Gouverneurs de la rosée et Rencontre avec Karine Pédurand

Vendredi 28 novembre, dans le cadre du Festival Ecritures des Amériques, les élèves de spécialité LLCA et les étudiants de BTS COM1 se sont rendus au Lycée des Droits de l’Homme de Petit-Bourg pour assister à la représentation théâtralisée du célèbre roman de Jacques Roumain, Gouverneurs de la Rosée, mise en scène par la Compagnie Barefoot d’Eric Bouvron.

Les élèves de LLCA et leur enseignante Mme Roch ont ensuite eu la chance, vendredi 5 décembre, de pouvoir recevoir au lycée la comédienne Karine Pédurand pour échanger autour d’un de ses spectacles précédents intitulé Médée-Kali. Adapté en 2016 de l’œuvre de Laurent Gaudé, Médée-Kali opère un rapprochement entre deux figures mythiques, Médée qui nous vient de la Grèce antique et Kali qui est empruntée au panthéon hindou.


L’étudiante CPGE AL 2, Clara Mirval, s’est quant à elle rendue sur son temps libre, samedi 29 novembre, à la soirée de clôture du Festival Ecritures des Amériques à la Résidence Départementale du Gosier. Nous vous invitons à lire son article ci-dessous :

L’objectif était de remettre leurs prix aux lauréats du concours, qui ont toutes les deux reçu leurs prix sous un tonnerre d’applaudissements du public. 

D’abord Rita Carelli, grande gagnante du concours pour son livre Terre noire, déjà récompensé du Prix São Paulo de littérature pour un premier roman en 2021, relatant l’histoire de la jeune Ana et de son parcours en tant que jeune étudiante devant naviguer à travers le deuil et la situation terrible à laquelle ses origines l’ont soumise. Puis ensuite Katia Dansoko Touré pour son roman La solitude des notes bleues pour lequel un jury du public, en partenariat avec l’aéroport, a choisi de distinguer le prix Guadeloupe Maryse Condé après plusieurs heures de débat enflammé. Très touchée, c’est avec beaucoup de modestie qu’elle est montée sur scène pour recevoir la plaque, qu’elle dédie à Maryse Condé elle même qui lui a donné l’envie d’écrire et l’a poussée à continuer personnellement avant son décès. Après avoir remercié le public, les gagnantes se sont éclipsées pour laisser place à la troupe Barefoot dont la performance devait terminer la soirée en beauté. J’avais déjà eu l’occasion d’assister à deux de leurs représentations plus tôt dans l’année, celles de Moi Tituba, Sorcière mais rien ne m’avait préparée à l’expérience que je m’apprêtais à vivre ce soir là. 

Je n’avais jamais lu le chef-d’œuvre de Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, et je ne le regrette pas. Le découvrir à travers la performance majestueuse des comédiens Karine Pédurand et Francis Bolela soutenus par le compositeur Romain Trouillet qui agrémentait savamment le récit de musique et autres bruitages m’a laissée tout simplement sans voix. Rien ne laissait à redire, du jeu des acteurs à la manière dont ils ont retranscrit ce qui était censé être lu à un moment qui se regarde, s’écoute, n’a rien enlevé à mon plaisir, et chaque minute d’applaudissements chaleureux que nous avons fait retentir une fois que la représentation de presque une heure et demie s’est achevée était méritée et plus encore. Le travail du metteur en scène Éric Bouveron se discerne entre les lignes, chaque mot prononcé, chaque muscle tendu, chaque pas effectué l’a été avec plus de puissance et de génie encore que les fois précédentes.

Gouverneurs de la Rosée de Jacques Roumain, mise en scène par la Compagnie Barefoot d’Eric Bouvron, avec Karine Pédurand, Francis Bolela et Romain Trouillet

En somme, je n’ai pu qu’apprécier l’expérience, que ce soit les autrices et leur sagesse, la compagnie Barefoot et leur jeu d’acteurs du tonnerre mais aussi le public, dont la chaleur m’a réchauffé le cœur. Chaque personne, y compris les bénévoles aidant à faire fonctionner le festival, a eu droit à des remerciements chaleureux et son lot d’applaudissements. 

Je ne peux qu’attendre avec la plus grande impatience l’édition 2026 de ce merveilleux Festival d’écriture des Amériques.

Par chance, j’ai pu discuter un peu avec Karine Pédurand lors de sa venue au lycée pour une rencontre avec les élèves ce vendredi 5 décembre dernier. Elle m’a généreusement accordé quelques minutes de son temps. Je lui ai d’abord demandé ce qui avait changé par rapport aux dernières représentations. Elle m’a répondu que « ce n’est rien de très savant, de très intellectuel » en fait c’était l’absence de textes. Les comédiens ont dû apprendre chacune de leurs répliques par cœur. Alors j’ai voulu savoir si cela a été la source d’appréhensions particulières, comment est-ce que cela l’a fait se sentir, elle en a dit que ce n’était pas le cas, qu’elle n’avait « pas spécialement d’appréhensions, mais plutôt des questionnements » en outre, ils n’ont eu qu’un temps de répétition très court, cinq jours au total « d’abord deux jours puis trois avec une semaine d’écart ». De plus « nous devions nous préparer à faire une représentation sans fioritures, sans costumes, décors ou lumières » car la Résidence Départementale du Gosier n’en dispose pas, mais la troupe Barefoot a su en faire une force « Je dois avouer que ça a joué en ma faveur, j’ai une vue très simple du théâtre, et puis je trouve que c’était rassurant d’avoir ça en moins qui nous pesait sur la conscience ». J’aimerais vous laisser sur ces quelques mots que je trouve plein de sagesse mais également d’humilité :

« Je déteste la philosophie antillaise du tchoké, du « I bon kon sa », je suis très chauvine et quand je reviens à la maison j’aime faire du bon travail, proposer quelque chose de bien fait, de cadré, que le public peut apprécier. »


Rencontre avec l’écrivaine Katia Dansoko Touré

Les étudiants de BTS COM et les élèves de spécialité latinistes (LLCA), encadrés par Mmes M-P. HEISEL, S. ROCH et I. KUESSAN, ont eu la chance et l’opportunité d’accueillir mardi 25 novembre 2025 de 14h à 16h au CDI, l’écrivaine et journaliste Katia Dansoko Touré, auteur(e) invité(e) du Festival Ecritures des Amériques qui se tenait du 24 au 29 novembre 2025. 

Une rencontre placée sous le signe de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. 

L’œuvre particulièrement bouleversante de la journaliste culturelle à Libération, TSF Jazz et France- Antilles et auteure d’un premier roman, La solitude des Notes bleues a permis aux élèves et étudiants d’échanger en deux temps. Après la présentation de quelques diapositives permettant de contextualiser l’œuvre (avec chiffres et schémas à l’appui) et d’expliquer l’origine de la journée internationale du 25 novembre, une première partie de la discussion a porté sur le roman en lui-même associé à 4 temps de lectures d’extraits choisis par les BTS COM1 introduits par un accompagnement musical. Les étudiants ont été les organisateurs de cette rencontre littéraire, évènement culturel qu’ils ont préparés en amont.

L’auteure a ainsi pu dans un premier temps répondre à quelques questions autour des thématiques émanant de son œuvre :

  • Part autobiographique
  • Réflexion sur le culte de l’apparence et les stéréotypes véhiculés par la société particulièrement vis-à-vis des femmes
  • Dimension féministe du roman avec l’évocation des femmes-territoires parfois porteuses d’une violence insidieuse
  • Trajets dans les Atlantiques noires
  • Quête identitaire et d’autonomie de la narratrice… de son adoption à l’aube de sa vie adulte

Les élèves de la spécialité latin (LLCA) ont particulièrement relevé le lien entre réalisme et surréalisme qu’ils ont pu relier aux augures (chœurs) de la tragédie antique dans Médée (Magicienne, victime de la malédiction des Dieux).  Le deuxième temps a été davantage consacré à la casquette de journaliste et de communicante de l’auteure. Les étudiants ont ainsi pu mieux découvrir un aspect méconnu de la personnalité de l’intervenante férue de musique Jazz qui a par ailleurs transmis un message à la jeune génération : Ne jamais abandonner son rêve ou ses rêves !

Katia Dansoko Touré a pu vivre le sien jusqu’au bout puisqu’elle a obtenu pour son roman, le Prix du public Guadeloupe Maryse Condé, pour les 25 ans du Festival, qui lui a été décerné lors de la soirée de clôture, samedi 29 novembre, à la Résidence Départementale au Gosier.


Festival IMAGES #6 : Une journée au lycée

Affiche du festival

Jeudi 20 novembre, l’organisatrice et commissaire d’exposition spécialiste de la Caraïbe, Régine CUZIN, était au lycée pour la 6ème édition du Festival Images, en présence de l’artiste visuelle Louisa BABARI, pour une journée de projections et de rencontres avec les élèves et étudiants.

Cette année, Images nous a permis de découvrir les films de quatre artistes qui mettent en exergue, depuis plusieurs points du globe, les conséquences de l’histoire coloniale et la question migratoire.

Louisa BABARI, d’origine russo-algérienne, propose une lecture performée de la pensée décoloniale de Frantz FANON. L’artiste congolais Sammy BALOJI pose un regard critique sur la colonisation belge et la destruction de la forêt tropicale au Congo, à partir d’images d’archives d’un centre d’études climatiques à Yangambi. Le Guadeloupéen Jimmy ROBERT laisse son empreinte dans la mer Egée à travers une performance accompagnée de la lecture d’un texte puissant, en hommage aux réfugié.es disparu.es d’hier et d’aujourd’hui. L’artiste haïtien Samuel SUFFREN, actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris, évoque la non-résidence de jeunes migrants qui, dès la nuit tombée, se réfugient sous leurs tentes le long du bâtiment. (Régine Cuzin)


L’artiste Louisa Babari présente son travail et répond aux questions des étudiants CPGE A/L


Sammy Baloji en visioconférence

La matinée a été consacrée aux étudiants CPGE littéraires de 1ère année, sous la conduite de leur enseignant d’Histoire, M. Gilles DELATRE. Les étudiants ont eu le privilège de pouvoir échanger avec Louisa BABARI mais aussi en visioconférence avec les artistes Sammy BALOJI (RDC République démocratique du Congo / Bruxelles) et Jimmy ROBERT (Guadeloupe / Berlin).

L’après-midi a été consacrée aux élèves de 1ère spécialité Arts plastiques avec les deux groupes encadrés par leur enseignant, M. Christophe GORIN. Les élèves ont pu longuement échanger avec l’artiste Louisa BABARI à propos de son film Corps-à-corps qui traduit la pensée de Frantz FANON dans une performance sonore accentuée par la matérialité des mots / maux de la colonialité.

La venue en Guadeloupe de l’artiste Louisa Babari a été possible grâce au programme des Cordées de la réussite avec le soutien de la Préfecture et dans le cadre de la 14ème édition Wi’anArt portée par l’association du même nom.

Trois ateliers de pratique artistique ont également pu être menés au Lycée de Versailles et au Collège Richard Samuel.

Programme complet du festival Images #6 à découvrir ICI

Louisa BABARI (née à Moscou, vit à Paris) est une artiste française d’origine russe et algérienne qui travaille à l’intersection de la photographie, du cinéma, de l’art sonore, de la théorie critique et de la littérature.
Diplômée de l’Institut d’Études politiques de Paris et de l’Institut national des Langues et Civilisations orientales, sa pratique explore la politique et la poétique de l’image, du son et du discours en tant que formes d’autodétermination, d’appartenance et de dissidence. Sa production artistique active formes et textes liés aux changements esthétiques et sociaux dans les anciens pays socialistes, aux résistances et luttes d’indépendance, à l’exploration de ses archives familiales, aux questions liées au corps, à l’architecture, à la littérature et à la traduction. Son travail a été exposé et diffusé aux biennales de Dakar et Jaou à Tunis, au Centre Georges Pompidou, à la Fondation Cartier (Paris), au Mucem (Marseille), à Bozar (Bruxelles), à Londres, Berlin, Alger et New York. En 2023, elle est lauréate du Prix AWARE pour les artistes femmes.

 

Depuis 2005, Sammy Baloji explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo. Son travail est une recherche continue sur le patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, ainsi qu’une remise en question de l’impact de la colonisation belge. Son utilisation des archives photographiques lui permet de manipuler le temps et l’espace, comparant ainsi les anciens récits coloniaux aux impérialismes économiques contemporains. Ses œuvres vidéo, installations et séries photographiques soulignent la manière dont les identités sont construites, transformées, perverties et réinventées.
Son regard critique sur les sociétés contemporaines constitue un avertissement sur la façon dont les clichés culturels persistent à façonner des mémoires collectives et permettent ainsi aux jeux de pouvoir sociaux et politiques de continuer à dicter les comportements humains. Comme il le déclarait dans un entretien récent :
« Je ne suis pas intéressé par le colonialisme comme nostalgie, ou par le fait qu’il s’agisse d’une chose du passé, mais par la perpétuation de ce système ».
Sammy Baloji (né en 1978 à Lubumbashi, RD Congo) vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Chevalier des Arts et des Lettres, il a reçu de nombreuses bourses, récompenses et distinctions, notamment lors des Rencontres africaines de photographie de Bamako et de la Biennale de Dakar et a été lauréat du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative.
En 2019-2020, il était pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Sammy Baloji est co-fondateur en 2008 des Rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi.
Il enseigne aujourd’hui au Fresnoy – Studio national des arts contemporains.
Parmi ses expositions monographiques récentes : EMST Athènes (2025), Goldsmith CCA Londres (2024), Palazzo Pitti, Florence (2022), Beaux-Arts de Paris (2021), Lund Konsthall & Aarhus Kunsthal (2020), Le Point du Jour, Cherbourg (2019), Framer Framed, Amsterdam (2018), Museumcultuur Strombeek (2018), The Power Plant, Toronto & WIELS, Bruxelles (2016-2017) et Mu.ZEE Kunstmuseum aan zee, Ostende (2014).
En 2023, il a participé aux Biennales de São Paulo, de Sharjah, et à la Biennale d’architecture de Venise ; à la Biennale de Sydney (2020), à la Documenta 14 (Kassel/Athènes, 2017) ; en 2015, aux Biennales de Lyon et de Venise et au Festival Photoquai, Musée du Quai Branly. En 2023, il occupe la 11ème place dans le Power 100, le classement des « personnalités les plus influentes du monde de l’art » de la revue britannique ArtReview. Sa première exposition à la galerie Imane Farès, à Paris, s’est tenue en 2016 et fait désormais partie des collections de la Tate à Londres.

 

Jimmy Robert est un artiste multidisciplinaire qui travaille dans les domaines de la performance, de la photographie, du cinéma et du collage. Estompant souvent les frontières entre ces différents médias, son travail explore la manière dont le corps peut être personnifié à travers les matériaux. Ses performances sont minutieusement chorégraphiées dans des espaces d’exposition ou en dialogue avec l’architecture existante, s’inspirant de performances historiques et de récits complexes qui font référence à l’histoire de l’art, au cinéma et à la littérature.
Né en Guadeloupe en 1975, Robert réside actuellement entre Paris et Berlin. Il a fait l’objet d’une rétrospective à mi-carrière au Nottingham Contemporary en 2020, qui fut présentée dans d’autres institutions internationales en 2021. Parmi ses expositions personnelles récentes : Moderna Museet, Malmö (2023), Kunsthalle Baden-Baden (2022) et The Hunterian, Glasgow (2021). Sa dernière œuvre, Joie Noire, a été présentée pour la première fois en 2019 au KW Institute of Contemporary Art, Berlin, puis rejouée en 2023 au Centre national de la danse, Pantin. Une monographie complète sur l’œuvre de Robert a été publiée en 2024.

 

Samuel Suffren est un artiste visuel, réalisateur et producteur haïtien. Ses objets filmiques s’inscrivent dans une démarche de cinéma poème où récit et photographie se rencontrent librement créant des formes narratives ouvertes, sensibles. Sa trilogie de courts-métrages, inspirée de l’histoire de son père et de son rêve d’émigrer aux États-Unis, a été saluée à l’international. Le premier volet, Agwe, est sélectionné au Festival de Locarno en 2022 et remporte le prix Paul Robson au FESPACO 2023. Le deuxième, Des rêves en bateaux papiers, sélectionné au Festival de Sundance en 2024, remporte plusieurs distinctions dont le prix du meilleur court-métrage à Nashville et Tirana, le qualifiant pour les Oscars. En 2025, Cœur Bleu, le dernier film de la trilogie, est sélectionné à la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes.


Les CPGE A/L ont rencontré l’autrice Laura Nsafou

Vendredi 14 novembre, les étudiants en classes préparatoires littéraires de 1ère et 2ème année ont rencontré l’autrice Laura NSAFOU, avec la contribution de l’association « Les Pacotilleuses » qui a organisé sa venue en Guadeloupe à l’occasion de la sortie en librairie de l’ouvrage Ecrire avant l’aube, une biographie sur Toni Morrison.

Avec leurs enseignantes de lettres, Mme Bougrer-Cinqval, et d’espagnol, Mme Cruces, les étudiants ont échangé sans discontinuer pendant deux heures avec l’écrivaine à propos de trois de ses œuvres, la bande-dessinée « Nos amours croisées » (dessin Camélia Blandeau, éd. Marabulles, 11/05/2022), le roman « Nos jours brûlés, tome 1 » (Albin Michel jeunesse, 15/09/2021) et la biographie « Ecrire avant l’aube : Toni Morrison » (Albin Michel, 15/10/2025).

Ces échanges très riches ont été l’occasion d’aborder de nombreux thèmes, en particulier le mouvement littéraire et culturel de l’afrofuturisme, l’univers du merveilleux ou la représentation des Noirs dans la littérature. Extraits en vidéo :



Les élèves du pôle Handball ont débattu sur le cyberharcèlement

Mercredi 12 novembre, de 17h à 18h45, les 46 élèves du pôle Handball filles et garçons ont pris part à un temps d’échange sur le cyberharcèlement, grâce au programme de la Cité éducative Baillif / Caspesterre Belle-Eau / Basse-Terre. L’originalité de cet échange est qu’il reposait sur une séance de théâtre forum conçue et animée par la Cie Milétoiles autour de cette forme de violence qui se développe de plus en plus, notamment chez les jeunes.

Le théâtre-forum est une méthode de théâtre interactif créée par le Brésilien Augusto Boal pour les opprimés. Il vise à la conscientisation, à l’émancipation et à la transformation sociale à travers le dialogue avec le public et l’improvisation. Une situation conflictuelle est d’abord jouée par les comédiens, avec un dénouement dramatique, avant d’engager le dialogue avec le public pour tenter de remédier à cette situation et éviter le drame. A plusieurs reprises, le public est ainsi invité à remplacer un.e comédien.ne pour changer le cours des choses.

Ici, dans la scène créée par la Cie Milétoiles, de jeunes lycéens décident de partager sur les réseaux des nudes pour se venger d’une rupture sentimentale. Dès le lendemain, la jeune fille victime de messages violents met fin à ses jours. Cette situation interroge non seulement le rôle joué par les jeunes et leur part de responsabilité dans le fait de diffuser ou partager du contenu malveillant, mais elle met également en valeur le rôle joué par l’entourage, en particulier par les parents.

Au gré des échanges très riches, les élèves ont ainsi remplacé trois protagonistes, tout en évoquant les dommages causés par le cyberharcèlement et les risques encourus.

1 collégien sur 5 est concerné par des cyberviolences, selon le Ministère de l’Éducation Nationale

Le harcèlement commence souvent dans la classe et se poursuit en dehors, à la maison, via le smartphone et les réseaux sociaux. Les pouvoirs publics ont annoncé le 27 septembre 2023 le lancement d’un plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’école, à travers notamment le dispositif pHARe et un numéro unique, le 3018.

Le signalement d’une situation de harcèlement ou tout contenu illicite sur internet peut également se faire via la plateforme PHAROS


Photographie et archives, raconter l’esclavage avec Matthieu Rosier

Nous avons eu la chance d’accueillir au lycée, dans notre appartement réservé aux invités, le photographe et artiste visuel Matthieu ROSIER du 22 septembre au 8 octobre 2025.

Durant son séjour, il a ainsi pu animer une série de rencontres et d’ateliers avec trois groupes d’élèves et étudiants : les deux groupes de 1ère Spécialité Arts plastiques et leur enseignant d’Arts plastiques, M. Christophe GORIN, et la classe d’étudiants CPGE A/L 1ère année et leur enseignant d’Histoire, M. Gilles DELATRE.

Matthieu Rosier lors de la 1ère journée avec les étudiants CPGE AL 1ère année

Lors de la première séance, Matthieu Rosier a d’abord présenter son travail de reporter, en particulier au Mali, au Kurdistan, en Turquie et en Irak.
Il a ainsi pu présenter les spécificités et la portée documentaire d’un reportage journalistique avant de faire un focus sur son travail artistique intitulé « Si Dieu veut », en hommage à sa grand-mère :

A travers ce travail, je souhaite croiser deux histoires et deux identités, celle du côté de ma famille maternelle dans l’Hexagone et celle, du côté paternel, une famille guadeloupéenne afro descendante qui a pour pilier central, Clarice Rosier, ma grand-mère, aujourd’hui âgée de 104 ans et mère de 16 enfants. Protestante, très pieuse, elle commence et finit systématiquement ces phrases par “si Dieu veut”. Clarice Rosier est la figure iconique de cette frise photographique et apporte un espace de spiritualité inhérent à ma manière de photographier. Une démarche qui tend vers le rituel, la répétition, la collection. Au sein de cette histoire, le personnage de ma grand-mère représente également le liant entre les générations passées et futures, elle fait le pont entre l’histoire et le présent.

A la manière de ce travail artistique, les élèves et étudiants ont d’abord travaillé à partir de leurs propres photos de familles, de manière à s’appuyer dans un premier temps sur leurs histoires intimes et personnels.

En leur proposant ensuite d’introduire des images d’archives (à partir d’un corpus récolté par nos soins et mis à disposition par les Archives Départementales de la Guadeloupe) ainsi que des prises de vue réalisées lors de la visite guidée du MUSARTH de Pointe-à-Pitre, nous avons commencé à explorer les notions d’héritage et de récit.

Le Musarth de Pointe-à-Pitre

Dès lors, l’objectif fixé a été de créer une frise de 4 à 5 images comprenant 1 à 2 photos de famille, 1 image d’archives et 1 à 2 photos des collections du Musarth, témoins de l’histoire de l’esclavage.

A travers ces créations, les élèves et étudiants ont ainsi pu produire des récits en images comme autant de parcours à la fois intimes et collectifs, au cœur de cette histoire partagée.

Une exposition de restitution est programmée courant mars 2026 dans les espaces temporaires du MUSARTH que nous remercions sincèrement.

Ce travail a été entrepris dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage que nous remercions également. Grâce à leur soutien, nous avons pu financer la réalisation de ce projet pédagogique.

https://www.rosiermatthieu.com


Une expérience unique pour la SEC8 Jury du Festival Nouveaux Regards 2025

La classe de Seconde 8 et leurs enseignants, Mme Emilie MAROT (Lettres) et M. Laurent XARRIE (Documentation), ont eu la chance et le privilège de participer à la 8ème édition du Festival Nouveaux Regards, organisé par l’Association Cinéma d’Ici & d’Ailleurs (ACIA), en partenariat avec la Région Guadeloupe et CANAL+, en étant les seuls membres du jury Jeunes Regards.

Pendant plusieurs semaines, les 31 élèves de la classe ont ainsi pu visionner les 16 courts-métrages en lice réalisés dans 10 territoires de la Caraïbe : Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, République Dominicaine, Porto-Rico, Haïti, Costa Rica, Bahamas, Îles Caïmans, Trinidad et Tobago. Au terme des projections, les élèves ont échangé sur les films puis procédé à un vote afin de décerner leur Prix au court-métrage de leur choix.

     


Le dimanche 6 avril 2025, une délégation de 21 élèves s’est rendue au Mémorial ACTe pour participer à la cérémonie de clôture du festival Nouveaux Regards et pouvoir remettre le Prix Jeunes Regards au film Sirènes de Sarah Malléon (Martinique). Les élèves ont également décidé de décerner un Prix spécial au film Ivan de Jazz Pitcairn (Iles Caïmans).

Bande-annonce du film Sirènes de Sarah Malléon : https://youtu.be/SwsZlWY4ZoE

La remise du Prix par les élèves de la Seconde 8 : https://podeduc.apps.education.fr/video/89334-remise-prix-jeunes-regards-nrff-2025/

La remise du Prix Jeunes Regards au producteur de Sirènes

Nous vous partageons les retours des élèves sur cette expérience unique :

Participer au festival m’a permis de mieux découvrir le cinéma caribéen. »

Véritable opportunité, chance inouïe d’avoir été choisis pour faire partie du jury du festival Nouveaux Regards.

Faire partie d’un jury m’a permis de faire plus attention à chaque partie et à chaque détail des films que nous avons pu regarder et de découvrir des genres nouveaux.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de visionner et de juger des films dans le cadre d’un festival.

La cérémonie : « Une super expérience, une ambiance très joyeuse qui nous a plongés dans le monde du cinéma, plus un incroyable documentaire après la remise des prix.

Cette expérience nous a permis de découvrir un cinéma caribéen riche en histoires et en cultures.

J’ai beaucoup aimé cette expérience, notamment le fait de découvrir plein de courts métrages et de pouvoir exprimer son avis. Malgré le fait que l’on n’était pas tous d’accord entre nous, notre classement final m’a plu. A travers les courts-métrages, on a pu se mettre à la place de plusieurs personnages, comme dans le court-métrage, Ivan. J’en garde un très bon souvenir et j’aimerais refaire ce festival.

Nous avons vu des courts-métrages variés de genres très différents. J’ai aussi beaucoup appris sur les techniques afin de permettre aux réalisateurs de s’exprimer. Chaque court-métrage était unique.

Je recommande ce festival notamment aux jeunes pour qu’ils puissent découvrir de nouveaux horizons.

Ce festival nous a permis de regarder des styles de courts métrages que nous n’aurions pas regardés habituellement.

J’ai bien vécu cette expérience car je me suis sentie incluse. J’ai ressenti que notre regard, le regard de la jeunesse compte aussi dans ce festival aussi important.

J’ai aimé la diversité des histoires racontées.

J’ai trouvé ce festival très instructif malgré le choix des courts-métrages vainqueurs qui m’est encore incompréhensible.

Les courts-métrages étaient extrêmement bien réalisés, même si j’ai été un peu déçue que certains courts-métrages n’aient pas été récompensés. La cérémonie m’a quand même beaucoup plu.


Le lycée lance la 4ème édition du concours d’éloquence

Dans le cadre du programme des Cordées de la réussite, une équipe d’enseignants du Lycée (Lettres, Théâtre et Documentalistes) lance la 4ème édition du concours d’éloquence.
Ce concours est ouvert à tous les élèves et étudiants scolarisés au sein du lycée Gerville Réache (cf. Règlement ci-dessous).

La participation se fera selon 2 catégories distinctes, avec 8 candidats minimum par catégorie :

  • Une catégorie pour les élèves de pré-BAC (2nde, 1ère et Terminale)
  • Une catégorie pour les étudiants post-BAC (BTS et CPGE)

3 Prix seront décernés pour chacune des deux catégories du concours (élèves et étudiants) à l’issue de la finale prévue le mercredi 12 mars 2025.

L’inscription se fait au CDI jusqu’au vendredi 20 décembre inclus.

L’étudiante CPGE AL 1ère année, Gillian LUCOL, a souhaité adresser un message d’encouragement à tous nos élèves
Après avoir reçu le 1er Prix du Concours d’éloquence à l’issue de la 3ème édition, Gillian y voit l’occasion d’un très bon entraînement aux épreuves orales.

Message de Gillian en cliquant ICI ➡


Deux journées de master class pour les CPGE AL1 avec Malaury Eloi-Paisley

Dans le cadre du programme des Cordées de la Réussite, la réalisatrice guadeloupéenne Malaury ELOI-PAISLEY a animé deux journées de master class les 18 et 20 septembre, à destination des CPGE A/L1, sous l’impulsion de leur enseignant en Histoire, M. DELATRE, et l’équipe du CDI.

La master class a débuté par la projection de son film L’Homme-Vertige (93′) à laquelle ont également pu assister les étudiants de 2ème année. Les deux journées ont été consacrées à une découverte du cinéma du réel, des exigences de la démarche documentaire mais aussi du parcours personnel de la cinéaste. En clôture, la réalisatrice a proposé aux étudiants un exercice pratique avec prises de vue dans ou autour du lycée, dans le quartier du Carmel.

Nous vous invitons à lire ci-dessous le compte-rendu de l’étudiante Clara MIRVAL, CPGE A/L 1 :

L’art peut changer le monde » affirme Malaury Eloi Paisley réalisatrice guadeloupéenne. Les mercredi 18 et vendredi 20 septembre, Madame Eloi Paisley a en effet donné une master class aux étudiants d’hypokhâgne (première année de CPGE littéraire) à partir de son film L’Homme vertige (2024), plusieurs fois primés et pour lequel elle a consacré cinq années de sa vie. Elle n’a eu de cesse, sur ces deux journées, de partager avec nous sa passion pour le cinéma, mais aussi, son sens de la création.

L’idée de créer artistiquement est née d’un questionnement silencieux, d’un besoin de traduire un sentiment qu’elle ressentait. Elle n’a pu identifier et comprendre vraiment ce qu’elle voulait transmettre qu’en voyageant à l’autre bout du monde. Voir en face la souffrance des peuples autochtones d’Australie, de Nouvelle Zélande et de Nouvelle Calédonie en proie aux effets du capitalisme et du tourisme de masse, a attisé la flamme de sa créativité, et le choc ressenti fut tel qu’il l’obligea à réaliser un film.

Ne pouvant plus faire demi-tour, elle décida alors de filmer la Guadeloupe, qu’elle qualifie « d’endroit où l’on fait semblant pour coller à sa propre personne ». L’Homme vertige est le reflet du for intérieur de Malaury, d’un point de vue différent, porté peut-être par sa maladie chronique. Elle filme des corps malades, dans une ville abimée. Cette œuvre nous fait l’étalage des conséquences de notre histoire, face à la névrose héritée de l’esclavagisme et du colonialisme. Nous suivons la vie des sans-abris de Pointe à Pitre et de ceux dont l’habitat est inexorablement détruit, remplacé. L’absence de voix-off nous laisse seuls face à nos pensées, nos questionnements, leur mal être.

La réalisatrice ne prétend pas avoir changé la vie des différents protagonistes, ni même de leur avoir rendu leur dignité avec son film, mais elle a au moins franchi le pas, en initiant le contact avec empathie, bienveillance et parfois admiration pour des gens dont la vie est d’une difficulté infinie. Elle nous a demandé de faire de même. Il est essentiel de regarder en face la misère autour de nous, et de reconnaître l’errance caractéristique que nous partageons dans les anciennes colonies françaises.

Parmi les nombreuses sources d’inspiration de l’autrice, on retiendra notamment en littérature : Aimé Césaire, Maryse Condé ou encore Simone Schwarz-Bart.

Madame Eloi Paisley nous a laissés sur l’important conseil que voici : « Il faut créer avec raison, créer pour soi d’abord, pour que cela fasse sens pour l’autre ensuite.


Master class Difé Kako mai 2024 – Retour en images

A l’occasion du Festival Patrimoines en lumières organisé par la Mairie de Basse-Terre, en partenariat avec le Lycée Gerville Réache, nous avons organisé une master class de danse avec la Compagnie Difé Kako et un groupe d’élèves volontaires de 2nde, le jeudi 2 et vendredi 3 mai 2024.

Cette master class fut l’occasion d’un formidable travail au lycée avec des professionnels de la danse et musique afro-antillaise, avec l’objectif ultime de se produire en public.

Deux représentations publiques intitulées « Bakannal an la ri » ont pu ainsi avoir lieu avec les élèves : une dans la cour d’honneur du lycée le vendredi 3 mai à 12h et une au Fort Louis Delgrès à partir de 18h15.


Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces beaux moments de partage et de créativité en cliquant ICI ➡ Reportage BAKANNAL AN LA RI