Les Pôles Espoirs Handball rencontrent la championne Orlane Kanor

Mercredi 18 décembre 2024, Orlane KANOR est venue à la rencontre des élèves des Pôles espoirs Handball Filles et Garçons.

Orlane, ancienne élève du lycée Gerville Réache et du Pôle handball, a eu son bac en 2015 avec mention. Elle est ensuite devenue titulaire de l’équipe de France Féminine de handball en 2017 et obtient le titre de championne du monde durant la même année, championne d’Europe en 2018 , Vice Championne Olympique a Paris en 2024 .

Elle chemine a actuellement au FTC à Budapest en Hongrie . Elle a rejoint la Guadeloupe le 17/12 après le championnat d’Europe où l’équipe de France a terminé 4ème. Elle revient dans sa famille pour se ressourcer et a tout de même pris le temps de revenir dans son lycée afin d’échanger avec les élèves mais aussi les membres de l’équipe de direction de l’établissement.

Au vu du grand nombre de questions venant de toute l’assistance présente, ce moment d’échanges était nécessaire pour ces jeunes en filière d’accession au haut niveau. Les discussions ont portées autour de la nécessité de l’exigence, de la rigueur et de la volonté de se surpasser à tous les niveaux afin de réussir ses études et son projet sportif.

    


Mémoire et Histoire – Article de Emma Fabius

Nous vous invitons à lire l’article rédigé par Emma FABIUS, étudiante CPGE A/L 1ère année, autour d’un travail mené sur le thème Mémoire et Histoire avec son enseignant d’histoire, M. DELATRE.

Thomas-Robert Bugeaud, duc d’Isly mais surtout Maréchal de France, est une figure historique largement représentée sur le territoire français. Son nom est devenu celui de plusieurs rues dans le pays, ses statues sont érigées de façon glorieuse en des places visibles de tous. C’est le cas notamment à Périgueux où la statue de l’homme vient rappeler son histoire et celle qui lui est associée, celle de la France elle-même. Or, le Maréchal Bugeaud est une figure très controversée. Désigné comme étant d’un côté « un grand homme de guerre » ayant par exemple participé aux guerres d’Espagne et d’Algérie, il est également dépeint comme étant un « homme condamnable ». Il est par exemple « l’homme du Massacre de la rue Transnonain ».

La présence de statues et de représentations nombreuses d’un homme ayant commis des actes d’une violence extrême et étant associé et jugé responsable d’actes inhumains, rapprochés aujourd’hui de crime contre l’humanité, pose questions. Ainsi, en réaction à cette controverse concernant ce personnage, plusieurs dispositions ont été prises.

Les actions d’artistes sont un moyen de faire connaître la face souvent cachée du visage de Bugeaud. L’art permet en effet de dénoncer.

Les artistes ADNX et Klemere ont installé une corde autour du cou de la statue du Maréchal Bugeaud à Périgueux. © Radio France – Théo Caubel. 8 juillet 2020

En passant devant la statue, les différentes personnes ne sont plus simplement amenées à contempler la statue glorifiante d’un homme mais à se questionner sur ses actions. C’est un moyen non seulement d’être éclairé sur le sujet mais aussi de porter un regard critique sur des personnages historiques tels que Bugeaud. De plus, chaque individu a l’opportunité de tirer symboliquement sur la corde, cela devient en quelques sortes une action plus commune et non pas seulement un acte commis par une personne ou un groupe de personnes qui seraient venus vandaliser ce bien public. Le but des actions telles que celle de l’ajout d’une corde autour du cou du maréchal est de garder la trace, la mémoire des événements associés au personnage. Détruire la statue reviendrait à simplement oublier, enfouir des événements tragiques. Ainsi, c’est un travail de mémoire que de laisser la statue controversée en y ajoutant un symbole puissant. Ce travail de mémoire est essentiel selon moi, car oublier les erreurs du passé c’est être enclin à reproduire ces mêmes erreurs dans le futur. L’action des artistes me paraît donc être une bonne façon de répondre aux problèmes posés par elle. En effet, cette action s’avère être également pacifique. Ne pas détruire la statue permet d’éviter des conflits avec des personnes qui seraient contre le déboulonnage de la statue.
Une autre disposition prise est celle de l’installation d’un rappel historique auprès de la statue du maréchal. Il s’agit cette fois-ci d’une décision de la municipalité de Périgueux. Bien moins symbolique, cette action permet néanmoins d’informer tout passant de « la totalité » de l’histoire du personnage de Bugeaud.

Plutôt que déboulonner la statue de Bugeaud, « homme condamnable », Périgueux y ajoute un rappel historique.

L’intention de la municipalité par cette action est évoquée clairement par la maire de la ville, Delphine Labails, qui affirme que “en tant qu’élus de la République, notre rôle n’est pas de réécrire l’histoire. Nous savons que notre histoire collective comporte des parts sombres, nous ne pouvons pas les effacer, nous ne voulons pas les effacer.” Plutôt que d’effacer des morceaux de l’histoire, il faut en dévoiler les faces cachées. Instruire par les plaques est également une action qui peut être qualifiée d’efficace.
En effet, “la pédagogie mémorielle”, comme elle est appelée, est un moyen de faire connaître une histoire commune. Si les noms ou représentations de figures telles que celle de Bugeaud peuvent s’avérer récurrents sur le territoire français, leurs histoires ne sont souvent pas ou alors partiellement connues.
À Périgueux, nombreux sont les habitants qui connaissent la statue et sa place éponyme mais un grand nombre d’entre eux, même originaires de la ville, ignorent beaucoup de Bugeaud. Or, l’ambivalence du personnage doit être exposée. Glorifier un personnage en tant que héros uniquement, c’est oublier que derrière chaque figure héroïque se trouve une part d’ombre. Ainsi, la décision de la ville d’exposer à la fois les aspects à priori positifs et négatifs de la vie de Bugeaud montre une avancée de la mémoire et de l’histoire française qui cherche à se dévoiler. Les plaques installées ne sont bénéfiques qu’en dévoilant au maximum la vérité.

Source : https://www.sudouest.fr/societe/plutot-que-deboulonner-la-statue-de-bugeaud-homme-condamnable-perigueux-y-ajoute-un-rappel-historique-16530850.php


En Guadeloupe également, île au passé colonial, certaines figures controversées et représentées entraînent des actions de la part de la population ou des municipalités. On peut citer par exemple le personnage de Victor Schoelcher, homme politique ayant décrété l’abolition de l’esclavage aux Antilles le 27 avril 1848. Un buste de Schoelcher installé sur la place du Cours Nolivos, au centre-ville de Basse-Terre, chef-lieu de la Guadeloupe, a été découpé puis enlevé en juillet 2020. Quelques semaines avant ce déboulonnage, la statue avait déjà été vandalisée, recouverte de peinture rouge. Si le personnage de Victor Schoelcher a été l’objet de la controverse et de la polémique au point de voir ses statues vandalisées, c’est parce que la place qui lui est accordée dans l’histoire française et dans l’espace public efface, selon les militants et une bonne partie de la population, le mérite des esclaves qui ont lutté pour leur propre liberté. En Martinique, suite au déboulonnage de ses statues, les militants ont d’ailleurs écrit «Schoelcher n’est pas notre sauveur ». De plus, malgré les actions militantes de Schoelcher et la rédaction du décret de l’abolition de l’esclavage, il a également été le président de la commission de l’abolition qui entraîne la politique d’indemnisation des maîtres esclavagistes. Il représente alors l’injustice de la réparation de plusieurs siècles d’esclavage. Les militants souhaitent honorer la mémoire des anonymes qui ont lutté pour devenir libres et redonner de la valeur aux actes oubliés. Cependant, les actions réalisées sont souvent sources de conflits et sanctionnées. Le travail mémoriel n’est pas effectué et les relations ne sont pas pacifiées.

    

Sources : « La Fondation pour la mémoire de l’esclavage » ; Guadeloupe la première, « Mais où est passé le buste de Victor Schoelcher ? La statue a été déboulonnée dans la nuit », 24 juillet 2020 ; Le Figaro, « Outre-mer : plusieurs statues déboulonnées », 26 juillet 2020 ; France Bleu, « Périgueux : la mairie ne va pas déboulonner la statue controversée du maréchal Bugeaud », 6 septembre 2023 ; le cours d’histoire.


En terme de toponymie également, les territoires tels que la Guadeloupe ont un grand nombre de villes, de rues ou établissements aux noms de figures controversées. La commune de Gourbeyre par exemple porte le nom d’un ancien gouverneur de la Guadeloupe, Jean-Baptiste-Marie-Augustin Gourbeyre. La toponymie peut poser problème car, par elle, la Guadeloupe reste marquée par son histoire coloniale difficile. Nommer une rue ou ville au nom d’un personnage, c’est lui rendre hommage voire le glorifier. Glorifier des personnages de l’époque coloniale est problématique pour un peuple ayant hérité des blessures coloniales. Pour y remédier, par exemple, certaines rues changent de nom et prennent celui de figures locales.

Ainsi, concernant la statue du Maréchal Bugeaud, les deux actions mises en place sont bénéfiques chacune à leur manière. Le travail de mémoire prime dans les deux cas. Ces deux types d’actions, celles des artistes et celles des municipalités, peuvent même être réalisées ensembles afin d’associer leurs avantages respectifs, symbolique et historique. Les personnages controversés tels que Bugeaud ont existé tout au long de l’histoire, en France et dans le reste du monde. Partout sur le territoire, un travail de mémoire est nécessaire afin de répondre aux conflits qui existent autour de ces personnages et de leurs représentations. Bien que des tensions existent encore, la pédagogie mémorielle peut, selon moi, permettre de pacifier les relations. Les actions comme celles de Périgueux doivent être privilégiées et le déboulonnage évité.

Fabius Emma, CPGE AL 1ère année


Rencontre pour les EPPCS avec l’association Gwada STAPS

Dans le cadre des Découvertes des Métiers et de la préparation des vœux Parcoursup, les membres de l’association Gwada STAPS sont venus mardi 10 décembre à la rencontre des élèves d’enseignement de Spécialité EPPCS et de l’enseignement facultatif EPS.

     

Au programme :
  • Présentation de la filière STAPS, études programme et débouchés
  • Présentation des organismes pour le logement CROUS
  • Présentation de leur association et de ses activités.
Un moment très apprécié par les élèves de ces 2 groupes classe, 1ère et terminale Spécialité EPPCS.

Intervention de l’association Gwada STAPS devant les 1ère EPPCS


     

Journée d’intégration des BTS CG et SAM

Le jeudi 17 octobre 2024, au Jardin d’Eau à GOYAVE, a eu lieu la journée d’intégration des BTS SAM et CG, organisée par un groupe d’étudiants des deux sections, la tutelle des professeurs référents Mesdames Rosiane BONTE et Nicolette PONCEAU. Ce projet a été entièrement financé par notre Lycée Gerville Réache.

L’objectif de la journée d’intégration aux étudiants a pour but de les aider à :

– s’intégrer au sein de leur classe et du lycée ;

– renforcer la cohésion de groupe ;

– développer l’esprit d’équipe ;

– lancer officiellement le début de cette nouvelle vie au sein de l’établissement scolaire.

Afin de permettre cette intégration, plusieurs activités ont été proposées :

  • Activité informationnelle sur les formations respectives avec à la fin le parrainage
  • Activités ludiques : Atelier coaching « zéro stress », Atelier Théâtre, Atelier goût en référence à la semaine du goût, Atelier Animation jeux.

 

Les étudiants BTS CG (Comptabilité Gestion)


Le déjeuner (un panier repas offert par le lycée et agrémenté par les membres du Club Entrepreneurs Etudiants) a permis aux filleuls et aux parrains/marraines d’établir des liens et de poser des questions sur leurs premiers jours relatifs à leur formation respective.

Après avoir passé un moment d’échanges entre étudiants, une séance de coaching, de culture et d’expression corporelle, orale et dynamique a été proposée aux premières années afin qu’ils puissent apprendre à s’exprimer selon le type d’expression choisie.

La fin de cette belle journée d’intégration, s ’est terminée par une baignade à la rivière du site et par le partage d’un goûter dans une ambiance de bonne convivialité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ateliers en groupes


Le lycée lance la 4ème édition du concours d’éloquence

Dans le cadre du programme des Cordées de la réussite, une équipe d’enseignants du Lycée (Lettres, Théâtre et Documentalistes) lance la 4ème édition du concours d’éloquence.
Ce concours est ouvert à tous les élèves et étudiants scolarisés au sein du lycée Gerville Réache (cf. Règlement ci-dessous).

La participation se fera selon 2 catégories distinctes, avec 8 candidats minimum par catégorie :

  • Une catégorie pour les élèves de pré-BAC (2nde, 1ère et Terminale)
  • Une catégorie pour les étudiants post-BAC (BTS et CPGE)

3 Prix seront décernés pour chacune des deux catégories du concours (élèves et étudiants) à l’issue de la finale prévue le mercredi 12 mars 2025.

L’inscription se fait au CDI jusqu’au vendredi 20 décembre inclus.

L’étudiante CPGE AL 1ère année, Gillian LUCOL, a souhaité adresser un message d’encouragement à tous nos élèves
Après avoir reçu le 1er Prix du Concours d’éloquence à l’issue de la 3ème édition, Gillian y voit l’occasion d’un très bon entraînement aux épreuves orales.

Message de Gillian en cliquant ICI ➡


Gerville solidaire – Collecte de jeux et jouets du 2 au 13 décembre

Les éco-délégués organisent une collecte solidaire de jeux et de jouets au sein du lycée du 2 au 13 décembre 2024, en partenariat avec La Kabwèt a Jé, SOS Sans Abri et l’association d’aide aux ultramarins RUDN.

Du 2 au 13 décembre, vous êtes invités à déposer vos dons de jeux et jouets en excellent état :

  • En salle 8 pendant les récréations du matin
  • ou au CDI aux horaires d’ouverture

L’ensemble des dons collectés sera remis à nos partenaires avant les fêtes de Noël

NOUS COMPTONS SUR VOTRE GENEROSITE POUR AIDER A LA REUSSITE DE CE PROJET SOLIDAIRE.


Lancement de la 15e édition du Concours de court-métrage Guy TIROLIEN

La 15e édition du Prix de l’Excellence Littéraire Guy TIROLIEN a été lancée avec la particularité cette année de proposer un concours de court-métrage destiné aux lycéens.
Ce concours a été présenté aux médias venus nombreux, ce vendredi 22 novembre, au Lycée Gerville Réache.
Les lycéens sont invités à soumettre un seul court métrage réalisé sur un téléphone mobile ou une tablette, d’une durée totale comprise entre 2 et 4 minutes maximum, selon l’incitation suivante :
Traduisez votre perception de l’œuvre de Guy Tirolien à travers l’un de ces 5 poèmes :
> Prière d’un petit enfant nègre in Balles d’or
> Black beauty in Balles d’or
> Satchmo in Balles d’or
> Credo in Feuilles vivantes au matin
> Ghetto in Balles d’or

Le concours de court-métrage vise à encourager et promouvoir la créativité des jeunes talents dans le domaine du cinéma en mettant en avant des œuvres originales et innovantes, de sensibiliser sur des thématiques culturelles et sociétales pertinentes, et de renforcer les liens entre les institutions éducatives et culturelles. Il s’agira ainsi de mettre en images les thèmes chers au poète et qui nourrissent son œuvre.

Le règlement complet du concours est disponible à l’adresse : https://www.regionguadeloupe.fr/fileadmin/Re__glement_du_Concours_de_Court_Me__trage.pdf

Pour le Lycée Gerville Réache qui vise toujours l’excellence avec, notamment, les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles dans la filière Art et Lettres, le rendez-vous de ce matin était l’occasion de souligner la qualité du travail accompli au sein de notre établissement depuis plus de 90 ans.
Plusieurs étudiants de la CPGE AL ont ainsi participé ce matin au lancement de cette 15e édition du Prix de l’Excellence Littéraire Guy TIROLIEN.
Nous vous invitons à écouter les interviews réalisées par Pierre EMMANUEL de RCI Guadeloupe
ITW du Proviseur, Philippe LAPIN

Les CPGE AL2 organisent un débat sur La question migratoire en Europe, aujourd’hui

Le lundi 21 octobre 2024, la classe de CPGE AL2 a tenu un débat durant une heure en cours d’histoire autour d’un sujet très actuel: “la question migratoire en Europe, aujourd’hui”.

Ce thème fait référence à notre programme de concours à l’ENS intitulé “Exilés, réfugiés, étrangers en France (1848-1986)”.

La question migratoire en Europe est aujourd’hui l’un des sujets les plus débattus à cause des enjeux importants liés à la migration. Lors de ce débat en classe, nous avons exploré les différentes perspectives entourant ce sujet complexe, en discutant par exemple des causes, des problématiques, des conséquences de la migration, ainsi que des politiques migratoires adoptées par différents pays européens comme l’Italie ou encore l’Allemagne. Ce débat très riche, nous a permis de confronter des points de vue et des perspectives diverses à travers cette question importante.

Ce débat, dont la présidente était Audrey, débute par une définition de l’immigration qui se définit comme étant “le processus par lequel les personnes quittent leur pays d’origine pour s’installer de manière temporaire ou permanente dans un autre pays ou une autre région”. À la suite de cette définition, pour encadrer la question et débuter le débat, Audrey propose la problématique suivante: faut-il réguler les flux migratoires ? ou encore s’adapter à chaque immigré ?

Pour commencer ce débat Kalita énonce le fait que l’immigration empêche la baisse démographique la désertification de certains territoires, un fait important qui touche de nombreux territoires. Laury-Ann’ propose ensuite une solution pour réguler l’arrivée des migrants, comme une “politique de quotas” pour permettre aux pays de faire face à l’arrivée de ces migrants et éviter de nombreux problèmes notamment économiques car certains pays manquent de moyens pour accueillir ces migrants. Il faudrait donc selon elle, établir des règles au niveau de l’Europe. L’immigration coûte cher à l’Etat d’où l’importance de la réguler, pendant que les chiffres de l’immigration illégale augmentent.

Audrey propose ensuite de ne pas uniquement aborder le sujet du pays d’arrivée mais aussi de considérer le pays d’où ils partent. Au niveau de la sécurité, l’Union Européenne tente de gérer ces flux migratoires avec des solutions comme Frontex ou encore avec des accords entre des pays tiers comme l’accord récent entre l’Albanie et l’Italie. Cependant la question du droit humain se pose car, nous le savons comme le dit Tina, l’agence Frontex est connue aussi pour ne pas respecter les droits humains. Pour Tina, renvoyer des migrants dans un pays en guerre n’est pas envisageable car cela “s’oppose aux droits humains internationaux”. Maurie-Anne évoque le côté bénéfique de la migration car les pays que quittent les migrants, n’ont pas forcément de structures fiables dans les domaines de l’école ou de la santé, par exemple. Pour appuyer ce propos Kristaïna prend l’exemple d’Haïti qui voit sa population partir à cause de la pauvreté et du chaos politique. Cependant, elle se réfère à un reportage diffusé sur la chaîne de télévision Guadeloupe 1ère qui traite de la concurrence déloyale de certaines vendeuses haïtiennes qui installent des stands dans les rues de Basse-Terre et vendent à des prix très bas des produits alimentaires dont la traçabilité n’est pas toujours établie.

La présidente du débat aborde un autre point celui du multiculturalisme dû à la migration et pose la question suivante, “est ce que le multiculturalisme renforce le racisme, la xénophobie ?”

Pour Laury-Ann’, il y a un problème avec le multiculturalisme, souvent la migration est associée à l’insécurité, à la criminalité. Elle prend l’exemple de l’Allemagne où “le surcroît” d’immigration pose des problèmes selon des partis d’extrême droite. Ce ne sont pas forcément les migrants les responsables mais ils sont visés, ils sont stigmatisés sur le marché du travail. Tanély appuie ce propos, les migrants sont vus par les populations locales comme des adversaires qui prennent leur travail, car ils sont prêts à des salaires moins importants.

Norah évoque le fait que souvent on prend un cas fait par un migrant pour une vérité générale sur ce que sont les autres migrants, en s’appuyant sur l’exemple des récentes émeutes en Angleterre en juillet-août derniers. A la source de ces émeutes, on trouve de fausses informations diffusées par des réseaux d’extrême droite selon lesquels le meurtrier présumé de trois fillettes à Southport, le 29 juillet, était musulman et venait d’arriver illégalement dans le pays alors qu’il est britannique [Le Monde, 30/08/2024].

Lilian poursuit sur le rôle des médias dans la propagation de ces idées reçues, un propos que Shaïna reprend et argumente avec l’exemple de la politique de “diabolisation de l’immigration” mené par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui trouve qu’il y a trop d’étrangers, et et qu’ils sont responsables de l’insécurité. Certains politiques, comme Bardella, cherchent à renforcer leurs idées avec des faits divers. Selon Hélory, l’immigration a apporté de la diversité notamment au niveau des cultures, dans la cuisine par exemple, il cite le couscous, un plat plébiscité par les Français depuis des années. Angie appuie le propos de Shaïna avec le fait que de nombreux États d’Europe sont aujourd’hui dirigés par des partis d’extrême droite (Autriche, Hongrie, Italie…). Elle évoque le récent déplacement du Premier ministre Michel Barnier en Italie pour y aborder la question migratoire avec la Présidente du Conseil des ministres Giorgia Meloni, et le projet d’une nouvelle loi contre l’immigration en France, alors que les décrets d’application de la précédente n’ont pas encore été publiés.

« Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises politiques, il faudrait faciliter leur insertion », il faut pour Laury-Ann’ retravailler les mentalités et mettre en place une façon pour que les migrants se sentent à leur place, qu’ils se sentent accueillis même si cela semble compliqué avec le racisme ambiant et les stéréotypes sur les migrants.

Génolia parle de l’Espace Schengen, espace de libre circulation des biens et des personnes de l’Union Européenne (plus 4 États associés, soit 29 pays d’Europe), pour elle il faut réguler les fluxs migratoire et ne pas ouvrir les frontières « de cette façon ».

Maurie-Anne nous dit qu’il y a une certaine hypocrisie dans la politique de la France qui aime se présenter comme un pays d’accueil, mais où les migrants, une fois sur place, n’ont pas d’aides, de nourriture et vivent parfois dans des tentes sans prise en charge.

Pour Tina c’est aussi une question culturelle : « faut-il abandonner le nationalisme pour l’unité ? »

Solor revient sur l’exemple de l’Italie avec le gouvernement d’extrême droite de Meloni : « ils veulent moins d’immigration pourtant paradoxalement l’Italie n’a jamais attribué autant de titre de séjour que ces dernières années ». En effet, certains pays comme l’Italie ont un solde naturel négatif, il y a plus de décès que de naissance, la population est vieillissante, accueillir des migrants peut être une solution à ce problème démographique et, de fait, économique. Cependant le gouvernement Meloni régule et contrôle tout de même cette migration, il y a donc moins d’immigration clandestine.

Kalita, aborde les inégalités causées par le réglement de Dublin qui stipule que lorsqu’un migrant demande l’asile dans un pays de l’UE, c’est au premier pays européen qu’il a traversé de traiter cette demande. Aussi ce règlement fait reposer l’essentiel de la pression migratoire sur des pays comme Malte, l’Italie, la Grèce ou l’Espagne.

Lilian évoque par la suite la différence de traitement entre les migrants ukrainiens après le début de la guerre en 2020 et les migrants africains, afghans ou syriens, une thématique qui donne un autre tournant au débat. Les Ukrainiens sont logés par des habitants, est-il remarqué. Or il n’y a pas du tout le même accueil pour les autres migrants.

Pour Laury-Ann’ c’est malsain d’accueillir certains et pas d’autres. Maurie-Anne poursuit en disant que c’est un problème de volonté, les fonds ne sont pas mis au bon endroit. Pour Angie, il y a la question d’assimilation, cela pose aussi la question de la religion. Il y a aussi une certaine injustice pour Shaïna, les Ukrainiens sont bien accueillis parce qu’ils ont cette proximité ethniques avec les Français et pas les Haïtiens par exemple. Liam contre-argumente en abordant ce mythe que l’immigration européenne s’intègre mieux. Il revient sur les épisodes xénophobes qui ont frappé les communautés de travailleurs immigrés européens aux XIXe et XXe siècles, retenant pour exemple les Vêpres Marseillaises en 1881, visant les Italiens à Marseille et qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés.

Aujourd’hui ce sont par exemple les immigrés du Soudan qui sont visés par des violences xénophobes et racistes. Pour Solor il s’agit de cacher les véritables intérêts, la France a plus d’intérêt à aidé les Ukrainiens, l’aide porte avant tout sur les intérêts du pays, notamment au niveau économique avec l’idée du commerce. Tanély valide ce propos et y apporte des précisions avec exemple de l’Allemagne qui aide et utilise les immigrés à son avantage, en les formant à un travail, ou encore en leur permettant d’apprendre la langue.

La présidente du débat rappelle la problématique : “faut-il réguler les flux migratoire en France ?” notamment à cause des coûts de l’accueil, en sachant “qu’il y a une énorme migration de masse”. Shaïna, répond en affirmant que “retirer le droit du sol serait se tirer une balle dans le pied pour la France”, en effet, il y a des étudiants qualifiés immigrés qui sont très compétents, leur retirer le droit du sol serait une erreur. Le constat est fait, à Mayotte, comme le dit Lilian, les Comoriens voyagent pour jouir du droit français ce qui créent des bidonvilles et impactent directement la population, ce serait un mal pour un bien. Pour Maurie-Anne cela va juste déplacer le vrai problème, il désigne des coupables mais sans solution. De plus pour elle, on ne peut pas traiter de la même façon les migrants, chaque cas est différent. Il faut faire du cas par cas et Solor confirme ce propos. Il faut donc gérer selon l’espace, selon Lilian, il y a des pays plus grands que d’autres avec plus de moyens que d’autres.

Carte “des arrivées irrégulières sur le sol européen” France Info, 25 novembre 2022

Liam conteste l’expression de “migration de masse” utilisée durant le débat, qui dirige le débat contre un type de migrants. Depuis 2015, plus d’un million de Syriens ont émigré pour fuir un pays en guerre et la répression gouvernementale et on parle de “submersion migratoire”, alors que l’Union Européenne a accueilli 4,5 milllions de migrants ukrainiens sans aucune anxiété depuis 2020.

Maurie-Anne souligne qu’un trop grand afflût pose des problèmes que l’Etat ne peut pas gérer. Les politiques de disuasion ne fonctionne pas, selon Tina, il y a des morts, ils sont nombreux à se noyer en Méditerranée ou dans la Manche, il faudrait une plus grande sensibilisation aux risques pour les migrants. Hélory aborde le fait qu’il y a une idéalisation par les migrants des pays européens, les migrants s’influencent entre eux, pour eux ils vont trouver un travail très rapidement et la vie sera beaucoup plus facile alors que ce n’est pas la réalité.

Le débat, après une heure d’échanges riches en argumentation et en exemples, se clôture sur ce propos.

Ce débat a montré l’importance de la question migratoire en Europe, qui divise les populations autant que les politiques, dans toute sa complexité. Nous avons tenté d’en souligner les enjeux démographiques et économiques, les impératifs en matière de droits humains mais aussi les peurs -très souvent instrumentalisées- qu’elle suscite. Nous n’avons pas eu le temps lors de ce débat de parler de l’impact du dérèglement climatique sur les migrations. Enfin la « question migratoire » se pose également dans la Caraïbe, il faudrait pouvoir lui consacrer un autre débat.

Verbatim réalisé par Alicia MICHELY(secrétaire de séance)


Assemblée Générale du Club Étudiants Entrepreneurs

Le Club Entrepreneurs Etudiants a tenu son Assemblée Générale, le vendredi 18 octobre 2024 à 13 h sur le préau de sport. Contrairement aux années précédentes, l’AG s’est tenue hors temps scolaire mais a permis de réunir les étudiants les plus motivés !

Ce fut l’occasion de présenter le Club aux nouveaux  étudiants qui souhaitent intégrer le CEE, de dresser le bilan de l’année écoulée et d’établir une proposition de programme.
Vous trouverez ci-dessous la composition du bureau et les actions à venir, ainsi que le bilan d’activités 2023 – 2024 :

Le nouveau bureau du CEE du Lycée Gerville Réache

  • Présidente : GEORGE Julie (CG2)
  • Vice-présidente : OMER Solène (MCO2) – Vice-Président : RICHARD Mathis (CG1)
  • Secrétaire : BOA Kylliana (SAM2) – Secrétaire adjointe : SOLITUDE Noëmie (SAM1)
  • Trésorière : GASPARD Sarah (CG2) – Trésorier adjoint : PAQUETTE Kendy (CG1)
  • Responsable communication : ALEXANDRE Nicolas (COM 2)
  • Responsable sponsor : GEDEON Alandra (CG1) – BELAIR Maëlys (MCO2)
  • Responsable logistique : MAGLOIRE Ludvic
  • Responsable Accueil et sécurité : DOURNAUX Kweency (SAM2) – Naïma (SAM1)

Programme Actions du Club Entrepreneurs Etudiants 2024 – 2025

  • Vendredi 18 octobre 2024 à 13 h : Assemblée Générale (préau plateau sportif)
  • Vacances de Toussaint : Journée d’intégration à destination de tous les étudiants de BTS
  • Samedi 14 décembre 2024 : Vente de sucrée/salée (rencontre parents/professeurs et journée portes ouvertes)
  • Mercredi 8 janvier 2025 – 13 h : Déjeuner avec les membres du bureau et membres actifs (réunion)
  • Mercredi 22 janvier 2025 : Simulations d’entretiens d’embauche – 8 recruteurs rencontreront les étudiants de deuxième année des 4 sections de STS lors d’un challenge pour l’emploi (préparation en amont des offres fictives, CV et lettres de motivation)
  • Vendredi 14 février 2025 : Conférence : «Que faire après le BTS ?  (étudiants de 2 ème année)
  • Jeudi 20 février 2025 : « speed meeting » ( table ronde) interventions d’ entrepreneurs dans différents secteurs d’activité . Leur parcours – leur quotidien – leur poids dans l’économie guadeloupéenne. (étudiants de 1 ère année) – thème à définir
  • Vendredi 11 avril 2025 à 14 h : Coaching « comment aborder les examens de manière zen ? »
  • Mai 2025 : épreuve de CEJM – Distribution d’une collation aux candidats de LGR
  • Lundi 7 juillet ou mercredi 9 juillet : Cérémonie de remise des récompenses
    Clôture de l’année lors d’une soirée de prestige avec l’ensemble des lauréats, parents, équipes pédagogiques et de direction et partenaires du club.

Ce programme constitue un fil conducteur, le CEE est avant tout un club étudiant et c’est l’implication de ses membres qui permettra d’orienter et de mettre en place les projets.

Tout au long de l’année des moments de convivialité, d’échange, de travail commun et de tutorat auront lieu dans l’esprit du club. Les étudiants travailleront également sur la communication du club (site web, chaine YouTube, réseaux, radio…).

Bilan d’activités du CEE 2023 /2024

  • Tournoi sportif
    Le 20 octobre 2023, nous avons proposé un tournoi sportif afin de favoriser la cohésion de groupe et faciliter l’intégration en STS au sein du lycée.
    Les étudiants par section (1 ère année et 2ème année) devaient composer une équipe mixte (niveau et sexe). Le football et le handball sont les disciplines retenues.
    Pour cause d’intempéries, il a été reporté. Les BTS CG et SAM avaient pu concevoir leurs équipes. Le bureau a dû faire un sondage sur le choix des disciplines afin de comprendre la réticence des deux autres sections. Le volley a fait l’objet d’une proposition. Le tournoi a été reporté au mois de décembre.
    Le 22 décembre, le tournoi a débuté vers 13h30. Le lycée a fourni les bouteilles d’eau, le Crédit agricole notre partenaire a fourni les tee-shirts aux couleurs des sections. Le Club a distribué à chaque équipe des boissons.
    Peu de participation des BTS COM et MCO. Nous avons dû faire une équipe mixte, avec notamment des étudiants de CG et SAM. Le tournoi s’est déroulé dans une bonne ambiance.
    L’équipe CG a remporté la coupe. Une rencontre conviviale a été programmé autour d’une Pizza party. Notre partenaire le Crédit agricole a distribué aux participants des goodies. Visibilité sur la page instagram du Crédit Agricole.
    Un budget de 150 € était prévu – solde positif : 25 €
  • Participation à la nuit du shopping
    L’association KART BAUDOT a sollicité certains étudiants pour assurer l’accueil lors de la nuit du shopping au profit des commerçants de Basse Terre. Malheureusement, nous n’avons pu honorer cette demande.
  • Vente de sucrés / salés
    Une vente de sucrés/salés a été mise en place lors de la rencontre parents/professeurs en décembre. Gâteaux, quiches et autres pâtisseries fournis par la pâtisserie Blou, vente de jus frais et de tablettes de chocolat. Nous avons eu un bénéfice de 190 €.
  • Repas de Noël
    Les membres actifs du Club se sont réunis le 20 décembre au réfectoire du lycée pour un moment de partage afin de renforcer la cohésion de groupe. Nous avons profité pour faire le point sur les actions réalisées et à venir. Coût : 50 €
  • Simulation d’entretien d’embauche
    Une simulation d’entretien d’embauche pour les étudiants de 2ème année était prévue le 7 février 2024, malheureusement compte tenu du mouvement social, elle n’a pu avoir lieu. L’objectif était de se préparer à décrocher son 1er emploi. Les étudiants ont répondu à l’offre d’emploi proposé par leur professeur référent en fournissant CV + lettre de motivation.
  • Speed-meeting
    Le 6 mars, une rencontre professionnelle a eu lieu dans la salle de danse avec la collaboration de 100 000 entrepreneurs. Des professionnels ont répondu favorablement à cette action à destination des 1èreannée. Le thème retenu était l’entreprenariat. Le lycée a fourni la collation pour les intervenants, agrémentée par le CEE. Coût 150 € (collation pour l’ensemble des participants)
  • Conférence débat : « que faire après le BTS ? »
    Cette conférence n’a pas eu lieu cependant, il y a eu une rencontre avec le centre de formation AUDITEC à destination des BTS CG
  • La Cérémonie des récompenses
    Le vendredi 5 juillet, les lauréats au BTS ont été conviés à la cérémonie des récompenses. Cette cérémonie s’est déroulée dans la cour d’honneur du lycée.
    L’objectif était de clôturer l’année dans une ambiance conviviale et récompenser les lauréats. La Direction, Les équipes pédagogiques, les professionnels, tuteurs de stage et autres partenaires ainsi que les parents ont été conviés.
    Cette action a été appréciée ; Chaque lauréat a reçu un cadeau (serviette gravée). Des prix ont été décernés pour l’assiduité, l’entraide, l’investissement, la camaraderie et l’éloquence par section. Le major de chaque section a reçu un trophée. La cérémonie était animée par la prestation d’un jeune du lycée (Boris) en danse ainsi qu’une prestation artistique du groupe de Frédéric CARACAS ; le Club a profité pour offrir un présent à M. BONDEL, proviseur adjoint responsable du niveau BTS qui était muté. Le Club a voulu le remercier de l’intérêt porté lors des actions réalisées au sein du lycée. La cérémonie s’est terminée par un atelier photo, un beau feu d’artifice ainsi qu’un buffet offert par l’établissement. Le coût de cette manifestation s’élève à 3254.87 € + dons en nature avec une participation de 1527.56 € du lycée + boissons et moyen logistique.
  • BILAN FINANCIER
    Le solde de l’exercice de l’année scolaire 2023/2024 est négatif ( -768.37 €)
    Les ressources : adhésion, participation au tournoi sportif, ensachage, vente de sucrés/salés et participation lycée restent insuffisantes face aux dépenses telles que l’assurance et la cérémonie des récompenses. Le Crédit Agricole nous a accompagné par la prise en charge de tee-shirts pour le tournoi, cadeaux aux majors de section et promotion ainsi que l’atelier photos lors de la cérémonie.
    Le solde bancaire à la date de l’Assemblée générale est de 714.97 € qui sera diminué de 300 € de remboursement (prestation artistique cérémonie).

 

Nicolette PONCEAU et Sandrine MARY
Les professeures “Ressources ” du CEE


Deux journées de master class pour les CPGE AL1 avec Malaury Eloi-Paisley

Dans le cadre du programme des Cordées de la Réussite, la réalisatrice guadeloupéenne Malaury ELOI-PAISLEY a animé deux journées de master class les 18 et 20 septembre, à destination des CPGE A/L1, sous l’impulsion de leur enseignant en Histoire, M. DELATRE, et l’équipe du CDI.

La master class a débuté par la projection de son film L’Homme-Vertige (93′) à laquelle ont également pu assister les étudiants de 2ème année. Les deux journées ont été consacrées à une découverte du cinéma du réel, des exigences de la démarche documentaire mais aussi du parcours personnel de la cinéaste. En clôture, la réalisatrice a proposé aux étudiants un exercice pratique avec prises de vue dans ou autour du lycée, dans le quartier du Carmel.

Nous vous invitons à lire ci-dessous le compte-rendu de l’étudiante Clara MIRVAL, CPGE A/L 1 :

L’art peut changer le monde » affirme Malaury Eloi Paisley réalisatrice guadeloupéenne. Les mercredi 18 et vendredi 20 septembre, Madame Eloi Paisley a en effet donné une master class aux étudiants d’hypokhâgne (première année de CPGE littéraire) à partir de son film L’Homme vertige (2024), plusieurs fois primés et pour lequel elle a consacré cinq années de sa vie. Elle n’a eu de cesse, sur ces deux journées, de partager avec nous sa passion pour le cinéma, mais aussi, son sens de la création.

L’idée de créer artistiquement est née d’un questionnement silencieux, d’un besoin de traduire un sentiment qu’elle ressentait. Elle n’a pu identifier et comprendre vraiment ce qu’elle voulait transmettre qu’en voyageant à l’autre bout du monde. Voir en face la souffrance des peuples autochtones d’Australie, de Nouvelle Zélande et de Nouvelle Calédonie en proie aux effets du capitalisme et du tourisme de masse, a attisé la flamme de sa créativité, et le choc ressenti fut tel qu’il l’obligea à réaliser un film.

Ne pouvant plus faire demi-tour, elle décida alors de filmer la Guadeloupe, qu’elle qualifie « d’endroit où l’on fait semblant pour coller à sa propre personne ». L’Homme vertige est le reflet du for intérieur de Malaury, d’un point de vue différent, porté peut-être par sa maladie chronique. Elle filme des corps malades, dans une ville abimée. Cette œuvre nous fait l’étalage des conséquences de notre histoire, face à la névrose héritée de l’esclavagisme et du colonialisme. Nous suivons la vie des sans-abris de Pointe à Pitre et de ceux dont l’habitat est inexorablement détruit, remplacé. L’absence de voix-off nous laisse seuls face à nos pensées, nos questionnements, leur mal être.

La réalisatrice ne prétend pas avoir changé la vie des différents protagonistes, ni même de leur avoir rendu leur dignité avec son film, mais elle a au moins franchi le pas, en initiant le contact avec empathie, bienveillance et parfois admiration pour des gens dont la vie est d’une difficulté infinie. Elle nous a demandé de faire de même. Il est essentiel de regarder en face la misère autour de nous, et de reconnaître l’errance caractéristique que nous partageons dans les anciennes colonies françaises.

Parmi les nombreuses sources d’inspiration de l’autrice, on retiendra notamment en littérature : Aimé Césaire, Maryse Condé ou encore Simone Schwarz-Bart.

Madame Eloi Paisley nous a laissés sur l’important conseil que voici : « Il faut créer avec raison, créer pour soi d’abord, pour que cela fasse sens pour l’autre ensuite.