de jeunes soldats engagés. D’une part, les appelés du contingent âgés d’entre 18 et 20 ans et mobilisés dès 1956 par le gouvernement de Guy Mollet, et, d’autre part, les engagés volontaires. Ces derniers ont été plus nombreux en Martinique qu’en Guadeloupe. Cela s’explique, selon Karine Sitcharn, par le fait que la Martinique connaît à l’époque une crise économique contrairement à la Guadeloupe. De plus, elle nous a également expliqué qu’il y a un manque d’information et que les jeunes pensent s’engager dans une opération de maintien de l’ordre. Il faut dire que c’est ainsi que le gouvernement et la plupart des médias de l’époque qualifient le conflit. Un des témoignages utilisés par Mme Sitcharn dit « S’engager c’était une porte de sortie ».

Au cours de son travail de thèse, Karine Sitcharn a recueilli les témoignages de 23 anciens combattants guadeloupéens. Aux Antilles, la mémoire de cette guerre est une mémoire traumatique et douloureuse, son travail a alors été à la fois un travail historique et sociologique. Comme exemple de traumatisme, elle a évoqué cet appelé du contingent qui à peine arrivé en Algérie, a dû ramasser des corps à la suite d’un attentat. Il faut tenir compte du fait que la mémoire et l’histoire sont confrontées et parfois s’opposent. Dans la mémoire antillaise, il y a l’idée d’« une génération d’Algérie aux Antilles », or, dans les faits, seuls 10% des recensés sont envoyés ce qui ne représente pas une génération. La mémoire est alors à la fois une source et un objet d’histoire ce qui doit amener une réflexion épistémologique sur le sujet.

Les raisons de l’envoi des Antillais en Algérie sont diverses et cet envoi a souvent fait débat. Une des raisons est la peur par le pouvoir de l’explosion démographique aux Antilles ainsi que le manque de travail causé par cette explosion qui pourrait conduire également à une explosion sociale et politique. Malgré cette volonté d’envoyer des Antillais, il y a également des oppositions et réticences de l’armée. En effet, les Antillais sont vus comme des « étrangers de l’intérieur » ou considérés comme « pas assez français ». Une vision exotique et coloniale des Antillais ainsi se perpétue. Par exemple, il est souvent dit que la forte démographie sur le territoire s’explique par les « mœurs légères » des habitants. Ils sont également considérés comme pas intelligents, il est affirmé que 50% ne savent ni lire ni écrire. Or, les recherches basées sur les registres matricules de Karine Sitcharn montrent un analphabétisme de seulement 4%. La peur que les soldats antillais puissent utiliser leur expérience de guerre par la suite contre l’État français est également un frein à leur envoi en Algérie. Au sein de l’armée néanmoins, ce ne sont pas les Noirs qui sont vus comme des étrangers mais les Algériens qui, quoique combattant sous l’uniforme français, sont souvent perçus comme des ennemis potentiels. La désertion est davantage le fait des classes populaires, qui n’ont rien à perdre, que des intellectuels.

Dans la dernière partie de la conférence, lycéens comme étudiants, ont pu poser des questions aux deux conférenciers. Le sujet de la transmission notamment a été abordé. Mme Sitcharn a pu annoncer l’ouverture aux archives départementales d’une phonothèque constituée des témoignages de 28 anciens combattants guadeloupéens de la guerre d’Algérie et dont Benjamin Stora est le parrain. Pour une réconciliation il est important de donner sa place à chaque mémoire. Au contraire, taire l’histoire c’est attendre qu’elle revienne de façon plus violente avec une dynamique de revanche. C’est dangereux de dissimuler l’histoire, observe Benjamin Stora.

La polémique qui a suivi les propos du journaliste Jean-Michel Apathie parlant de plusieurs « Oradour-sur-Glane » perpétrés par les Français pendant la conquête montre à quel point les faits, pourtant établis, documentés, peuvent être niées sans aucun scrupule. Cela montre que le travail des historiens n’est pas assez connu. Il doit être porté et transmis. Benjamin Stora a rappelé que malgré les nombreuses critiques qu’il a reçues au cours de ses années de travail, l’histoire a fini par lui donner raison. « Pour mieux comprendre il faut lire, il faut de la culture », ces mots de l’historien font écho particulièrement à la filière que nous avons choisie et sont importants pour la jeunesse.

A la fin de la conférence, nous avons eu le privilège de poursuivre notre échange avec Benjamin Stora et Karine Sitcharn ainsi que de prendre des photos en leur compagnie accompagnés de certains de nos professeurs avant de reprendre la route pour notre lycée. Cette conférence très enrichissante nous a permis de nous rappeler le lien étroit entre les Antilles et l’Algérie et le rôle qu’ont joué les Antillais dans la guerre en général ou avec des figures précises telle que celle de Frantz Fanon, Sonny Rupaire ou Roland Thésauros. Ça a également été un moyen de comprendre la complexité des rapports entre les individus et une mémoire qui, encore aujourd’hui, est douloureuse longtemps après le conflit. Cette mémoire est traumatique particulièrement aux Antilles car elle fait écho à la mémoire également douloureuse de l’esclavage. Le travail de Karine Sitcharn spécialement nous rappelle l’importance des sources, orales comme écrites, l’importance de les nuancer et celle de considérer chaque mémoire en n’en occultant aucune.

Sources : https://www.karibinfo.com/news/rencontres-memorielles-la-guadeloupe-au-coeur-des-memoires-partagees/

Fabius Emma et Châtelard Inès, CPGE AL 1ère année


Une expérience unique pour la SEC8 Jury du Festival Nouveaux Regards 2025

La classe de Seconde 8 et leurs enseignants, Mme Emilie MAROT (Lettres) et M. Laurent XARRIE (Documentation), ont eu la chance et le privilège de participer à la 8ème édition du Festival Nouveaux Regards, organisé par l’Association Cinéma d’Ici & d’Ailleurs (ACIA), en partenariat avec la Région Guadeloupe et CANAL+, en étant les seuls membres du jury Jeunes Regards.

Pendant plusieurs semaines, les 31 élèves de la classe ont ainsi pu visionner les 16 courts-métrages en lice réalisés dans 10 territoires de la Caraïbe : Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, République Dominicaine, Porto-Rico, Haïti, Costa Rica, Bahamas, Îles Caïmans, Trinidad et Tobago. Au terme des projections, les élèves ont échangé sur les films puis procédé à un vote afin de décerner leur Prix au court-métrage de leur choix.

     


Le dimanche 6 avril 2025, une délégation de 21 élèves s’est rendue au Mémorial ACTe pour participer à la cérémonie de clôture du festival Nouveaux Regards et pouvoir remettre le Prix Jeunes Regards au film Sirènes de Sarah Malléon (Martinique). Les élèves ont également décidé de décerner un Prix spécial au film Ivan de Jazz Pitcairn (Iles Caïmans).

Bande-annonce du film Sirènes de Sarah Malléon : https://youtu.be/SwsZlWY4ZoE

La remise du Prix par les élèves de la Seconde 8 : https://podeduc.apps.education.fr/video/89334-remise-prix-jeunes-regards-nrff-2025/

La remise du Prix Jeunes Regards au producteur de Sirènes

Nous vous partageons les retours des élèves sur cette expérience unique :

Participer au festival m’a permis de mieux découvrir le cinéma caribéen. »

Véritable opportunité, chance inouïe d’avoir été choisis pour faire partie du jury du festival Nouveaux Regards.

Faire partie d’un jury m’a permis de faire plus attention à chaque partie et à chaque détail des films que nous avons pu regarder et de découvrir des genres nouveaux.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de visionner et de juger des films dans le cadre d’un festival.

La cérémonie : « Une super expérience, une ambiance très joyeuse qui nous a plongés dans le monde du cinéma, plus un incroyable documentaire après la remise des prix.

Cette expérience nous a permis de découvrir un cinéma caribéen riche en histoires et en cultures.

J’ai beaucoup aimé cette expérience, notamment le fait de découvrir plein de courts métrages et de pouvoir exprimer son avis. Malgré le fait que l’on n’était pas tous d’accord entre nous, notre classement final m’a plu. A travers les courts-métrages, on a pu se mettre à la place de plusieurs personnages, comme dans le court-métrage, Ivan. J’en garde un très bon souvenir et j’aimerais refaire ce festival.

Nous avons vu des courts-métrages variés de genres très différents. J’ai aussi beaucoup appris sur les techniques afin de permettre aux réalisateurs de s’exprimer. Chaque court-métrage était unique.

Je recommande ce festival notamment aux jeunes pour qu’ils puissent découvrir de nouveaux horizons.

Ce festival nous a permis de regarder des styles de courts métrages que nous n’aurions pas regardés habituellement.

J’ai bien vécu cette expérience car je me suis sentie incluse. J’ai ressenti que notre regard, le regard de la jeunesse compte aussi dans ce festival aussi important.

J’ai aimé la diversité des histoires racontées.

J’ai trouvé ce festival très instructif malgré le choix des courts-métrages vainqueurs qui m’est encore incompréhensible.

Les courts-métrages étaient extrêmement bien réalisés, même si j’ai été un peu déçue que certains courts-métrages n’aient pas été récompensés. La cérémonie m’a quand même beaucoup plu.


Sybile, élève de 1ère, récompensée au concours national Résonances de la Fondation GoodPlanet

L’élève de 1ère, Sybile Freschi, a participé de fort belle manière à la 3ème édition du concours national Résonances organisé par la Fondation GoodPlanet dont le crédo est “Rêver le monde de demain”. Sybile a soumis un texte poétique intitulé “Les Rêves et l’Exil” qui a d’abord été retenu parmi 209 créations, une trentaine de candidatures dans sa catégorie, avant d’être sélectionné pour la finale du Festival qui s’est tenue à Paris, les 5 et 6 avril 2025.

Grâce aux votes du public, Sybile a eu l’honneur d’être lauréate dans la catégorie écriture 15-19 ans.

Les candidats finalistes de la 3ème édition du concours Résonances à Paris

J’écris depuis toujours. Pas pour être lue, pas pour publier, mais pour moi. J’écris dans mes carnets, je collectionne des poèmes — j’en ai des centaines — et je garde tout ça pour moi, dans un coin. C’est mon espace. Je ne partage presque jamais ce que j’écris, même pas avec ma famille.
Mais cette année, je me suis lancée un défi : écrire mon premier roman. Je l’ai commencé mi-décembre, et j’espère un jour pouvoir l’aboutir, le faire exister vraiment. Le faire “sourire”, comme on fait naître quelque chose.
Quand j’ai vu passer l’appel à projet du Festival Résonances, avec pour thème “Rêver le monde de demain”, je me suis dit que c’était peut-être le moment de sortir un texte de l’ombre. J’ai écrit “Les Rêves et L’Exil”, un texte très personnel, mais qui parle aussi de causes qui me touchent profondément : l’environnement, les luttes, les rêves d’ailleurs, les espoirs qu’on porte en silence. Et j’ai osé l’envoyer.

À travers mon poème « Les Rêves et l’Exil », j’ai voulu dénoncer les injustices subies sur Terre notamment celles de nombreuses femmes à travers le monde, privées de leurs droits fondamentaux et condamnées au silence. En tant que jeune femme libre et passionnée de trail, je ressent intensément ce privilège de courir, de m’évader, de rêver. Mais cette liberté que je vis comme une évidence me rappelle les chaînes qui entravent tant d’autres. À travers ce poème, j’ai voulu rendre hommage à celles qui, dans l’ombre, se battent ou rêvent en silence.

L’écriture m’a permis de transformer ma révolte en espoir. Mes mots sont un cri, une promesse de ne pas les oublier, mais aussi un appel à rêver d’un monde où elles pourront marcher, courir, et vivre sans entraves. Mon poème est un geste pour leur donner une voix. Pour moi, c’est un acte de résistance, un combat au-delà des frontières, un moyen de briser le silence qui les opprime et de forcer leur présence là où l’on cherche à les effacer.

Cette expérience a été un vrai tournant. Pour la première fois, mes mots ont quitté mes carnets. Ils ont été lus, entendus, compris. Et ça m’a bouleversée.
Grâce à cette sélection, j’ai aussi la chance de faire un stage à distance avec la maison d’édition Héloïse d’Ormesson. C’est une immense opportunité de découvrir les coulisses de l’édition et de faire avancer mes projets littéraires.
Ce que je retiens surtout, c’est que même des mots écrits en silence, dans un coin, peuvent un jour toucher quelqu’un. Qu’on peut commencer petit, écrire pour soi, et que malgré tout, quelque chose peut passer, peut résonner.
Comme je l’écris dans mon poème : Rêver, c’est sculpter demain.
Nous vous invitons à découvrir le texte « Les Rêves et l’Exil » : https://resonances.goodplanet.org/creations/creations-detail,710/

 

 


Palmarès des Olympiades des Géosciences

Les Olympiades des Géosciences en Guadeloupe ont évalué les projets présentés par les lycéens de l’académie de la Guadeloupe.

Cette édition 2025 a témoigné de l’engagement et de la curiosité scientifique des élèves, soutenus par leurs enseignants et encadrants.
Le jury tient donc à féliciter l’ensemble des participants pour la qualité de leurs travaux et leur implication dans l’étude de phénomènes géologiques appliqués à la Guadeloupe.

Cette année, sur le thème de « L’eau et les roches », des sujets variés ont été explorés, telles que les latérites, les mares sur sol volcanique, l’hydrothermalisme, la karstification des formations calcaires et les propriétés physiques des sables volcaniques.

Palmarès 2025

Après délibération sous la présidence de Mme Mélody Philippon, responsable du département de Géologie à l’Université des Antilles, le jury a unanimement établi le classement suivant :

1. Projet Géothermie – Lauréat des Olympiades de Géosciences Guadeloupe 2025
Elèves : LAURENS Clarisse, LOUIS Maryse, VITALIS Naïma
Professeur encadrant : GILLARDOT Anthony, LGT Gerville Réache

2. Projet Mare du Houëlmont
Elèves : ABSALON Loana, ALTIS David, BALTZER Eva
Professeur encadrant : DELANNAY Jeannine, LGT Gerville Réache

3. Projet Sables noirs
Elèves + Professeur encadrant : LGT Droits de l’Homme

Félicitations aux lauréats de Gerville Réache et à leurs enseignants.

Le projet “Géothermie” (lycée Gerville Réache) représentera donc la Guadeloupe lors de la phase nationale des Olympiades des Géosciences.