L’écrivaine Estelle-Sarah Bulle en résidence au lycée du 12 au 24 septembre

Le Lycée Gerville Réache est fier d’avoir été sélectionné par le CNL (Centre National du Livre), en collaboration avec les Ministères de l’Éducation Nationale et de la Culture pour recevoir en résidence l’écrivaine Estelle-Sarah BULLE du 12 au 24 septembre 2022.

Nous sommes également très honorés d’accueillir une grande figure de la littérature, lauréate de nombreux Prix littéraires, en particulier le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde en 2018 pour son roman Là où les chiens aboient par la queue.

Découvrez le programme complet de la résidence avec de nombreux rendez-vous publics dans toute la Guadeloupe en cliquant ICI

Cette résidence d’auteur nous permettra d’organiser des rencontres et des ateliers d’écriture avec nos élèves et étudiants mais aussi dans deux établissements voisins et partenaires : le Collège Richard Samuel (Gourbeyre) et le Lycée Raoul Georges Nicolo (Basse-Terre).


Au lycée Gerville Réache, le planning des rencontres et ateliers d’écriture est le suivant :

  • Jeudi 15 septembre
    • 14h-15h : Rencontre avec la classe de 2nde 10 (Mme Baltzer)
    • 15h-16h : Rencontre avec la classe de 1G7 (Mme Bousquet)
  • Vendredi 16 septembre
    • 14h-17h : Atelier d’écriture avec les CPGE AL1 (Mme Cruces)
  • Mardi 20 septembre
    • 14h-15h : Rencontre avec la classe de 1G2 (Mme Ciron)
    • 15h-16h : Rencontre avec la classe de ECG1 (Mme Bousquet) et le groupe Option Tremplin (Mme Chaplet, Mme Chastaing)
  • Mercredi 21 septembre
    • 14h-17h : Atelier d’écriture avec les CPGE AL2 (Mme Cruces)
  • Jeudi 22 septembre
    • 8h-9h : Rencontre avec la classe de BTS CG (E. Marot)
    • 9h-10h : Rencontre avec la classe de 1G1 (N. Volpi)

A noter également que le Lycée organise, dans le cadre des Cordées de la Réussite et en partenariat avec l’association CLAP / Groupe Ciné, une projection-débat le mardi 20 à 19h30 au Cinéma Le d’Arbaud. Ouvert au public, la soirée débutera par la projection du film Orfeu Negro de Marcel Camus (1959) suivie d’un échange avec l’auteure Estelle-Sarah Bulle autour de son roman Les étoiles les plus filantes.


Les Dactylos de la Cie Oxymore

Du 13 au 22 mars 2022, dans le cadre du Festival Nou Sé Yonn 2ème édition, Virginie DANO et David JAUD de la compagnie Oxymore sont en résidence dans l’appartement du Lycée Gerville Réache afin de proposer plusieurs représentations de leur spectacle original intitulé LES DACTYLOS (cf. dossier artistique).
Mercredi 16 mars, les deux comédiens vêtus à la mode des années 50 et équipés du fameux stylo BIC et d’une machine à écrire, ont fait irruption dans deux salles de classe, à la surprise générale des élèves de 1ère G7 (avec Mme VOLPI) et 2nde 8 (avec Mme Marot).

Les Dactylos et la classe de 2nde 8

Leurs enseignantes étaient informés de leur venue dans la classe, en début de cours, mais pas les élèves qui pensaient assister à un cours de français “classique”. Rapidement, la stupéfaction des élèves fait place aux rires et à l’intérêt grandissant pour la scène burlesque qui se joue sous leur yeux.

Les deux comédiens présentent le guichet ICI, Itinérante de Courrier entre Inconnus, une entreprise fictive dirigée par Monsieur Marcel Berticot et Mademoiselle Thérèse Bobinot, personnages burlesques et hauts en couleurs. Leur devise est ambitieuse : “Sans destination, nous avons l’assurance que la lettre que nous confie notre client arrive à bon port !
Marcel et Thérèse proposent alors aux élèves de découvrir une lettre que leur a adressée un inconnu, quelques part en France hexagonale ou sur l’île de la Réunion, précédente étape de la compagnie de théâtre.
Quelqu’un que vous ne connaissez pas vous a écrit quelque chose. Voulez-vous récupérer votre courrier ? ” Cette lettre est choisie en fonction d’un thème, d’un ressenti, que le destinataire partage avec l’inconnu qui a rédigé le courrier. Après avoir lu la lettre, les deux comédiens lancent un atelier d’écriture personnel et poétique.

Les Dactylos et la classe de 1G7

Chaque intervention est une vraie réussite. Les élèves en redemandent, trop heureux d’avoir un courrier à découvrir puis de se prêter au jeu de l’écriture. Beaucoup sont même revenus pendant la récréation avec l’intervention des Dactylos dans la cour des manguiers.

Les Dactylos dans la cour des manguiers


Le Lycée partenaire du Festival Nou Sé Yonn 2ème édition

Le lycée est heureux d’être partenaire de la 2ème édition du Festival Nou Sé Yonn organisé par Gwada Circus.
Initialement programmé en novembre 2021, le festival Arts du cirque et Arts de la rue (Théâtre, conte, danse, musique et street-art) se tiendra sur le site du Champ d’Arbaud à Basse-Terre les Vendredi 18 et Samedi 19 mars prochains.
➡ Le vendredi 18 mars est entièrement dédié au public scolaire, avec pas moins de 1000 élèves attendus sur le festival entre 9h et 13h.
➡ Le samedi 19 mars est destiné au tout public, avec accès libre et gratuit de 10h30 à 22h30.

Le Lycée accueille en résidence du 13 au 22 mars la Cie OXYMORE qui se produira au sein de l’établissement le mercredi 16 mars avant de jouer leur spectacle Les dactylos sur le site du Champ d’Arbaud. Trois représentations au lycées : 2 en salle de cours avec une classe de 2nde et une classe de 1ère puis dans la cour de récréation.
Le Lycée héberge également du 15 au 21 mars le musicien martiniquais VEN Beat Box qui animera un atelier avec les élèves de la chorale avant de produire son dernier spectacle Free style is a live.
La Cie KIROUL animera des ateliers le mardi 15 et jeudi 17 mars autour de son spectacle Les Oizeaux se crashent pour mourir qui revisite de façon burlesque le drame Roméo et Juliette : Rencontre avec les 2nde 1 (Mme BOUSQUET) le mardi 15 et atelier de pratique théâtrale avec les 2nde de l’option Théâtre (Mme MENDER) le jeudi 17 mars.

Vous trouverez en ligne le programme complet des spectacles du Samedi 19 mars à l’adresse : https://view.genial.ly/62041b74be9a8e0018605233/interactive-content-programmation-nsy2mars
En cliquant sur chaque lieu (Chapiteau, Podium, Scène extérieur et Champ d’Arbaud), vous pourrez accéder au synopsis de chacun des spectacles proposés.

Programme complet Festival Nou Sé Yonn du Samedi 19 mars


Les CPGE rencontrent l’artiste Nú Barreto

En résidence en Guadeloupe du 6 janvier au 27 février 2022, dans le cadre de la 10e édition Wi’anArt, Nú Barreto sillonne les routes et part à la rencontre des jeunes collégiens et lycéens. De Sainte-Anne à Basse-Terre, en passant par Terre-de-Haut aux Saintes, il anime jusqu’au 18 février des ateliers de pratique artistique autour du thème de la Couleur dans une dizaine de collèges et lycées de l’académie.

Lundi 7 février, les étudiants CPGE 1ère année ECG (Classe préparatoire aux grandes écoles économiques et commerciales) et leurs enseignants, Mme OTVAS et M. DELORT, ont eu le privilège de rencontrer l’artiste plasticien Nú BARRETO tandis que les CPGE AL 1ère année (littéraires) ont également eu cette chance le mercredi 9 février avec leur enseignant d’histoire, M. Gilles DELATRE.

Nous vous invitons à découvrir le reportage réalisé par deux étudiantes CPGE AL1 : Corène Chango et Daena Manicor.
 

Ces deux rencontres de deux heures chacune ont été l’occasion de découvrir sa démarche artistique et ses créations, en particulier sa série de dessins et collages réalisée au cours du 1er confinement ou sa célèbre série de drapeaux “États désunis d’Afrique“.

Les étudiants ont posé de nombreuses questions et ils ont aimé “lire” ses créations parsemées de symboles propres à l’imaginaire de l’artiste : les chaises bancales à 3 pieds ou les échelles aux barreaux manquants qui symbolisent à leur manière une ascension sociale en panne, les bouteilles fermées ou les rectangles au sol symboles des restrictions sanitaires et de l’enfermement, les mains à la place des pieds ou inversement qui traduisent l’imperfection inhérente aux humains ou, comme aime à le dire l’artiste “les êtres à humaniser que nous sommes”.

Restos, 85,8 x 125,4 x 4 cm / Close, 85,4 x 126,3 x 4 cm / Rejected ! 88,8 x 126,3 x 4 cm 2021 – Collages (carton, papier, tissu), crayon céramique, pastel semi-gras, papier recyclé © Crédit photo : Bertrand Huet / Tutti image – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

Originaire de Guinée-Bissau, Nú Barreto est actuellement considéré comme l’un des artistes majeurs du continent africain.
Né en 1966 à São Domingos, dans le nord de la Guinée Bissau, Nú Barreto s’installe à Paris en 1989. Il suit une formation à l’École de Photographie AEP puis intègre l’école des Gobelins, l’École Nationale des Métiers d’Image à Paris, de 1994 à 1996.
Si le dessin s’est toujours imposé comme le médium de prédilection de l’artiste, sa pratique est résolument contemporaine, à travers des séries mixant différents médias ou de puissantes installations murales.
Choisi pour représenter son pays à l’Exposition Universelle de Lisbonne en 1998, Nú Barreto est représenté par la galerie Nathalie Obadia (Paris – Bruxelles).
Nú Barreto mène aujourd’hui une carrière internationale et incarne une figure majeure de l’art contemporain. Ses œuvres sont présentes dans de grandes collections publiques et privées telles que celle du Museo Capixaba do Negro (Mucane), de la Vitória (Brésil), de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), du musée de Macao (Chine), de la Fondation Pro-Justitiae à Porto (Portugal) ou encore de la fondation PLMJ à Lisbonne (Portugal).

Vues de l’exposition Africa : Renversante, Renversée, Galerie Nathalie Obadia, Paris, 2018 © Crédit photo : Bertrand Huet / Tutti image – Courtesy de l’artiste et de la Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles

En 2009, Nú Barreto entreprend une nouvelle série de peintures qui revisitent le drapeau américain sous les couleurs panafricaines. L’artiste y aborde une démarche nouvelle et questionne différents thèmes, notamment celui de la désunion du peuple africain. Œuvre devenue emblématique du travail de l’artiste au fil des ans, États Désunis d’Afrique est une série qui se poursuit aujourd’hui encore, avec l’objectif d’atteindre une trentaine d’œuvres. Du 8 novembre au 29 décembre 2018, était présentée à la galerie Nathalie Obadia une déclinaison de neuf œuvres au sein de l’exposition Africa : Renversante, renversée.
En reprenant la structure du drapeau américain et en faisant référence à l’American Flag de Jasper Johns (1954-1955), Nú Barreto s’inscrit dans une lignée d’artistes qui utilisent la puissance visuelle du symbole afin de mettre en exergue des questions sociétales.

Du 15 avril au 12 juin 2021, l’exposition L’imparfait et l’impératif présentait un ensemble de nouvelles œuvres sur papier recyclé, convoquant aussi bien le dessin que le collage, ainsi qu’un polyptyque de 42 dessins, que l’artiste conçoit comme le carnet de bord de ces derniers mois de pandémie. Saisissante démonstration d’une verve graphique au service d’une vision âpre, ces œuvres expriment autant sur les souffrances du peuple africain que sur la condition humaine, à travers le thème de l’enfermement. De son pays natal, ancienne colonie portugaise, Nú Barreto garde le souvenir d’une éprouvante marche vers l’indépendance puis d’une instabilité politique et militaire ponctuée de nombreux coups d’état. L’artiste porte aujourd’hui un regard lucide et acerbe sur la situation actuelle de la Guinée-Bissau, où ne cessent de s’accroître les disparités socio-économiques. Plus largement, c’est toute la complexité des enjeux qui déterminent les relations entre les différents États africains et l’Occident qui transparaît, sous la forme figurée, à travers la représentation de ses « homos imparfaits ».


Atelier Wi’anArt des 2nde7 avec Yelow

Jeudi 13 janvier, les 2ndes 7 option Arts plastiques et leur enseignante, Mme Beaujour, ont reçu le street-artist YELOW (Cédric Tran Ngoc), dans le cadre de la 10ème édition Wi’anArt.


L’atelier de pratique artistique était placé sous le signe du portrait, caractéristique des œuvres de l’artiste Yelow. 
Les élèves ont revisité en particulier le portrait de Maryse Condé ou celui de Michelle Obama, à l’aide de symboles et d’un travail sur les couleurs.

Présentation de l’artiste Yelow


Atelier Wi’anArt avec So Aguessy Raboteur

Vendredi 7 janvier, de 14h à 17h,  les 1ères spécialité Arts plastiques et leur enseignant, M. Gorin, ont reçu l’artiste guadeloupéenne So Aguessy Raboteur, dans le cadre de la 10ème édition Wi’anArt. 3
Après un temps de rencontre et d’échanges autour du travail de l’artiste qui croise peinture sur toile et outils numériques, les élèves ont pris part à un atelier de pratique artistique sur le thème de la couleur.

Présentation de l’artiste So Aguessy Raboteur


Atelier Wi’anArt pour les 2nde 7 avec l’artiste Kamun

Mercredi 24 mars, les élèves de 2nde 7 option Arts plastiques et leur enseignant, M. Christophe GORIN, ont poursuivi la 9ème édition Wi’anArt en recevant l’artiste David CERITO alias KAMUN pour 3 heures d’atelier, de 10h à 13h, après avoir reçu en octobre 2020 Chantaléa Commin.

 

La première heure a été l’occasion de découvrir la pratique artistique de Kamun et son parcours personnel.

Né en 1978 à Paris et originaire de la Guadeloupe, l’artiste Kamun aime se définir comme un Africain de la Caraïbe, un déraciné en quête de lui-même, de son Histoire. Il est titulaire d’une Licence en Arts Plastiques de l’Université de Paris 8 (Saint-Denis), et d’un certificat préparatoire en Infographie 2D de l’école Itécom Art Design (Paris). Passionné par l’Image, il se définit comme un artiste numérique et il travaille majoritairement avec les nouveaux médias. Sa démarche se veut sociale, être proche du public et de ceux qui sont éloignés de l’univers culturel en les questionnant sur leurs environnements.

Au terme de cette première partie, les élèves ont pris part à un atelier de pratique artistique autour du thème de la 9ème édition Wi’anArt : Jardin Social (photos ci-dessous).

   

   


Interview de l’artiste Jean-Marc HUNT par Aaliyah André

Le jeudi 22 avril 2021 à 9H était inaugurée, à l’entrée de la ville de Basse Terre, une grande sculpture de bois sombre terminée par des doigts tendus vers le ciel. C’est « Le Baobab », une sculpture collaborative que l’on doit à Jean-Marc HUNT et des élèves de 7 écoles, collèges et lycées de Basse Terre dont Gerville-Réache.

Cérémonie d’inauguration de la sculpture Baobab

« Le Baobab » s’élève à presque 4,5 mètres de hauteur et son cône principal se trouve orné de mains d’enfants, ouvertes, fermées, pointant, le pouce en l’air ou l’index et le majeur levé en une petite arme de papier inoffensive. Ses mains multicolores, empreintes de personnalité, suivent l’écorce de l’arbre dans une tornade inversée.  Les plus jeunes la commence à la base et les plus âgés la termine dans les branches habiles.

L’inauguration s’est faite en présence du Maire de Basse-Terre, André ATALLAH, son équipe municipale, et les artistes  pouvant venir, enfants aussi bien que l’artiste, Jean-Marc Hunt. C’est la première d’une série de réalisations à venir, dans le cadre du programme « Action au cœur de la ville », une démarche associant la Mairie, la Région, le Département, l’État, le Grand Port maritime, les établissements scolaires de la conurbation et l’association culturelle Wi’anArt. Le but de ce programme est d’améliorer le cadre de vie et de redynamiser le centre-ville en mettant le piéton au centre. En effet, ces réalisations dessineront un parcours dans la ville qui dirigera les promeneurs jusqu’au Carmel et le Fort Delgrès. Les réalisation qui paveront le chemin ont pour visée  la valorisation du patrimoine artistique, architectural et historique de la ville.

Mais revenons au « Baobab », je suis allée à la rencontre de Jean-Marc Hunt en espérant parvenir à des précisions au sujet de la signification de cette sculpture.

Pour commencer pouvez vous vous présenter ?

 –  Oui, alors je suis Jean-Marc Hunt, artiste plasticien vivant et travaillant en Guadeloupe. Je développe mon art un peu aux quatre coins du monde. Et puis, je suis fier d’être guadeloupéen.

Trois adjectifs pour vous qualifier ?

 – Ambitieux, pertinent, fier.

Vous avez donc réalisé cette sculpture, est ce que vous pouvez m’en dire plus, sur le processus de réalisation par exemple ?

 – Oui bien sûr, elle est faite à partir de bois, de lito, classe 4, qui sert d’ armature. Cette armature de bois est entièrement grillagée, ensuite avec du fas de glace ou de la résine, j’imbibe du tissus que je vais utiliser pour former la «peau» de cette sculpture. Enfin les mains posées sur la sculpture sont en papier, elles sont peintes, crayonnées par les élèves de différentes écoles de Basse-Terre de la maternelle à la terminale.

En parlant des élèves, que pensez vous de l’inclusion des jeunes de Basse Terre à une initiative comme celle ci ?

 – Disons que, pour moi, ça fait partie d’un processus qui est très important. Comme je disais tout à l’heure, je ne suis pas souvent en Guadeloupe et lorsque je le suis, j’aime retrouver la simplicité que je vais trouver chez les élèves, en milieu scolaire en tout cas. J’avais envie d’une œuvre participative, collaborative, qui recense à la fois une résurgence et une régénérescence. Qui parle et de cette jeunesse et en même temps forme notre identité. Ces rapports que nous avons sont intracommunautaires, puisque nous avons plusieurs communautés qui vivent en Guadeloupe et on le voit ne serait-ce que dans une salle de classe, la diversité qu’il peut y avoir. Faire collaborer tout un ensemble de jeunes pour produire une œuvre d’art, ça participe à cette coexistence créative.

La sculpture Baobab avant l’inauguration et le dévoilement de son cartel

D’où vous est venue l’inspiration pour cette œuvre ?

 – Elle est venue au départ parce que je travaille sur les jardins créoles, qui est un moyen de créer son autosuffisance et aussi de valorisation de soi. Et dans ces deux termes là, je suis arrivé à cette genèse qui est l’arbre et j’avais envie que ce soit un arbre ancestral qui est symboliquement fort. Le baobab m’est apparu comme une évidence puisque le Sénégal s’est fondé autour d’un Baobab, il est emprunté à l’arbre à palabres qui a structuré et organisé les révolutions tout au long des siècles. Donc, il est un moyen de se projeter à travers une droiture, une justesse, il est imposant comme arbre, comme un éléphant tout en étant inoffensif. Ce que je veux dire c’est que le plus gros des éléphants mange des feuilles. C’est le plus gros des mammifères et pour moi c’est ce côté de sagesse que représente le baobab qui à été décisif.

Donc j’ai lu que vous avez dédié votre sculpture à Gervaise Zélateur, une militante guadeloupéenne ayant notamment lutté contre l’illettrisme, quelles sont les raisons de cette dédicace ?

 – Alors, Gervaise Zélateur, c’était ma voisine. C’est je dirais, ma maman spirituelle qui m’a beaucoup appris, notamment sur les plantes, puisque je parlais des jardins créoles, mais aussi qui m’a appris à parler créole. Puisque moi, je suis arrivé en Guadeloupe en 2003 et je ne parlais pas créole guadeloupéen. Elle à été mon professeur, ma maman, elle m’a éduqué à la créolité. Son message, le dire de sa vie, c’est qu’elle souhaitait que chaque Guadeloupéen plante un arbre donc j’ai fait le mien, et j’invite tout le monde à planter son arbre à travers les paroles de Gervaise Zélateur.

Vous avez représenté la Guadeloupe lors de la Biennale de Venise en 2019, qu’avez-vous appris de cette expérience ? Ces leçons sont-elles applicables aujourd’hui ?

 – Disons que je suis un artiste international et que j’ai toujours fait en sorte que la Guadeloupe soit mise à l’honneur lorsque j’expose. Alors que ce soit pour la Biennale de Venise, ou pour Arts Paris ou pour tout autre grand événement fondateur. Ce qui m’importe avant tout, c’est que la Guadeloupe soit correctement présentée et ça dans tout les cas de figure. Je tiens à cette rigueur dans mon rapport à l’art et à mes responsabilités d’artiste et aussi historiques.

Pour finir, pensez-vous que ce projet parviendra à améliorer le cadre de vie des habitants du centre-ville et à le redynamiser ? 

 – Ça aidera en tout cas à créer de nouveaux espaces qui seront certainement des nouveaux créateurs de liens sociaux, qui vont permettre aux gens de se rencontrer et se raconter puisqu’on s’interprète à travers une œuvre d’art. Elles vont aussi réécrire des lieux, puisque ici on est sur l’esplanade, au lieu de l’appeler l’esplanade du port on va peut être l’appeler l’esplanade du baobab. Ça permet aussi ça, la réinterprétation de lieux. Il y a aussi beaucoup d’artistes sur ce projet et qui sont en train de créer ces nouveaux espaces qui vont donner lieu à un parcours dans la ville. Un parcours qui va inviter la population de Basse-Terre et ailleurs à revoir et à reconsidérer les rues qu’ils connaissent, à reconsidérer leur quotidien, leur espace, leur vision. Quant aux changements que ça va entraîner, moi je ne prétends à rien, je ne dis pas que je vais changer le monde, je dis simplement qu’aujourd’hui, nous avons à nous interpréter et cette interprétation commence dans la vie de tous les jours, dans notre quotidien. C’est là ou nous devons interagir pour développer de nouveaux rapports.

L’artiste Jean-Marc Hunt et les élèves de l’école Mélanie Milly

Je clos cet article par les mots des jeunes élèves de l’école Mélanie Milly qui nous disent ce qu’ils ont appris lors de l’intervention de Jean Marc Hunt avec l’aide de leur maîtresse, Mme ROMUALD.

  • « C’était bien, j’ai surtout aimé faire les mains parce que je savais qu’on allait les exposer. »
  • « On a fait quelque chose avec ce qu’on pouvait et on y a mis notre amour pour l’exposer après. On a appris beaucoup de choses sur la culture et sur le baobab. »
  • « Nous avons eu de la chance parce que plusieurs classes ne l’ont jamais fait et nous, on a eu la chance de le faire. »
  • « J’ai bien aimé Jean-Marc Hunt.»
  • A la question de la maîtresse : «Vous avez aimé lorsqu’il est venu à l’école ?», ils répondent en chœur : «Oui!»
  • «Surtout, il nous a fait de beaux dessins.»
  • «On a appris à dessiner des baskets, des notes de musique.»
  • «Ça a développé notre créativité.»
  • «Voilà, vous avez eu l’opportunité de le faire alors que d’autres classes ne l’ont pas eue. », conclut la maîtresse, Mme ROMUALD

Article et interview réalisés par Aaliyah ANDRÉ


Inauguration de la sculpture BAOBAB à Basse-Terre

Jeudi 22 avril 2021, la sculpture monumentale intitulée BAOBAB a été inaugurée sur l’esplanade de Guadeloupe Port Caraïbes, à proximité de l’Office du Tourisme et de la Mairie de Basse-Terre.
BAOBAB est une œuvre collaborative de l’artiste guadeloupéen Jean-Marc HUNT qui a représenté la Guadeloupe en 2019 à la Biennale de Venise, la plus grande manifestation d’art contemporain au monde, associant les dessins et peintures des élèves de 7 établissements scolaires de Basse-Terre et environs, dont le Lycée Gerville Réache, organisateur de l’opération avec l’association culturelle Wi’anArt.

L’inauguration a été menée par le Maire de Basse-Terre, André ATALLAH et son équipe, en présence de représentants des différents partenaires : François DERUDDER (Directeur des Affaires Culturelles, Ministère de la Culture), Viviane FRANÇOIS-JULIEN (Directeur de la Communication et des Relations Institutionnelles Guadeloupe Port Caraïbes) et Brigitte RODES (Présidente de la commission « Culture » du Conseil départemental). Des élèves de l’école Mélanie Milly, du collège Richard Samuel et du lycée de Versailles ont également pu assister à l’inauguration, malgré le contexte sanitaire.

Inauguration de la sculpture sur l’esplanade de Guadeloupe Port Caraïbes, à proximité de l’Office du Tourisme et de la Mairie de Basse-Terre.

La sculpture monumentale BAOBAB

Comme son nom l’indique, la sculpture représente un arbre qui prend la forme d’une main ouverte saluant ses visiteurs à l’entrée de la ville. La sculpture est recouverte d’une multitude de mains peintes par les enfants de Basse-Terre et ses environs. 5 écoles, collèges et lycées ont ainsi participé à la fabrication de l’œuvre, sous la conduite de l’artiste, qui a ensuite marouflé leurs dessins sur la « peau » de la sculpture afin d’apporter du mouvement, de la couleur et la fraîcheur propre à la jeunesse Basse-Terrienne.

La symbolique de l’arbre est également importante. Elle marque la volonté de redonner aux végétaux toute leur place dans l’espace public, à l’heure où la végétalisation des centres-villes est de plus en plus pratiquée pour limiter les zones de chaleur.

L’artiste a également souhaité dédier cette sculpture à la mémoire de Gervaise Zélateur, morte récemment dans un tragique accident de la route. Figure très active dans le monde associatif et artistique, Gervaise Zélateur aimait à dire : « Je souhaite que chaque Guadeloupéen plante un arbre ».

Nous vous invitons à découvrir le reportage réalisé par NEWS ANTILLES


Les objectifs du programme Mobilités actives et Valorisation du patrimoine dans la ville de Basse-Terre

« Baobab » est la 1ère réalisation d’une série à venir en 2021 dans la ville de Basse-Terre, dans le cadre du programme « Action cœur de ville » et d’une démarche partenariale associant les services de la Mairie, la Région, le Département, l’État, le Grand Port maritime, les établissements scolaires de la conurbation et l’association culturelle Wi’anArt.

La finalité de ce programme est d’améliorer le cadre de vie et de redynamiser le centre-ville par la promotion de la marche à pied et du vélo. Les réalisations mises en place dans les prochains mois dessineront en effet un parcours dans la ville qui mènera les promeneurs jusqu’au quartier du Carmel et aux abords du Fort Delgrès. L’objectif est de créer des points d’intérêt le long de ce parcours qui valorisent le patrimoine artistique, architectural et historique de la ville.

Parmi les réalisations prévues le long du parcours, citons notamment le projet d’une mosaïque sur l’escalier du Passage des marches par l’artiste Henri HILAIRE, le projet d’une promenade le long de la Rivières aux herbes sur le thème des rimèd razié avec l’artiste de land-art et éco-designer Guy GABON, un parcours photographique sur la ville et son architecture, une série de panneaux historiques dans le quartier du Carmel, des témoignages sonores sur la vie an tan lontan rendus accessibles par QR-Code…

Les jeunes Basse-Terriens sont et seront systématiquement associés à toutes ces réalisations. Cela est essentiel à la réussite de ce programme car les jeunes participent ainsi à la ville de demain, en apportant leur propre vision, en se réappropriant l’espace public et en construisant une ville plus harmonieuse et durable.


Représentation théâtrale à l’Auditorium avec 3 classes


Jeudi 7 janvier, de 14h à 16h, les 85 élèves des classes de 2nde9, 1ère G8 et Terminale HLP et leurs enseignantes, Mmes V. Modanèse, N. Volpi et M. Chastang ont assisté avec bonheur à la représentation de la pièce Touche-moi de Charlotte Boimare et Magali Solignat.

Les 120 élèves présents dans la salle ont beaucoup ri et ont été impressionné par l’interprétation de la comédienne Magali Solignat qui, seule sur scène, réussit le tour de force de jouer dans la pièce de 55 minutes pas moins de 14 personnages différents !

Nous remercions sincèrement pour cette belle opportunité le Collège Richard Samuel qui a organisé la résidence en Guadeloupe de l’auteure et comédienne Magali Solignat, avec le concours de la DAC Ministère de la Culture, ainsi que la Mairie de Basse-Terre qui a mis gratuitement à notre disposition la salle de l’Auditorium Jérôme Cléry.

TOUCHE-MOI est une pièce de théâtre qui avait fait l’objet d’une résidence d’écriture en 2012 à L’Artchipel.

 

RÉSUMÉ – Rosa, une jeune pianiste de trente ans, attend Capucine – son élève – assise devant le clavier d’ivoire et d’ébène. Mais l’enfant a mieux à faire avec sa console. Alors, plus les minutes d’attente s’envolent, plus Rosa plonge profond en elle-même, nous entraînant avec elle dans le tourbillon des réflexions, dans les méandres des angoisses et des rapports maternels, dans les bourrasques des remises en question et des manques de confiance en soi. Elle désire surtout casser les schémas très anciens qui la lient autant à sa mère qu’à ses complexes.

Touche-moi est avant tout un parcours initiatique intérieur que traverse, cahin-caha, une jeune femme d’aujourd’hui, une jeune femme de son temps. Elle s’y débat, de façon drôle et touchante, contre les humiliations de sa mère et essaie, bec et ongles, de devenir une femme. Tout simplement.

Note auteurs

Le complexe. Le complexe peut supprimer ou ralentir toute possibilité de réaction, ou toute activité chez quelqu’un. Les complexes naissent souvent à l’adolescence. Mais d’où viennent-ils et ou s’enracinent-ils ? Le complexe se pose en empêcheur d’être aimé en empêcheur de trouver sa place parmi les autres. Un exemple : « Je suis trop grosse pour être aimée » . Notre personnage Rosa Moi est complexée par ses fesses qu’elle dit « monstrueuses » , car elle s’est construite avec le regard de sa mère lui imposant une paire de fesses énormes, par honte et jalousie. Les complexes naissent à l’adolescence, période où les émotions changent intensément, on devient plus fragile, plus sensible aux remarques et au regard de l’Autre.

La relation mère-fille. La partie qui se joue entre une mère et sa fille est déterminante pour le devenir de la fille.
 Pourquoi les relations mère – fille sont-elles toujours décrites sous un jour difficile et complexe ? Et pourquoi ne sont-elles pas valorisées comme les liens que peuvent unir les pères à leur fils ? Pour les filles, impossible d’échapper à leur mère, on se construit toujours par rapport à elle que ce soit en miroir ou en opposition, c’est notre premier modèle. Si la maternité est une affaire de transmission ça n’est pas seulement sur le plan biologique, c’est aussi la transmission de l’identité de la mère. Une mère jalouse empêche sa fille de trouver sa place et d’avancer.

Questions existentielles. Rosa Moi jeune femme de trente ans s’interdit le succès, freine et éteint son désir de vivre et de se réaliser, pour ne pas être plus heureuse que sa mère, ne pas perdre son amour, rester sa toute petite fille. Quel est le poids de la relation mère – fille dans la construction d’une jeune femme ? Rosa osera-t-elle devenir une femme ? Acceptera-t-elle son corps en le trouvant beau ? Se réalisera-t-elle professionnellement ? N’aura-t-elle plus peur de réussir ? Aura-t-elle à son tour l’envie d’être mère ?

Pourquoi ce sujet ? Nous avons eu envie de chercher les freins qui empêchent de se réaliser et connaître les barrières qu’on s’impose tout seul. Apprivoiser nos peurs pour apprendre à vivre avec, ou s’en débarrasser. Une fois de plus, la question du poids de la relation mère /fille dans la construction d’une jeune femme, aussi bien dans sa réussite professionnelle que dans ses premières amours, jusqu’ à sa maternité , nous a habitées pendant toute notre écriture. Ce sont deux thèmes qui nous touchent tout particulièrement. Nos parcours de vie, notre enfance et surtout notre adolescence, période critique dans la construction du futur adulte que nous seront , ont été hantés par le complexe. Complexes résultant de réflexions faites par l’entourage, mais également complexes liés à une sorte d’image idéale à laquelle nous voulions à tout prix ressembler parce que nous n’avions pas confiance en nous. C’est là que le regard de la mère prend tout son sens puisque c’est le premier regard grâce auquel l’enfant va se construire. L’une ou l’autre, nous nous sommes senties pendant l’adolescence, très complexées par nos fesses ou nos cuisses, au point d’être totalement inhibées et déstabilisées dans certaines situations. C’est grâce à différentes rencontres et à des regards aimants que nos peurs se sont dissipées.

Pourquoi ce titre ? Le titre Touche moi fait écho aux touches du piano, objet à travers lequel se jouent tous les conflits, les humiliations, mais aussi les vibrations et l’amour fusionnel de la mère de Rosa pour sa fille. Le piano, qu’elle fait pour faire plaisir à sa mère qui ne l’a jamais touchée, devient le masque de tous ses désirs. Phrase très intime, qui peut rendre vulnérable, créé un trouble aussi bien pour celui qui la dit que celui qui la reçoit, pour nous la demande « Touche moi » renvoie aussi bien au toucher physique, qu’au toucher du cœur.