Gouverneurs de la rosée et Rencontre avec Karine Pédurand

Vendredi 28 novembre, dans le cadre du Festival Ecritures des Amériques, les élèves de spécialité LLCA et les étudiants de BTS COM1 se sont rendus au Lycée des Droits de l’Homme de Petit-Bourg pour assister à la représentation théâtralisée du célèbre roman de Jacques Roumain, Gouverneurs de la Rosée, mise en scène par la Compagnie Barefoot d’Eric Bouvron.

Les élèves de LLCA et leur enseignante Mme Roch ont ensuite eu la chance, vendredi 5 décembre, de pouvoir recevoir au lycée la comédienne Karine Pédurand pour échanger autour d’un de ses spectacles précédents intitulé Médée-Kali. Adapté en 2016 de l’œuvre de Laurent Gaudé, Médée-Kali opère un rapprochement entre deux figures mythiques, Médée qui nous vient de la Grèce antique et Kali qui est empruntée au panthéon hindou.


L’étudiante CPGE AL 2, Clara Mirval, s’est quant à elle rendue sur son temps libre, samedi 29 novembre, à la soirée de clôture du Festival Ecritures des Amériques à la Résidence Départementale du Gosier. Nous vous invitons à lire son article ci-dessous :

L’objectif était de remettre leurs prix aux lauréats du concours, qui ont toutes les deux reçu leurs prix sous un tonnerre d’applaudissements du public. 

D’abord Rita Carelli, grande gagnante du concours pour son livre Terre noire, déjà récompensé du Prix São Paulo de littérature pour un premier roman en 2021, relatant l’histoire de la jeune Ana et de son parcours en tant que jeune étudiante devant naviguer à travers le deuil et la situation terrible à laquelle ses origines l’ont soumise. Puis ensuite Katia Dansoko Touré pour son roman La solitude des notes bleues pour lequel un jury du public, en partenariat avec l’aéroport, a choisi de distinguer le prix Guadeloupe Maryse Condé après plusieurs heures de débat enflammé. Très touchée, c’est avec beaucoup de modestie qu’elle est montée sur scène pour recevoir la plaque, qu’elle dédie à Maryse Condé elle même qui lui a donné l’envie d’écrire et l’a poussée à continuer personnellement avant son décès. Après avoir remercié le public, les gagnantes se sont éclipsées pour laisser place à la troupe Barefoot dont la performance devait terminer la soirée en beauté. J’avais déjà eu l’occasion d’assister à deux de leurs représentations plus tôt dans l’année, celles de Moi Tituba, Sorcière mais rien ne m’avait préparée à l’expérience que je m’apprêtais à vivre ce soir là. 

Je n’avais jamais lu le chef-d’œuvre de Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, et je ne le regrette pas. Le découvrir à travers la performance majestueuse des comédiens Karine Pédurand et Francis Bolela soutenus par le compositeur Romain Trouillet qui agrémentait savamment le récit de musique et autres bruitages m’a laissée tout simplement sans voix. Rien ne laissait à redire, du jeu des acteurs à la manière dont ils ont retranscrit ce qui était censé être lu à un moment qui se regarde, s’écoute, n’a rien enlevé à mon plaisir, et chaque minute d’applaudissements chaleureux que nous avons fait retentir une fois que la représentation de presque une heure et demie s’est achevée était méritée et plus encore. Le travail du metteur en scène Éric Bouveron se discerne entre les lignes, chaque mot prononcé, chaque muscle tendu, chaque pas effectué l’a été avec plus de puissance et de génie encore que les fois précédentes.

Gouverneurs de la Rosée de Jacques Roumain, mise en scène par la Compagnie Barefoot d’Eric Bouvron, avec Karine Pédurand, Francis Bolela et Romain Trouillet

En somme, je n’ai pu qu’apprécier l’expérience, que ce soit les autrices et leur sagesse, la compagnie Barefoot et leur jeu d’acteurs du tonnerre mais aussi le public, dont la chaleur m’a réchauffé le cœur. Chaque personne, y compris les bénévoles aidant à faire fonctionner le festival, a eu droit à des remerciements chaleureux et son lot d’applaudissements. 

Je ne peux qu’attendre avec la plus grande impatience l’édition 2026 de ce merveilleux Festival d’écriture des Amériques.

Par chance, j’ai pu discuter un peu avec Karine Pédurand lors de sa venue au lycée pour une rencontre avec les élèves ce vendredi 5 décembre dernier. Elle m’a généreusement accordé quelques minutes de son temps. Je lui ai d’abord demandé ce qui avait changé par rapport aux dernières représentations. Elle m’a répondu que « ce n’est rien de très savant, de très intellectuel » en fait c’était l’absence de textes. Les comédiens ont dû apprendre chacune de leurs répliques par cœur. Alors j’ai voulu savoir si cela a été la source d’appréhensions particulières, comment est-ce que cela l’a fait se sentir, elle en a dit que ce n’était pas le cas, qu’elle n’avait « pas spécialement d’appréhensions, mais plutôt des questionnements » en outre, ils n’ont eu qu’un temps de répétition très court, cinq jours au total « d’abord deux jours puis trois avec une semaine d’écart ». De plus « nous devions nous préparer à faire une représentation sans fioritures, sans costumes, décors ou lumières » car la Résidence Départementale du Gosier n’en dispose pas, mais la troupe Barefoot a su en faire une force « Je dois avouer que ça a joué en ma faveur, j’ai une vue très simple du théâtre, et puis je trouve que c’était rassurant d’avoir ça en moins qui nous pesait sur la conscience ». J’aimerais vous laisser sur ces quelques mots que je trouve plein de sagesse mais également d’humilité :

« Je déteste la philosophie antillaise du tchoké, du « I bon kon sa », je suis très chauvine et quand je reviens à la maison j’aime faire du bon travail, proposer quelque chose de bien fait, de cadré, que le public peut apprécier. »


Rencontre avec l’écrivaine Katia Dansoko Touré

Les étudiants de BTS COM et les élèves de spécialité latinistes (LLCA), encadrés par Mmes M-P. HEISEL, S. ROCH et I. KUESSAN, ont eu la chance et l’opportunité d’accueillir mardi 25 novembre 2025 de 14h à 16h au CDI, l’écrivaine et journaliste Katia Dansoko Touré, auteur(e) invité(e) du Festival Ecritures des Amériques qui se tenait du 24 au 29 novembre 2025. 

Une rencontre placée sous le signe de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. 

L’œuvre particulièrement bouleversante de la journaliste culturelle à Libération, TSF Jazz et France- Antilles et auteure d’un premier roman, La solitude des Notes bleues a permis aux élèves et étudiants d’échanger en deux temps. Après la présentation de quelques diapositives permettant de contextualiser l’œuvre (avec chiffres et schémas à l’appui) et d’expliquer l’origine de la journée internationale du 25 novembre, une première partie de la discussion a porté sur le roman en lui-même associé à 4 temps de lectures d’extraits choisis par les BTS COM1 introduits par un accompagnement musical. Les étudiants ont été les organisateurs de cette rencontre littéraire, évènement culturel qu’ils ont préparés en amont.

L’auteure a ainsi pu dans un premier temps répondre à quelques questions autour des thématiques émanant de son œuvre :

  • Part autobiographique
  • Réflexion sur le culte de l’apparence et les stéréotypes véhiculés par la société particulièrement vis-à-vis des femmes
  • Dimension féministe du roman avec l’évocation des femmes-territoires parfois porteuses d’une violence insidieuse
  • Trajets dans les Atlantiques noires
  • Quête identitaire et d’autonomie de la narratrice… de son adoption à l’aube de sa vie adulte

Les élèves de la spécialité latin (LLCA) ont particulièrement relevé le lien entre réalisme et surréalisme qu’ils ont pu relier aux augures (chœurs) de la tragédie antique dans Médée (Magicienne, victime de la malédiction des Dieux).  Le deuxième temps a été davantage consacré à la casquette de journaliste et de communicante de l’auteure. Les étudiants ont ainsi pu mieux découvrir un aspect méconnu de la personnalité de l’intervenante férue de musique Jazz qui a par ailleurs transmis un message à la jeune génération : Ne jamais abandonner son rêve ou ses rêves !

Katia Dansoko Touré a pu vivre le sien jusqu’au bout puisqu’elle a obtenu pour son roman, le Prix du public Guadeloupe Maryse Condé, pour les 25 ans du Festival, qui lui a été décerné lors de la soirée de clôture, samedi 29 novembre, à la Résidence Départementale au Gosier.


Une terrible battle en option histoire

Jeudi 27 novembre 2025, les étudiant.e.s de khâgne option histoire se sont accordés une petite coupure avant le redoutable DS de samedi. Après quelques exercices pour se chauffer la voix, les optionnaires ont eu pour consigne d’écrire par trois fois un mot de leur choix au tableau, dans une liste où figurait déjà le mot « rat ». Puis, répartis en deux groupes, ils devaient composer un texte utilisant chacun de ces mots en commençant par « J’ai la solution » et en terminant par « l’Italie de communes ». Enfin, chacun des deux groupes est venu dire son texte au tableau avec la plus grande conviction.

Les mots étaient :

Rat, Pierre, incroyable, sapin, saperlipopette, bouteille / stupéfaite, peur, Sainton, parc, rose / regard, amour, ciel, colère, magnifique.

Voici leurs productions :

Texte 1

« J’ai la solution ! A déclaré Sainton. Je me promenais sous les feuillis des sapins, une bouteille rose à la main. En regardant le ciel, une idée m’a illuminé l’esprit, à tel point que j’ai dû m’allonger dans le parc. Puis soudain, j’ai vu une femme, magnifique ! Et saperlipopette, elle cria à la vue d’un rat. Elle reste là, stupéfaite. Alors, je prends mon courage à deux mains et je le poursuis avec une pierre et lui lance dessus. Je reviens vers elle, je vois son regard admiratif, elle court vers moi et me déclare son amour. “J’ai eu si peur !”, me dit-elle. Alors je réponds avec colère : “plus personne ne te fera jamais de mal”. C’est incroyable, j’ai la solution pour que les femmes tombent amoureuse de nous, dans l’Italie des communes. »

Clarisse et Alicia

La bataille de Legnano, tableau de Massimo d’Azeglio (1831), Galerie d’art moderne de Turin

 

Texte 2

« Per la mia ragazza

J’ai la solution au problème de l’amour ! Vous allez voir c’est incroyable !

Alors que j’étais tranquillement sous l’arbre à bouteille, ce grand sapin décoré, mon regard porté sur le ciel, j’ai été illuminé. Saperlipopette ! C’était si évident. Je vais vous raconter.

J’ai organisé pour Rose une sortie spectaculaire dans un parc. Mais malheureusement un rat est passé sous nos yeux et elle a sursauté de peur : « Pierre ! pourquoi m’as-tu emmenée ici ?! ». Elle était en colère. Ô Sainton ! toi si habitué à ce sentiment, aide-moi à trouver la solution. Eureka ! Je lui ai proposé quelque chose, elle fut si stupéfaite qu’elle sauta dans mes bras ; un voyage magnifique dans l’Italie des communes ! »

Emma, Laya, Solor.

Le jury n’ayant pu, pour l’heure, les départager, pourriez-vous l’aider par vos votes : texte 1 ou texte 2 ?


Festival IMAGES #6 : Une journée au lycée

Affiche du festival

Jeudi 20 novembre, l’organisatrice et commissaire d’exposition spécialiste de la Caraïbe, Régine CUZIN, était au lycée pour la 6ème édition du Festival Images, en présence de l’artiste visuelle Louisa BABARI, pour une journée de projections et de rencontres avec les élèves et étudiants.

Cette année, Images nous a permis de découvrir les films de quatre artistes qui mettent en exergue, depuis plusieurs points du globe, les conséquences de l’histoire coloniale et la question migratoire.

Louisa BABARI, d’origine russo-algérienne, propose une lecture performée de la pensée décoloniale de Frantz FANON. L’artiste congolais Sammy BALOJI pose un regard critique sur la colonisation belge et la destruction de la forêt tropicale au Congo, à partir d’images d’archives d’un centre d’études climatiques à Yangambi. Le Guadeloupéen Jimmy ROBERT laisse son empreinte dans la mer Egée à travers une performance accompagnée de la lecture d’un texte puissant, en hommage aux réfugié.es disparu.es d’hier et d’aujourd’hui. L’artiste haïtien Samuel SUFFREN, actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris, évoque la non-résidence de jeunes migrants qui, dès la nuit tombée, se réfugient sous leurs tentes le long du bâtiment. (Régine Cuzin)


L’artiste Louisa Babari présente son travail et répond aux questions des étudiants CPGE A/L


Sammy Baloji en visioconférence

La matinée a été consacrée aux étudiants CPGE littéraires de 1ère année, sous la conduite de leur enseignant d’Histoire, M. Gilles DELATRE. Les étudiants ont eu le privilège de pouvoir échanger avec Louisa BABARI mais aussi en visioconférence avec les artistes Sammy BALOJI (RDC République démocratique du Congo / Bruxelles) et Jimmy ROBERT (Guadeloupe / Berlin).

L’après-midi a été consacrée aux élèves de 1ère spécialité Arts plastiques avec les deux groupes encadrés par leur enseignant, M. Christophe GORIN. Les élèves ont pu longuement échanger avec l’artiste Louisa BABARI à propos de son film Corps-à-corps qui traduit la pensée de Frantz FANON dans une performance sonore accentuée par la matérialité des mots / maux de la colonialité.

La venue en Guadeloupe de l’artiste Louisa Babari a été possible grâce au programme des Cordées de la réussite avec le soutien de la Préfecture et dans le cadre de la 14ème édition Wi’anArt portée par l’association du même nom.

Trois ateliers de pratique artistique ont également pu être menés au Lycée de Versailles et au Collège Richard Samuel.

Programme complet du festival Images #6 à découvrir ICI

Louisa BABARI (née à Moscou, vit à Paris) est une artiste française d’origine russe et algérienne qui travaille à l’intersection de la photographie, du cinéma, de l’art sonore, de la théorie critique et de la littérature.
Diplômée de l’Institut d’Études politiques de Paris et de l’Institut national des Langues et Civilisations orientales, sa pratique explore la politique et la poétique de l’image, du son et du discours en tant que formes d’autodétermination, d’appartenance et de dissidence. Sa production artistique active formes et textes liés aux changements esthétiques et sociaux dans les anciens pays socialistes, aux résistances et luttes d’indépendance, à l’exploration de ses archives familiales, aux questions liées au corps, à l’architecture, à la littérature et à la traduction. Son travail a été exposé et diffusé aux biennales de Dakar et Jaou à Tunis, au Centre Georges Pompidou, à la Fondation Cartier (Paris), au Mucem (Marseille), à Bozar (Bruxelles), à Londres, Berlin, Alger et New York. En 2023, elle est lauréate du Prix AWARE pour les artistes femmes.

 

Depuis 2005, Sammy Baloji explore la mémoire et l’histoire de la République démocratique du Congo. Son travail est une recherche continue sur le patrimoine culturel, architectural et industriel de la région du Katanga, ainsi qu’une remise en question de l’impact de la colonisation belge. Son utilisation des archives photographiques lui permet de manipuler le temps et l’espace, comparant ainsi les anciens récits coloniaux aux impérialismes économiques contemporains. Ses œuvres vidéo, installations et séries photographiques soulignent la manière dont les identités sont construites, transformées, perverties et réinventées.
Son regard critique sur les sociétés contemporaines constitue un avertissement sur la façon dont les clichés culturels persistent à façonner des mémoires collectives et permettent ainsi aux jeux de pouvoir sociaux et politiques de continuer à dicter les comportements humains. Comme il le déclarait dans un entretien récent :
« Je ne suis pas intéressé par le colonialisme comme nostalgie, ou par le fait qu’il s’agisse d’une chose du passé, mais par la perpétuation de ce système ».
Sammy Baloji (né en 1978 à Lubumbashi, RD Congo) vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Chevalier des Arts et des Lettres, il a reçu de nombreuses bourses, récompenses et distinctions, notamment lors des Rencontres africaines de photographie de Bamako et de la Biennale de Dakar et a été lauréat du Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative.
En 2019-2020, il était pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Sammy Baloji est co-fondateur en 2008 des Rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi.
Il enseigne aujourd’hui au Fresnoy – Studio national des arts contemporains.
Parmi ses expositions monographiques récentes : EMST Athènes (2025), Goldsmith CCA Londres (2024), Palazzo Pitti, Florence (2022), Beaux-Arts de Paris (2021), Lund Konsthall & Aarhus Kunsthal (2020), Le Point du Jour, Cherbourg (2019), Framer Framed, Amsterdam (2018), Museumcultuur Strombeek (2018), The Power Plant, Toronto & WIELS, Bruxelles (2016-2017) et Mu.ZEE Kunstmuseum aan zee, Ostende (2014).
En 2023, il a participé aux Biennales de São Paulo, de Sharjah, et à la Biennale d’architecture de Venise ; à la Biennale de Sydney (2020), à la Documenta 14 (Kassel/Athènes, 2017) ; en 2015, aux Biennales de Lyon et de Venise et au Festival Photoquai, Musée du Quai Branly. En 2023, il occupe la 11ème place dans le Power 100, le classement des « personnalités les plus influentes du monde de l’art » de la revue britannique ArtReview. Sa première exposition à la galerie Imane Farès, à Paris, s’est tenue en 2016 et fait désormais partie des collections de la Tate à Londres.

 

Jimmy Robert est un artiste multidisciplinaire qui travaille dans les domaines de la performance, de la photographie, du cinéma et du collage. Estompant souvent les frontières entre ces différents médias, son travail explore la manière dont le corps peut être personnifié à travers les matériaux. Ses performances sont minutieusement chorégraphiées dans des espaces d’exposition ou en dialogue avec l’architecture existante, s’inspirant de performances historiques et de récits complexes qui font référence à l’histoire de l’art, au cinéma et à la littérature.
Né en Guadeloupe en 1975, Robert réside actuellement entre Paris et Berlin. Il a fait l’objet d’une rétrospective à mi-carrière au Nottingham Contemporary en 2020, qui fut présentée dans d’autres institutions internationales en 2021. Parmi ses expositions personnelles récentes : Moderna Museet, Malmö (2023), Kunsthalle Baden-Baden (2022) et The Hunterian, Glasgow (2021). Sa dernière œuvre, Joie Noire, a été présentée pour la première fois en 2019 au KW Institute of Contemporary Art, Berlin, puis rejouée en 2023 au Centre national de la danse, Pantin. Une monographie complète sur l’œuvre de Robert a été publiée en 2024.

 

Samuel Suffren est un artiste visuel, réalisateur et producteur haïtien. Ses objets filmiques s’inscrivent dans une démarche de cinéma poème où récit et photographie se rencontrent librement créant des formes narratives ouvertes, sensibles. Sa trilogie de courts-métrages, inspirée de l’histoire de son père et de son rêve d’émigrer aux États-Unis, a été saluée à l’international. Le premier volet, Agwe, est sélectionné au Festival de Locarno en 2022 et remporte le prix Paul Robson au FESPACO 2023. Le deuxième, Des rêves en bateaux papiers, sélectionné au Festival de Sundance en 2024, remporte plusieurs distinctions dont le prix du meilleur court-métrage à Nashville et Tirana, le qualifiant pour les Oscars. En 2025, Cœur Bleu, le dernier film de la trilogie, est sélectionné à la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes.


Les étudiants de BTS MCO en immersion à la centrale géothermique de Bouillante

Dans le cadre de leur parcours de sensibilisation à l’économie locale et à l’entrepreneuriat, les étudiants de BTS MCO1 du lycée Gerville-Réache ont eu l’opportunité, ce mercredi 12 novembre, de visiter la centrale géothermique de Bouillante. Cette sortie pédagogique, organisée en collaboration avec Caraïbes Factory, a été guidée par sa fondatrice, Madame Phibel Puissant, qui a partagé avec les étudiants non seulement son expertise, mais aussi son expérience personnelle en matière de création et de gestion d’entreprise.

Une découverte technique et historique passionnante

Au cœur d’un site unique, les étudiants ont pu comprendre le fonctionnement d’une installation qui transforme la chaleur de la Terre en électricité.
Ils ont découvert l’histoire de la centrale, dont les premières études remontent aux années 1960, avant une mise en service effective en 1996, après de nombreuses phases de tests et de perfectionnement.

Adrianna retient particulièrement les aspects scientifiques et techniques : « La centrale utilise une source géothermale à près de 260°C pour produire la vapeur qui fait tourner les turbines. L’eau est ensuite refroidie pour ne pas dépasser 45°C avant d’être réinjectée en mer. C’est la première centrale géothermique de ce type en France et dans la Caraïbe insulaire. »

Les explications données sur le fonctionnement du turbo-alternateur, la distribution de l’électricité via EDF ou encore la conception d’une éventuelle seconde centrale ont permis aux étudiants de lier théorie et réalité du terrain.

Un enrichissement personnel et professionnel

Pour plusieurs étudiants, cette sortie représentait bien plus qu’une simple visite technique. Maëlys témoigne de sa découverte globale : « La journée était vraiment enrichissante ! J’ai apprécié comprendre l’histoire de la centrale, mais aussi découvrir Bouillante et une partie de la Basse-Terre que je ne connaissais pas. J’en retiens beaucoup sur le fonctionnement de la vapeur, de l’eau, et des phénomènes physiques que l’on nous a expliqués. »

Cette immersion a également permis une ouverture sur les métiers présents au sein d’une infrastructure industrielle. Les étudiants ont pu explorer les différents postes : fonctions opérationnelles, gestion des achats, maintenance ou encore coordination administrative — autant de missions en lien direct avec leur formation en management commercial.

L’un d’eux souligne : « J’ai pu pleinement m’investir en prenant des photos pour garder de beaux souvenirs. Nous avons aussi découvert des métiers en lien avec notre BTS MCO, notamment ceux liés aux opérations et aux achats. »

L’entrepreneuriat au cœur de la rencontre

Moment fort de la visite : l’échange avec Madame Phibel Puissant, entrepreneure et fondatrice de Caraïbes Factory. Passionnée et engagée, elle a partagé son parcours, ses défis et sa vision de l’entrepreneuriat.

Un témoignage particulièrement inspirant pour les étudiants, et notamment pour ceux inscrits en option entrepreneuriat : « C’était très intéressant d’entendre son parcours. Cela montre que tout est possible, même avec des difficultés. »

Une sortie formatrice et porteuse de sens

Cette visite de la centrale géothermique de Bouillante a offert aux étudiants un éclairage concret sur les enjeux énergétiques, environnementaux et économiques de la Guadeloupe. Elle a aussi nourri leur réflexion sur l’entrepreneuriat local et les opportunités professionnelles qui s’offrent à eux.

Une journée riche de découvertes, qui illustre parfaitement l’importance des partenariats entre les acteurs économiques du territoire et les établissements scolaires.

Article réalisé par Adrianna Nipau et Maelys Romule (MCO1)
avec mise en forme et rédaction finalisée par Chat GPT et leur professeur Sandrine MARY


Les CPGE A/L ont rencontré l’autrice Laura Nsafou

Vendredi 14 novembre, les étudiants en classes préparatoires littéraires de 1ère et 2ème année ont rencontré l’autrice Laura NSAFOU, avec la contribution de l’association « Les Pacotilleuses » qui a organisé sa venue en Guadeloupe à l’occasion de la sortie en librairie de l’ouvrage Ecrire avant l’aube, une biographie sur Toni Morrison.

Avec leurs enseignantes de lettres, Mme Bougrer-Cinqval, et d’espagnol, Mme Cruces, les étudiants ont échangé sans discontinuer pendant deux heures avec l’écrivaine à propos de trois de ses œuvres, la bande-dessinée « Nos amours croisées » (dessin Camélia Blandeau, éd. Marabulles, 11/05/2022), le roman « Nos jours brûlés, tome 1 » (Albin Michel jeunesse, 15/09/2021) et la biographie « Ecrire avant l’aube : Toni Morrison » (Albin Michel, 15/10/2025).

Ces échanges très riches ont été l’occasion d’aborder de nombreux thèmes, en particulier le mouvement littéraire et culturel de l’afrofuturisme, l’univers du merveilleux ou la représentation des Noirs dans la littérature. Extraits en vidéo :



Les CPGE A/L au festival Monde en vues

Article rédigé par MIRVAL Clara (A/L 2) & THOMIS Lucas (A/L 1)

Le mardi 14 octobre 2025, nous, étudiants de première et deuxième années des classes préparatoires aux grandes écoles AL du lycée Gerville Réache (CPGE A/L 1 et 2), avons été conviés à la 12ème édition du Festival Monde en Vues. Accompagnés de nos professeurs messieurs Garrush et Delâtre, nous avons eu le plaisir d’assister à un concours d’éloquence avant de faire la rencontre des journalistes Edwy Plénel et Amira Souilem dans l’amphithéâtre du Mémorial ACTe. L’après-midi, nous avons visionné quelques-uns des courts métrages en compétition.

Affiche du film L'Homme Vertige de Malaury Eloi PaisleyLe premier temps fort de cette journée – placée sous la modération de Kanelle Valton – était un concours d’éloquence, axé sur la critique du long métrage L’Homme Vertige écrit et réalisé par Malaury Eloi-Paisley (2024). Un film que les étudiants de deuxième année connaissent particulièrement bien, puisqu’ils l’ont visionné dans le cadre de la master class donnée par la réalisatrice en septembre de l’année dernière.

Les différents lycéens en compétition ont mis en avant la profondeur du film, qui nous plonge avec humanité dans les vies des habitants les plus démunis de Pointe-à-Pitre. La réalisation est poignante, la mise en scène parfois malaisante : on ressent la difficulté de la vie quotidienne d’Eddy, de Ti Chal, de Kampèch et des autres. Pourtant, la réalisatrice prend le soin de nous montrer les personnages avec humanité. Elle parvient à nous transmettre ce qu’elle a découvert pendant 5 ans, au contact de personnes en marge de la société et invisibilisés alors qu’ils vivent au cœur de Pointe-à-Pitre ou de Basse-Terre. “Sans domicile fixe” ou “drogués” : ils sont avant tout des femmes et des hommes et en proie à des difficultés, des craintes et des peurs, au même titre que tous. Plongés dans leurs souvenirs et leurs angoisses, les personnages nous racontent Pointe-à-Pitre au travers de leur vertige. Nous errons avec eux au cœur d’une ville rendue fantôme par les métamorphoses sociales et politiques des soixante-dix dernières années. Nous tombons dans leur sombre vertige tout en apercevant la lumière, leur lumière : ils sont des “Voyants” qui tentent de résister à l’effacement d’une mémoire enfouie dans le silence.

Aurélie Mattio-Schwartz (LGT Baimbridge) et Leigi Forclot (LGT Baimbridge) se sont distingués par leurs performances et ont été désignés lauréats du concours de la critique lycéenne.

“Je les rejoins, je les écoute, je me glisse dans leurs pas et plonge dans leur regard. Leur vertige est le nôtre.” – Malaury Eloi Paisley

De gauche à droite : Kanelle Valton, Eddy Plenel et Amira SouilemNous avons ensuite eu l’honneur de prendre part à une discussion avec Edwy Plénel et Amira Souilem sur la thématique suivante : réfléchir aux métiers de l’information dans les situations actuelles (guerres, désinformation, censures).

Amira Souilem est une journaliste-reporter franco-tunisienne actuellement basée à Ramallah en Cisjordanie occupée (Palestine). Elle couvre le conflit armé israélo-palestinien pour Radio France Internationale (RFI). Sa vocation journalistique est née d’un paradoxe : ses parents ne la laissaient pas regarder la télévision, mais lui permettaient de regarder le journal télévisé. En 1994, elle est indignée par les images d’horreur du génocide perpétrés contre les Tutsis au Rwanda. Elle découvre que l’horreur peut se dérouler sous nos yeux sans qu’aucune mesure ne soit prise. Le journalisme est devenu sa manière d’agir, et de “réparer le monde”. Amira Souilem se consacre tout particulièrement au journalisme dit d’après-guerre. Elle s’intéresse ainsi à ce qu’il reste lorsque les armes se taisent. Comment une société parvient-elle à se reconstruire en dépit des traumatismes persistants ?

La reporter a couvert les dernières élections présidentielles tunisiennes. Seulement, celles-ci ont été décriées en raison de leur corruption évidente. En informant la population des soubresauts des élections pour la présidence du pays du Jasmin, Amira Souilem s’est exposée à des risques. Menacée et forcée à l’exfiltration hors de la Tunisie, elle nous montre un exemple des risques liés au journalisme. Souvent, les informations dérangent et ceux qui les diffusent en payent le prix. Cette expérience traumatisante a confirmé son amour pour sa profession : elle est fière de travailler pour l’information elle-même et non pour les intérêts d’un pays.

Très présente sur les réseaux sociaux, Amira Souilem ne couvre pas uniquement des tragédies. Elle l’affirme, “Le journalisme c’est aussi être coupable de transmettre des mauvaises nouvelles”. C’est pourquoi elle prend soin de partager des clichés, des articles et des réflexions sur la beauté (naturelle et humaine). Car elle apprécie la beauté y compris dans la douleur. Tout est plus intense à proximité de la mort, observe-t-elle. Elle se fait un devoir d’offrir de la beauté et de l’espoir.

“ Parce que la chaleur de la guerre fait ressortir la puissance des grains de café. “ – Amira Souilem

Edwy Plénel a passé son enfance en Martinique, puis en Algérie. Devenu journaliste d’investigation il est à l’origine de révélations sur la présidence de François Mitterrand pour le journal Le Monde, dont il devient directeur de 1996 à 2005. Il est le cofondateur du journal participatif sur Internet, Mediapart, lancé en 2008. En écho aux expériences vécues par Amira Souilem en Cisjordanie, il axe son propos sur les origines du conflit actuel. En évoquant le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire, il met en lumière une promesse brisée, celle du monde postcolonial voulu par l’article 1.2 de la Charte de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Edwy Plénel propose une lecture du contexte autour de la Palestine : “La Palestine comme un miroir du monde”. Elle pose selon lui la question de l’égalité au sein des sociétés du monde arabe, dont la plupart souffrent de fractures politiques, sociales et culturelles. De plus, la situation palestinienne a remis sous les feux de l’actualité la problématique du colonialisme et de l’impérialisme. Les peuples opprimés deviennent oppresseurs. Aujourd’hui, Israël, dans sa politique, engendre ce que son peuple a subi il y a moins d’un siècle.

Le cofondateur de Mediapart souligne les enjeux cruciaux de l’information en temps de guerre. Les récents accords de cessez-le-feu signés à Charm el-Cheikh, en Égypte, le lundi 13 octobre 2025 en Égypte sous l’égide de Donald Trump, mais en l’absence du gouvernement israélien, en offrent un exemple. Edwy Plénel met en garde sur ces accords, qu’il qualifie de “pause avec une volonté d’oubli”. En temps de guerre, il arrive que certaines décisions soient davantage politico-médiatiques que réellement effectives. En effet, ces accords ont d’ores et déjà été violés par Israël et le Hamas au cours de la semaine qui a suivi la signature des accords.

REGARDS CROISÉS :

Informer, c’est résister : le journalisme au cœur du contre-pouvoir

Edwy Plénel le rappelle, le journaliste sert le droit de savoir et non son employeur (Charte de déontologie de Munich ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, signée le 24 novembre 1971). En informant, le journaliste assure la fonction vitale du contre-pouvoir démocratique. Dans des périodes de crises – qu’il s’agisse de guerres, de désinformation ou de censure –, le journalisme demeure l’un des métiers les plus stratégiques. Le contrôle de la presse permet à un pays de maîtriser l’opinion publique et de façonner le récit des événements à son avantage. Afin de conserver ce pouvoir (celui de servir l’information avant tout), les journalistes, les rédactions et les médias comptent sur un collectif protecteur apportant du contrôle, de la solidarité et le pouvoir de dire non aux sollicitations contraires à leur déontologie. Or, les sollicitations sont nombreuses : l’information est devenue une “marchandise sensible qui attise les convoitises. Dans un contexte de crise du service public et d’autocensure croissante, le journaliste doit apprendre à refuser de “mettre de l’eau dans son vin”, c’est-à-dire à ne pas édulcorer la vérité sous la pression de la hiérarchie (dans une rédaction par exemple) ou du pouvoir en place.

Pourquoi s’intéresser à la Palestine ?

“C’est en voyant l’autre comme sauvage que l’on devient sauvage soit même.” – Edwy Plénel

Depuis 1948, au nom de l’égalité des droits, on constate que sous la bannière des principes fondamentaux peuvent se cacher des régimes autoritaires. La reconnaissance de l’État d’Israël visait notamment à réparer la Shoah. Pourtant, lorsque 80% du peuple palestinien (la Nakba) est expulsé en 1948-4949 et que le mot Palestine est effacé, personne ne bronche. Face à ce silence, le monde a détourné le regard. Pourtant, c’est en refusant de voir l’Autre comme un semblable que l’on devient soi-même inhumain. Un sursaut de civilité ne protège pas de la barbarie ; il faut leur rendre leur nom contre la violence du dominant. Le discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire est malheureusement encore d’actualité, car, comme l’a rappelé le poète, tout commence par les mots : les mots qui disent, qui nomment, qui résistent.

Que peut-on faire quand on a 20 ans et que le monde s’écroule ? (Edwy Plénel)

Notre génération doit refuser la culpabilité et apprendre des vaincus plutôt que de glorifier les vainqueurs, souvent corrompus par le pouvoir. Comme l’illustrait Albert Camus (alors journaliste pour Alger Républicain), s’engager, c’est élever le monde par le langage, résister aux violences autoritaires et participer aux vagues de l’émancipation.

« Il n’est pas question de livrer le monde aux assassins d’aube » – Aimé Césaire

Notre séance de visionnage de l’après-midi a compris les courts métrages Je ne suis pas elle, je suis l’autre de Cédrine Barnabé, Sans banc fixe de Galiam Bruno Henry, Cœur Bleu de Samuel Seffrien, Coronas negras d’André Lô Sanchez et En mil pedazos de Féguenson Hermogène. Il est évident qu’ils ont été choisis avec le plus grand soin car nous pouvons trouver en chacun un lien avec le film de Malaury Éloi Paisley L’homme vertige.

Que ce soit dans le dédain social des maladies mentales chez Cédrine Barnabé ; le focus sur les personnes sans domicile fixe chez Galiam Bruno Henry ; le thème de la pauvreté que les personnages subissent et dans laquelle ils subsistent chez Samuel Seffrien ; la thématique de la vie en tant que noir et les regards injustifiés que cela engendre chez André Lô Sanchez ; tout comme le mal de la colonisation qui nous donne le vertige ou encore le retour aux sources qu’emmène la pratique des rites religieux précoloniaux : tout nous rappelle le long métrage. Ensemble, ces œuvres dressent un portrait sensible et engagé du monde d’aujourd’hui, où chaque vertige devient une forme de résistance.

Cette rencontre nous a offert une ouverture essentielle sur le monde contemporain. En croisant la parole des journalistes et notre formation littéraire, elle nous a permis de réfléchir à la place de l’information, du courage et de la parole libre dans la société : autant de valeurs communes à la littérature et au journalisme. Elle nous a sensibilisés à l’importance de la pensée critique et analytique, une compétence primordiale dans nos études comme dans la vie citoyenne. Sur le plan humain et éthique, ces discussions avec Amira Souilem et Edwy Plénel nous ont rappelé que la liberté d’informer et la liberté de penser ne vont jamais de soi. Leur engagement personnel incarne la dimension existentielle du savoir : informer, c’est agir, c’est résister, c’est défendre la dignité humaine.

L’Homme Vertige et les journalistes engagés partagent un même combat : donner la parole à ceux qu’on ne voit plus, afin que nul ne disparaisse dans le silence.


Photographie et archives, raconter l’esclavage avec Matthieu Rosier

Nous avons eu la chance d’accueillir au lycée, dans notre appartement réservé aux invités, le photographe et artiste visuel Matthieu ROSIER du 22 septembre au 8 octobre 2025.

Durant son séjour, il a ainsi pu animer une série de rencontres et d’ateliers avec trois groupes d’élèves et étudiants : les deux groupes de 1ère Spécialité Arts plastiques et leur enseignant d’Arts plastiques, M. Christophe GORIN, et la classe d’étudiants CPGE A/L 1ère année et leur enseignant d’Histoire, M. Gilles DELATRE.

Matthieu Rosier lors de la 1ère journée avec les étudiants CPGE AL 1ère année

Lors de la première séance, Matthieu Rosier a d’abord présenter son travail de reporter, en particulier au Mali, au Kurdistan, en Turquie et en Irak.
Il a ainsi pu présenter les spécificités et la portée documentaire d’un reportage journalistique avant de faire un focus sur son travail artistique intitulé « Si Dieu veut », en hommage à sa grand-mère :

A travers ce travail, je souhaite croiser deux histoires et deux identités, celle du côté de ma famille maternelle dans l’Hexagone et celle, du côté paternel, une famille guadeloupéenne afro descendante qui a pour pilier central, Clarice Rosier, ma grand-mère, aujourd’hui âgée de 104 ans et mère de 16 enfants. Protestante, très pieuse, elle commence et finit systématiquement ces phrases par “si Dieu veut”. Clarice Rosier est la figure iconique de cette frise photographique et apporte un espace de spiritualité inhérent à ma manière de photographier. Une démarche qui tend vers le rituel, la répétition, la collection. Au sein de cette histoire, le personnage de ma grand-mère représente également le liant entre les générations passées et futures, elle fait le pont entre l’histoire et le présent.

A la manière de ce travail artistique, les élèves et étudiants ont d’abord travaillé à partir de leurs propres photos de familles, de manière à s’appuyer dans un premier temps sur leurs histoires intimes et personnels.

En leur proposant ensuite d’introduire des images d’archives (à partir d’un corpus récolté par nos soins et mis à disposition par les Archives Départementales de la Guadeloupe) ainsi que des prises de vue réalisées lors de la visite guidée du MUSARTH de Pointe-à-Pitre, nous avons commencé à explorer les notions d’héritage et de récit.

Le Musarth de Pointe-à-Pitre

Dès lors, l’objectif fixé a été de créer une frise de 4 à 5 images comprenant 1 à 2 photos de famille, 1 image d’archives et 1 à 2 photos des collections du Musarth, témoins de l’histoire de l’esclavage.

A travers ces créations, les élèves et étudiants ont ainsi pu produire des récits en images comme autant de parcours à la fois intimes et collectifs, au cœur de cette histoire partagée.

Une exposition de restitution est programmée courant mars 2026 dans les espaces temporaires du MUSARTH que nous remercions sincèrement.

Ce travail a été entrepris dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage que nous remercions également. Grâce à leur soutien, nous avons pu financer la réalisation de ce projet pédagogique.

https://www.rosiermatthieu.com


Clémence Botino, marraine des CPGE AL

Le mercredi 01 octobre 2025, nous, élèves de première et deuxième année des classes préparatoires aux grandes écoles AL du Lycée Gerville Reache (CPGE A/L 1 et 2), avons eu l’honneur d’accueillir Madame Clémence BOTINO au sein de notre établissement. Cette rencontre est l’aboutissement du premier projet de l’année, organisé par notre association étudiante tout juste relancée, KaruPrépa. L’initiative de cette rencontre prise au sein même de la classe a été suivie par des procédures et prises de contact, avec notamment son attaché de presse Marvyn Vala, par des membres du bureau de l’association. Ce projet avait pour but principal de faire de Clémence BOTINO la marraine de la nouvelle promotion 2025-2027, mais aussi d’établir un contact avec celle qui a été une ancienne étudiante de notre CPGE A/L de la promotion 2015-2017, il y a pile dix ans.

Accueil de Clémence Botino au Lycée. Crédits photo Matthieu Rosier

Notre matinée en sa compagnie a commencé par un accueil à l’entrée du lycée avec quelques mots du proviseur pour lui souhaiter la bienvenue qui ont été suivis par le discours d’un étudiant de première année mais aussi Co-président de l’association, PREPONT–NAGERA Thanaël, qui a particulièrement touché l’ensemble des étudiants, du personnel et invités présents :

Discours de Thanaël PREPONT–NAGERA pdf

Ce premier contact avec Madame Clémence BOTINO annonçait déjà la couleur pour la suite de cette matinée puisqu’elle nous a paru très ouverte et accessible. Elle a pris la parole pour nous remercier de cet accueil et nous a exprimé sa fierté d’être présente en ce jour et à cette occasion. Un bouquet de fleurs lui a ensuite été offert et apporté par deux étudiantes de première année Manon COURAGE et Donia OSNE. Une journaliste de Canal10 puis un journaliste de Guadeloupe Première étaient présents pour des reportages sur l’événement ce qui a contribué à sa visibilité. De plus, le photographe Matthieu ROSIER qui a eu l’occasion de travailler avec les étudiants de première année a accepté de venir pour immortaliser cette matinée par son travail.

Les étudiants CPGE AL et Clémence Botino. Crédits photo Matthieu Rosier

Nous nous sommes ensuite rendus en salle de réunion ou nous avons pu nous retrouver seuls avec elle, en cercle, pour un échange privé au cours duquel elle nous a rappelé son parcours atypique et enrichissant sans omettre les échecs qu’elle a connus en plus des opportunités et réussites. Nous avons pu discuter de nos expériences respectives en prépa, partager des anecdotes, lui poser des questions, lui demander conseil, lui exposer nos possibles doutes et évoquer nos projets tant personnels que collectifs. Sa mère, également présente, nous a aussi été de très bon conseil. La proximité naturelle qui s’est installée entre nous au cours de cet échange teinté d’humour et parsemé d’éclats de rire a rendu ce moment particulièrement appréciable et convivial. Elle nous a rappelé les choses essentielles en prépa selon elle, telles que les amitiés, la santé, la nourriture et le sommeil mais aussi l’importance de ne pas vivre seuls cette période, d’être accompagnés et entourés ou encore la notion de la résilience c’est-à-dire le « je tombe, je me relève ». Les échecs plus ou moins grands sont normaux et sont des étapes de la vie. Si elle dit que c’est la prépa qui l’a choisie et pas l’inverse, elle ne regrette pas pour autant ces deux années formatrices passées dans l’atmosphère du lycée Gerville Réache et ses alentours dans l’agréable centre ville de Basse-Terre. Ces années ont en effet été enrichissantes avec certes des sacrifices mais surtout des bénéfices à long terme. L’enrichissement est aussi particulièrement au niveau social. Notre prépa a été pour elle, et l’est encore pour nous, un lieu de rencontre, de fous rires, de souvenirs, d’entraide et de partage qui l’ont particulièrement marquée et dont elle se souvient encore très bien aujourd’hui. Les relations et contacts créés au cours de la prépa perdurent dans le temps, Clémence nous a d’ailleurs proposé de nous partager les parcours de certains étudiants de sa promotion afin que nous ayons accès à des exemples de différents chemins de vie, plus ou moins atypiques mais toujours inspirants. Si elle devait noter cette expérience avec le recul et tous ses aspects, elle lui donnerait la note très satisfaisante de 7,5 voire 8 sur 10.

Suite à notre échange privé, les éco-délégués du lycée ont également eu la chance de la rencontrer pour lui parler de projets en lien avec l’UNESCO.

En effet, Clémence BOTINO, après ses années de prépa a continué ses études avec un master en histoire moderne puis en histoire de l’art et est maintenant conseillère en communication digitale pour la Commission nationale française de l’UNESCO.

Puis nous avons procédé à la cérémonie de marrainage qui a débuté avec un discours touchant pour Clémence de Flora SOULEZ, étudiante de AL2 et co-présidente de l’association KaruPrépa, afin de la remercier pour sa venue ainsi que son adhésion à notre projet.

Discours de Flora SOULEZ pdf

Discours du Proviseur, M. LAPIN. Crédits photo Matthieu Rosier

Ce discours a été suivi par les mots du Proviseur, M. Lapin qui a inscrit Clémence BOTINO dans la liste « des éclaireurs » du lycée Gerville Réache et de ses élèves, à la suite de sa prédécesseure Simone Schwarz-Bart, marraine de la promotion 2024-2026 dont une des salles de la CPGE A/L porte le nom depuis la cérémonie d’inauguration du 29 janvier 2025. Les représentants des institutions présents (représentante du député, représentant du maire et président du crédit mutuel), ont tenu à adresser de courts discours aux étudiants.

Clémence BOTINO a également pris la parole pour remercier l’équipe pédagogique, le Proviseur ainsi que les étudiants pour cet accueil chaleureux. Elle a aussi tenu, avant la signature officielle, à établir un contact à travers un cercle formé par les étudiants de première et deuxième années auquel elle a elle-même pris part pour une répétition de paroles valorisantes qui n’ont pas manqué de mettre en avant la fierté d’être de jeunes guadeloupéens.

Cercle formée avec les étudiants. Crédits photo Matthieu Rosier

Ensuite a eu lieu la signature officielle qui a débuté par la lecture des articles du contrat de marrainage et s’est poursuivie par sa signature ainsi que celle du livre d’or, qu’elle avait déjà signé en 2020, l’année de son élection en tant que Miss France. La cérémonie s’est clôturée par un tonnerre d’applaudissements de l’assemblée ainsi que par des photos. Un livre lui a été remis comme cadeau par deux étudiants khubes, c’est-à-dire en troisième année de prépa, Alicia MICHELY et Solor BOISDUR, intitulé Femmes du monde de Titouan LAMAZOU et choisi par le professeur d’histoire, qui fut aussi le sien, Monsieur DELATRE. Pour terminer cette belle matinée, un buffet nous attendait tous et nous avons pu en profiter dans un moment d’échanges et de partage.

C’est lors d’un dernier instant chaleureux en la raccompagnant que nous avons pu prendre des photos souvenirs mais également lui poser quelques questions filmées pour le compte Instagram de notre prépa où cette journée en sa compagnie pourra être retrouvée ainsi que nos autres aventures. Nous avons ensuite malheureusement dû lui dire au revoir pour de bon. Elle est partie accompagnée de sa mère et de ses cadeaux, mais aussi, nous l’espérons, de bons souvenirs de cette matinée tout comme ce fut le cas pour nous. Nous avons hâte de pouvoir la revoir elle qui en tant que nouvelle marraine a déclaré sur le ton humoristique qu’elle nous suivrait au point de venir a nos conseils de classe. Nous savons que nous pouvons compter sur elle pour être une marraine dévouée qui nous accompagnera au cours de nos nombreux projets prévus cette année, notamment un voyage à Paris, desquels vous pouvez vous tenir informés par nos articles ou encore nos comptes Instagram et TikTok.

Fabius Emma, CPGE AL 2ème année
Courage Manon, CPGE AL 1ère année

Lien vers la vidéo Instagram de cet événement : https://www.instagram.com/reel/DPj5xxtkaw9/?igsh=MTN4dzh3NHVxbnRtdg==


Visite du Forum social de Gourbeyre par les premières années de BTS MCO

Jeudi 25 septembre, les premières années de BTS MCO ont eu l’opportunité de se rendre au 2e forum social organisé par l’association Saint-Jean de Bosco à Gourbeyre.

Une visite riche d’enseignements pour ces jeunes étudiants, qui ont pu se renseigner sur les différentes aides à la mobilité, à l’emploi, en faveur des poursuites d’études, ou encore à la création d’entreprise.

L’occasion également d’être sensibilisés à la prévention en matière de santé physique et mentale, de lutte contre toute forme de violence, et contre la précarité.

Cette rencontre avec les différentes associations est aussi une source d’inspiration pour l’épreuve d’engagement étudiant.

Le stand de la prévention routière, avec ses simulations immersives a connu également un grand succès auprès des jeunes et futurs conducteurs.

Les étudiants sur le stand de la prévention routière

Étudiants et accompagnateurs remercient chaleureusement les exposants et spécialement l’accueil des équipes de Saint-Jean de Bosco.