“Ces Gens-là” par la Cie Rêve général !

La Compagnie de théâtre Rêve général ! est en résidence en Guadeloupe du 3 au 15 décembre grâce au programme développé par l’association Wi’anArt dans le cadre de l’Appel à projets de Prévention et Lutte contre la pauvreté lancé par la Préfecture de la Guadeloupe, en partenariat avec la DAC Ministère de la Culture, le Rectorat et le Lycée Gerville Réache.
Au cours de cette résidence, pas moins de sept journées complètes sont prévues dans cinq établissements scolaires :
  • Collège Richard Samuel de Gourbeyre, lundi 5 décembre
  • Collège Jean Jaurès de Baillif, mardi 6 décembre
  • Lycée Raoul-Georges Nicolo de Basse-Terre, mercredi 7 décembre
  • Lycée Gerville Réache, jeudi 8 et mercredi 14 décembre
  • Lycée Sonny Rupaire de Sainte-Rose, lundi 12 et mardi 13 décembre
Lors de chaque journée, trois représentations du spectacle interactif Ces Gens-là sont proposées aux élèves.
Le principe du spectacle est le suivant : 3 scènes théâtrales captivantes de 10 min entrecoupées d’un débat avec les élèves autour des préjugés sur les migrants et, plus largement, sur l’autre, celui ou celle qu’on ne connaît pas mais contre lequel plane bien souvent un grand nombre de préjugés.

Chaque scène aborde à sa manière la thématique des préjugés :
> La 1ère scène intitulée “Les Misérables” interroge la question de la charité et de la générosité à travers le don de vêtements faits au profit de personnes migrantes, exilées ou réfugiés. La situation de précarité nous oblige-t-elle à tout accepter ?
> La 2ème scène intitulée “Les Envahisseurs” évoque la théorie complotiste du grand remplacement selon laquelle les populations arabes, forcément musulmanes et radicales, colonisent le territoire français.
> La 3ème et dernière scène intitulée “Les voleurs” met en scène un couple employant illégalement une réfugiée comme femme de ménage, toute désignée pour être responsable d’un vol dans leur propre maison.

Les comédiens de Rêve général ! venus de l’Hexagone nous parlent d’une réalité sociale brûlante d’actualité dont les ingrédients culturels et religieux sont certes différents du contexte caribéen mais qui résonnent et font réagir les élèves avec une mise à distance propice au débat et aux échanges.

Jeudi 8 décembre, la Cie de théâtre Rêve général ! a joué Ces gens-là devant 3 classes du lycée, les 2ndes 3 et 11 et la 1ère G7 accompagnées de leurs enseignants Mme Bousquet (Français) et M. Reder (Histoire-géographie).

Mercredi 14 décembre, les comédiens se sont produits de nouveau au lycée devant deux classe de terminales, les TG7 et TG1 accompagnées de leurs enseignantes Mmes Touchelay (Histoire-géographie) et Chastang (Philosophie), puis l’après-midi devant un groupe composé des élèves participants à l’atelier d’écriture animé par Mme Marot et des internes volontaires.


Spécialité HLP – Vidéo de présentation

A l’occasion du 1er forum consacré aux spécialités enseignées au Lycée Gerville Réache en classes de 1ère et terminale, qui s’est tenu le Samedi 6 février 2021, un groupe d’élèves et leur enseignante, Mme VOLPI, ont réalisé une vidéo présentant la spécialité HLP (Humanités, Littérature et Philosophie).

Nous vous invitons à la découvrir ci-dessous :


Représentation théâtrale à l’Auditorium avec 3 classes


Jeudi 7 janvier, de 14h à 16h, les 85 élèves des classes de 2nde9, 1ère G8 et Terminale HLP et leurs enseignantes, Mmes V. Modanèse, N. Volpi et M. Chastang ont assisté avec bonheur à la représentation de la pièce Touche-moi de Charlotte Boimare et Magali Solignat.

Les 120 élèves présents dans la salle ont beaucoup ri et ont été impressionné par l’interprétation de la comédienne Magali Solignat qui, seule sur scène, réussit le tour de force de jouer dans la pièce de 55 minutes pas moins de 14 personnages différents !

Nous remercions sincèrement pour cette belle opportunité le Collège Richard Samuel qui a organisé la résidence en Guadeloupe de l’auteure et comédienne Magali Solignat, avec le concours de la DAC Ministère de la Culture, ainsi que la Mairie de Basse-Terre qui a mis gratuitement à notre disposition la salle de l’Auditorium Jérôme Cléry.

TOUCHE-MOI est une pièce de théâtre qui avait fait l’objet d’une résidence d’écriture en 2012 à L’Artchipel.

 

RÉSUMÉ – Rosa, une jeune pianiste de trente ans, attend Capucine – son élève – assise devant le clavier d’ivoire et d’ébène. Mais l’enfant a mieux à faire avec sa console. Alors, plus les minutes d’attente s’envolent, plus Rosa plonge profond en elle-même, nous entraînant avec elle dans le tourbillon des réflexions, dans les méandres des angoisses et des rapports maternels, dans les bourrasques des remises en question et des manques de confiance en soi. Elle désire surtout casser les schémas très anciens qui la lient autant à sa mère qu’à ses complexes.

Touche-moi est avant tout un parcours initiatique intérieur que traverse, cahin-caha, une jeune femme d’aujourd’hui, une jeune femme de son temps. Elle s’y débat, de façon drôle et touchante, contre les humiliations de sa mère et essaie, bec et ongles, de devenir une femme. Tout simplement.

Note auteurs

Le complexe. Le complexe peut supprimer ou ralentir toute possibilité de réaction, ou toute activité chez quelqu’un. Les complexes naissent souvent à l’adolescence. Mais d’où viennent-ils et ou s’enracinent-ils ? Le complexe se pose en empêcheur d’être aimé en empêcheur de trouver sa place parmi les autres. Un exemple : « Je suis trop grosse pour être aimée » . Notre personnage Rosa Moi est complexée par ses fesses qu’elle dit « monstrueuses » , car elle s’est construite avec le regard de sa mère lui imposant une paire de fesses énormes, par honte et jalousie. Les complexes naissent à l’adolescence, période où les émotions changent intensément, on devient plus fragile, plus sensible aux remarques et au regard de l’Autre.

La relation mère-fille. La partie qui se joue entre une mère et sa fille est déterminante pour le devenir de la fille.
 Pourquoi les relations mère – fille sont-elles toujours décrites sous un jour difficile et complexe ? Et pourquoi ne sont-elles pas valorisées comme les liens que peuvent unir les pères à leur fils ? Pour les filles, impossible d’échapper à leur mère, on se construit toujours par rapport à elle que ce soit en miroir ou en opposition, c’est notre premier modèle. Si la maternité est une affaire de transmission ça n’est pas seulement sur le plan biologique, c’est aussi la transmission de l’identité de la mère. Une mère jalouse empêche sa fille de trouver sa place et d’avancer.

Questions existentielles. Rosa Moi jeune femme de trente ans s’interdit le succès, freine et éteint son désir de vivre et de se réaliser, pour ne pas être plus heureuse que sa mère, ne pas perdre son amour, rester sa toute petite fille. Quel est le poids de la relation mère – fille dans la construction d’une jeune femme ? Rosa osera-t-elle devenir une femme ? Acceptera-t-elle son corps en le trouvant beau ? Se réalisera-t-elle professionnellement ? N’aura-t-elle plus peur de réussir ? Aura-t-elle à son tour l’envie d’être mère ?

Pourquoi ce sujet ? Nous avons eu envie de chercher les freins qui empêchent de se réaliser et connaître les barrières qu’on s’impose tout seul. Apprivoiser nos peurs pour apprendre à vivre avec, ou s’en débarrasser. Une fois de plus, la question du poids de la relation mère /fille dans la construction d’une jeune femme, aussi bien dans sa réussite professionnelle que dans ses premières amours, jusqu’ à sa maternité , nous a habitées pendant toute notre écriture. Ce sont deux thèmes qui nous touchent tout particulièrement. Nos parcours de vie, notre enfance et surtout notre adolescence, période critique dans la construction du futur adulte que nous seront , ont été hantés par le complexe. Complexes résultant de réflexions faites par l’entourage, mais également complexes liés à une sorte d’image idéale à laquelle nous voulions à tout prix ressembler parce que nous n’avions pas confiance en nous. C’est là que le regard de la mère prend tout son sens puisque c’est le premier regard grâce auquel l’enfant va se construire. L’une ou l’autre, nous nous sommes senties pendant l’adolescence, très complexées par nos fesses ou nos cuisses, au point d’être totalement inhibées et déstabilisées dans certaines situations. C’est grâce à différentes rencontres et à des regards aimants que nos peurs se sont dissipées.

Pourquoi ce titre ? Le titre Touche moi fait écho aux touches du piano, objet à travers lequel se jouent tous les conflits, les humiliations, mais aussi les vibrations et l’amour fusionnel de la mère de Rosa pour sa fille. Le piano, qu’elle fait pour faire plaisir à sa mère qui ne l’a jamais touchée, devient le masque de tous ses désirs. Phrase très intime, qui peut rendre vulnérable, créé un trouble aussi bien pour celui qui la dit que celui qui la reçoit, pour nous la demande « Touche moi » renvoie aussi bien au toucher physique, qu’au toucher du cœur.